« Peut-on encore demander à un jeune ce qu'il veut « faire comme métier plus tard » ? Cette question a-t-elle encore un sens si elle ne s'insère pas dans une approche plus globale ? Quelles missions l'école doit-elle assurer pour non seulement favoriser la réussite de chaque élève, mais également celle des adultes socialement et professionnellement intégrés qu'ils aspirent à devenir ?
Si la naïveté de telles questions n'échappe à personne, l'acuité singulière avec laquelle elles se posent, à une époque où l'insertion professionnelle souffre d'une conjoncture mondialisée incertaine, est bien réelle. (...) ».
Peut-on encore demander à un jeune ce qu'il veut « faire comme métier plus tard » ? Cette question a-t-elle encore un sens si elle ne s'insère pas dans une approche plus globale ? Quelles missions l'école doit-elle assurer pour non seulement favoriser la réussite de chaque élève, mais également celle des adultes socialement et professionnellement intégrés qu'ils aspirent à devenir ?
Si la naïveté de telles questions n'échappe à personne, l'acuité singulière avec laquelle elles se posent, à une époque où l'insertion professionnelle souffre d'une conjoncture mondialisée incertaine, est bien réelle. Dans le prolongement du n° 25 consacré aux politiques d'orientation scolaire et professionnelle (Endrizzi, 2007), ce nouveau dossier de la VST offre un panorama international des politiques publiques au service d'un rapprochement école-emploi et d'une approche éducative de l'orientation.
La relation école-emploi est d'abord analysée à la lumière des politiques publiques encouragées par l'OCDE et les instances européennes. La question de l'allongement des études et de la dévalorisation des diplômes est soulevée, ainsi que le rôle de l'école dans la prise en compte de la complexification de la demande sociale. La place grandissante des approches par compétences et les difficultés qu'elles soulèvent dans la formation initiale sont évoquées.
Sont ensuite abordés les efforts conjugués des organisations internationales et européennes pour encourager au développement d'une orientation tout au long de la vie (OTLV), tandis que l'orientation évolue du « counselling » à la « guidance ». La résolution Mieux inclure l'orientation tout au long de la vie dans les stratégies d'éducation et de formation tout au long de la vie (2008) offre ainsi un cadre d'action européen permettant aux États membres de s'engager dans des réformes de fond (dont témoigne en France le projet de loi sur l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie). La mobilisation européenne autour de la formation des praticiens de l'orientation est également significative de cet intérêt pour l'OTLV.
La troisième partie se concentre sur la « capacité à s'orienter », prioritaire dans la résolution de 2008. Elle s'intéresse aux référentiels de compétences et offre un panorama des approches pédagogiques conçues depuis une vingtaine d'années. Des travaux nord-américains sont particulièrement mis en lumière, depuis l'« activation du développement vocationnel et personnel » (ADVP) jusqu'au Plan directeur canadien pour le design en développement vie-travail, en passant par l'« approche orientante ».
La dernière partie présente les mesures déployées dans l'enseignement secondaire de quelques pays choisis : Allemagne, Danemark, Canada, Royaume-Uni et France. Les réformes visant à rapprocher école et emploi se concentrent essentiellement sur deux points : rénovation de l'enseignement professionnel et généralisation des dispositifs d'éducation à l'orientation. Les variations portent sur les types de relations instaurées entre l'établissement scolaire et son environnement économique, et sur la place donnée aux dimensions personnelle et professionnelle de la capacité à s'orienter.
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