Déclin de l'institution ou nouveaux cadres moraux ?
Les institutions d’encadrement de la jeunesse sont confrontées à un déclin qui semble d’autant plus irréversible qu’elles se heurtent à des valeurs et des expériences contradictoires, à des critiques et à des dénonciations, à une hétérogénéité des principes de justice qui leur est impossible de réduire. Leur projet de socialisation paraît s’être décomposé devant l’apparition d’identités multiples, le développement de nouvelles formes de sociabilités, l’émergence de communautés et de nouveaux espaces publics, autant d’écarts et différences avec le modèle normatif porté par l’État républicain.
colloque organisé par l'équipe EDUCPOL
Le 22 et 23 octobre 2007 à l'INRP, 19 allée de Fontenay, 69007 Lyon
La jeunesse aussi s’est transformée. Détachée de la tradition, elle s’est attachée à construire un monde à soi, articulée à de nouveaux principes de justice et à de nouveaux cadres moraux, souvent exprimés en tension avec ceux du monde adulte. La formation d’un être civique en devient plus incertaine, plongeant les agents ou les représentants des institutions dans le doute et le désarroi. Des valeurs comme l’égalité ou le mérite apparaissent de plus en plus difficiles à défendre alors que le respect devient une forme d’équivalence générale dont le sens se perd dans la complexité des relations qu’entretiennent les jeunes entre eux. Ce malentendu générationnel donne lieu à l’expression de sentiments d’injustice d’autant mal compris qu’ils relèvent d’horizon de valeurs incompatibles. La critique se tourne alors vers les institutions dont on nie la légitimité à instituer des épreuves dont les conventions sont elles-mêmes remises en cause.
Sans se limiter à l’école, le colloque tentera d’aborder ces questions à partir de travaux d’historiens et de sociologues, en cherchant à multiplier les occasions de comparaison dans l’espace et dans le temps. Différentes questions seront successivement abordées. Citons de manière non limitative : quels sont les sens de la justice exprimés aujourd’hui par les jeunes ? Comment les catégories du mérite, de l’égalité, du respect sont-elles mises en œuvre dans leur propre expérience ? Quelles sont les conditions d’émergence de sentiments de mépris ou d’humiliation ? Assiste-t-on vraiment à l’émergence de nouveaux cadres moraux ? Quelles sont les transformations passives et actives que l’on peut repérer dans les nouvelles formes de socialisation de la jeunesse ? Comment les jeunes s’approprient l’espace public ? Les formes de protestation et les formes de mobilisation de la jeunesse sont-elles vraiment nouvelles ? Quels sont les registres de la critique des institutions par les jeunes ? Peut-on repérer des frontières ou des seuils de la sociabilité parmi eux ? Comment se définit le sentiment d’appartenance à un groupe ou à une institution ? Peut-on parler d’un modèle ou de plusieurs modèles de la jeunesse dans un cadre de comparaison internationale ? À quelles conceptions du civisme et de la citoyenneté sont-ils confrontés ? Les institutions sont-elles encore en mesure de remplir leur rôle de socialisation ?
Valérie Caillet, Université de Cergy-Pontoise, IUFM de Versailles
Jean-Louis Derouet, UMR Éducation & Politiques
Romuald Normand, UMR Éducation & Politiques
Patrick Rayou, Université de Paris XII, IUFM de Créteil
Nicolas Favelier, UMR Éducation & Politiques, nicolas.favelier@inrp.fr
Pour plus d'information consulter le site de l'UMR éducation et politiques
Le 22 et 23 octobre 2007 à l'INRP, 19 allée de Fontenay, 69007 Lyon
La jeunesse aussi s’est transformée. Détachée de la tradition, elle s’est attachée à construire un monde à soi, articulée à de nouveaux principes de justice et à de nouveaux cadres moraux, souvent exprimés en tension avec ceux du monde adulte. La formation d’un être civique en devient plus incertaine, plongeant les agents ou les représentants des institutions dans le doute et le désarroi. Des valeurs comme l’égalité ou le mérite apparaissent de plus en plus difficiles à défendre alors que le respect devient une forme d’équivalence générale dont le sens se perd dans la complexité des relations qu’entretiennent les jeunes entre eux. Ce malentendu générationnel donne lieu à l’expression de sentiments d’injustice d’autant mal compris qu’ils relèvent d’horizon de valeurs incompatibles. La critique se tourne alors vers les institutions dont on nie la légitimité à instituer des épreuves dont les conventions sont elles-mêmes remises en cause.
Sans se limiter à l’école, le colloque tentera d’aborder ces questions à partir de travaux d’historiens et de sociologues, en cherchant à multiplier les occasions de comparaison dans l’espace et dans le temps. Différentes questions seront successivement abordées. Citons de manière non limitative : quels sont les sens de la justice exprimés aujourd’hui par les jeunes ? Comment les catégories du mérite, de l’égalité, du respect sont-elles mises en œuvre dans leur propre expérience ? Quelles sont les conditions d’émergence de sentiments de mépris ou d’humiliation ? Assiste-t-on vraiment à l’émergence de nouveaux cadres moraux ? Quelles sont les transformations passives et actives que l’on peut repérer dans les nouvelles formes de socialisation de la jeunesse ? Comment les jeunes s’approprient l’espace public ? Les formes de protestation et les formes de mobilisation de la jeunesse sont-elles vraiment nouvelles ? Quels sont les registres de la critique des institutions par les jeunes ? Peut-on repérer des frontières ou des seuils de la sociabilité parmi eux ? Comment se définit le sentiment d’appartenance à un groupe ou à une institution ? Peut-on parler d’un modèle ou de plusieurs modèles de la jeunesse dans un cadre de comparaison internationale ? À quelles conceptions du civisme et de la citoyenneté sont-ils confrontés ? Les institutions sont-elles encore en mesure de remplir leur rôle de socialisation ?
Comité scientifique
Valérie Caillet, Université de Cergy-Pontoise, IUFM de Versailles
Jean-Louis Derouet, UMR Éducation & Politiques
Romuald Normand, UMR Éducation & Politiques
Patrick Rayou, Université de Paris XII, IUFM de Créteil
Informations
Jean-Louis Derouet, UMR Éducation & Politiques, jean-louis.derouet@inrp.fr
Nicolas Favelier, UMR Éducation & Politiques, nicolas.favelier@inrp.fr
Pour plus d'information consulter le site de l'UMR éducation et politiques