Il rend compte de l’hétérogénéité des modalités d’expression de la souffrance psychique adolescente, saisit les traductions de ces difficultés dans les espaces d’enseignement secondaire et supérieur, et dresse un panorama des dispositifs pour améliorer la santé mentale des adolescent·es pendant leur parcours éducatif.
Les multiples rapports institutionnels et scientifiques – français comme internationaux – sur la santé mentale sont unanimes : on constate un nombre croissant d’adolescent·es éprouvant des difficultés psychiques, allant des périodes de tristesse prolongées, aux idées suicidaires, en passant par des troubles anxio-dépressifs. Étape délicate de l’existence, bousculée par de nombreux changements, l’adolescence est un moment privilégié pour intervenir de façon préventive avant que les pathologies mentales ne s’aggravent et ne deviennent chroniques à l’âge adulte. Cette période de construction est fortement encadrée par les institutions d’enseignement secondaire et supérieur. Elles constituent ainsi des sphères de socialisation structurantes pour la santé mentale des adolescent·es. En outre, la recherche, notamment anglo-saxonne, a mis au jour les liens entre une bonne santé mentale et la réussite scolaire. Dans ce sillage, les institutions d’enseignement sont désormais identifiées comme des espaces privilégiés de repérage, voire de prévention, des souffrances psychologiques des élèves et des étudiant·es.
Au regard de ces données, l’enjeu de ce Dossier de veille n° 148 est d’analyser les interactions entre les manifestations des souffrances psychiques des adolescent·es et leurs parcours scolaires et universitaires. Ainsi, la première partie propose une définition de la santé mentale, dresse les contours des difficultés psychologiques rencontrées par les adolescent·es selon leurs niveaux scolaires, et identifie les principaux facteurs de risque d’une dégradation de leur santé mentale. La deuxième section analyse les traductions des souffrances psychiques des jeunes dans les institutions d’enseignement, et leurs conséquences sur leurs trajectoires scolaires, mais également personnelles. Enfin la troisième partie dresse un panorama – non exhaustif – des réponses apportées par les institutions d’enseignement secondaire et supérieur face aux difficultés psychologiques des élèves et des étudiant·es.
Plus spécifiquement ancré dans un contexte français, ce travail de synthèse permet également d’avoir un regard ponctuel sur des données et des expériences internationales.