Cette note de synthèse, tout en reprenant les fils conducteurs élaborés il y a quelques années, cherche à faire le point sur les derniers travaux, dont certains sont en cours, tant en France qu'à l'étranger.
Toute tentative de comparaison internationale sur le mode de formation des élites (individus situés en haut de la pyramide sociale) croise les problématiques de discrimination et d'exclusion. La (re)production des élites commence plus ou moins tôt dans le cursus scolaire, selon les pays. Elle peut être diffuse, mais elle est repérable dans les choix d'établissements scolaires par les parents ou l'orientation proposée par les uns et/ou souhaitée par les autres.
La compilation d’articles et ouvrages publiés depuis 2 ans sur cette problématique montre comment la recherche a abordé le phénomène de concurrence entre établissements, le rôle déterminant joué par les parents d’élèves et l’incapacité des instances éducatives à pallier aux politiques d’évitement conduisant à une ségrégation des établissements et donc des élèves qui y sont scolarisés.
Selon les pays, cette sélection visant à former une certaine élite, se met en place à des niveaux différents de la scolarité . Elle est quasiment universelle au niveau de l’enseignement supérieur, que ce soit à l’entrée, comme en France, avec le clivage classes prépas/grandes écoles et universités, ou au cours des études supérieures, comme aux Etats-Unis, au Japon…
La parentocratie n’est pas seule en cause ; l’opacité des informations quant à l’orientation scolaire et professionnelle des élèves défavorise certains parents et élèves dans la course à la meilleure option.
Enfin, les analyses comparatives en Europe ou dans le monde montrent que cette ségrégation scolaire est concomitante d’une ségrégation sociale.
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