Comment l’architecture scolaire peut-elle contribuer à la réussite de tous les élèves d’aujourd’hui ? C’est la question essentielle que doivent se poser tous ceux qui sont concernés par l’espace scolaire : pédagogues, usagers et décideurs.
Devenu bâtiment spécifique il y a seulement quelques siècles, l’édifice scolaire a revêtu une fonction politique, sociale et pédagogique. Si la pierre semble défier le temps, la massification scolaire, le renouvellement de la pédagogie, les TICE - ainsi que la décentralisation en France - font changer l’école et donc l’espace scolaire.
Comment l’architecture scolaire peut-elle contribuer à la réussite de tous les élèves d’aujourd’hui ? C’est la question essentielle que doivent se poser tous ceux qui sont concernés par l’espace scolaire : pédagogues, usagers et décideurs.
L’architecture publique a comme fonction importante de rendre manifeste des valeurs, ici celles que l’on associe à l’éducation. Avant la seconde guerre mondiale, le bâtiment scolaire a généralement accompagné la construction des Etats-Nations et soutenu la révolution industrielle, de façons évidemment diverses selon l’autonomie des établissements, très variable selon les pays. L’ensemble des pays occidentaux tient aussi à signifier par son architecture scolaire que l’enseignement primaire et secondaire ne sont pas de la même eau. La démocratisation puis la massification de l’enseignement après la Seconde guerre mondiale changent la donne, tandis que pendant deux siècles des exigences de santé publique et des attentes pédagogiques modèlent de nouveaux espaces scolaires.
Si des pédagogues prennent très au sérieux le rôle de l’espace comme éducateur, c’est la pression des TICE qui semble bousculer radicalement l’architecture scolaire : le terme d’ « espaces d’apprentissage » à présent usuel associe une réflexion sur l’espace à l’intégration pédagogique des ressources électroniques et à la prise en compte de la vision holistique de l’apprentissage. Les usages du numérique remettent en jeu l’espace scolaire et le reconfigurent. Construire ou rénover un bâtiment scolaire aujourd'hui signifie donc chercher à accompagner les changements majeurs que sont la « défonctionnalisation », la modularité et la flexibilité de l’espace scolaire. La salle de classe « traditionnelle » est alors logiquement remise en cause.
A des époques très différentes selon les pays, l’école devient un pôle de développement local. L’école est insérée dans le paysage social et intégrée dans son territoire. L’architecture est alors un défi partagé entre l’État, les collectivités territoriales, les usagers…au service de la réussite de tous les élèves. Les concertations entre les différents acteurs se multiplient même si la prise en compte de l’usager est très variable selon les pays et peut être partout encore améliorée. La prise en compte la philosophie de l’éducation qui anime tout projet d’architecture scolaire et la connaissance des processus d’apprentissage fournis par la recherche en éducation sont nécessaires : souvent disponibles en ligne, les ressources pour les architectes, designers, politiques, enseignants et citoyens se multiplient, encourageant à ne pas enseigner pour demain avec les conceptions d’hier.
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