Au cours des dernières décennies, la notion de compétence s’est imposée dans un grand nombre de champs de pratiques professionnelles et s’est diffusée au sein du monde éducatif, de la maternelle à la formation des adultes. Le débat autour des compétences soulève cependant de nombreuses questions sur la façon dont l'école doit gérer leur apprentissage. Plusieurs problèmes se posent de façon récurrente sur leur articulation avec les programmes d’enseignement et sur leur mise en œuvre. La tâche s'avère encore plus grande lorsque l'on se penche sur la notion de compétences dite sociales, émotionnelles ou encore transversales, souvent mises en opposition à la notion de compétences académiques, disciplinaires ou cognitives, les premières peinant à être reconnues au sein de l’école alors qu'elles sont de plus en plus valorisées dans le monde du travail.
Aujourd’hui, en France, le diplôme national du brevet vient sanctionner l’acquisition des compétences décrites dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture dont notamment les compétences acquises dans le domaine3, portant sur la formation de la personne et du citoyen. L’enseignement moral et civique (EMC) préconise que ces compétences prennent en compte quatre dimensions : la sensibilité, la règle et le droit, le jugement et l’engagement.
Quelles sont les missions de l’école aujourd’hui ? Est-ce de transmettre aux enfants des savoirs savants ?Est-ce de mieux les préparer à la vie qui les attend, de leur apprendre à gérer leurs émotions, d'éveiller leur sentiment d'empathie ? Dans quelle mesure le système éducatif contribue t-il au développement de ces compétences et le fait-il de manière consciente ?
Ce dossier de veille présente des problématiques récurrentes sur le rôle de l'école dans l'acquisition des compétences sociales et sur la possibilité de les évaluer. Il s'interroge aussi sur l'importance de l'expérience scolaire vécue par les élèves et sur les liens entres compétences sociales et réussite scolaire.