Le projet était soutenu par l’Institut français de l’éducation et l’Institut Carnot de l’Education. Il s’articulait autour de trois chantiers sur la conception de ressources, le développement de travail collaboratif, et le développement professionnel des acteurs.
Ce projet était piloté par Sophie Roubin et Claire Piolti-Lamorthe (collège Ampère de Lyon) pour la composante enseignant et Luc Trouche (Institut français de l’éducation) pour la composante recherche. PREMaTT prolongeait les travaux déjà engagés par le collège Ampère dans le cadre d'un lieu d'éducation associé à l'IFÉ (LÉA). Il croisait d'autres projets intéressés par les mêmes questions, en particulier le programme ANR ReVEA, le projet franco-chinois MaTRiTT ou encore le MOOC eFAN Maths.
Le projet PREMaTT était un projet de l’Institut Carnot de l’Education (ICE). Comme tous les projets de l'ICE, il visait une synergie entre une composante recherche et une composante enseignants
La composante recherche du projet s’intéressait au développement professionnel des enseignants de mathématiques appuyé par un processus de conception collaborative de ressources adaptées à une double transition (numérique et curriculaire). Elle reposait sur trois chantiers : un chantier de modélisation de ressources mutualisables ; un chantier de modélisation de laboratoires de conception ; un chantier de modélisation de trajectoires professionnelles des enseignants.
Le projet d’action éducative s’intéressait à la collaboration entre enseignants de cycle 3, autour de la conception de ressources. Les pratiques, du 1er et 2nd degré, sont questionnées, dans le cadre d’une part, de la gestion de classe et des rituels, et d’autre part de l’évaluation à visée formative. Ce travail collaboratif et réflexif a aidé les enseignants dans la mise en œuvre des nouveaux programmes de mathématiques, et a contribué à leur développement professionnel.
Le projet PREMaTT, en synergie entre les deux composantes, pensait les apports mutuels du projet de recherche et du projet d’action éducative. La recherche souhaitait apporter au projet d’action éducative des outils de conception, de réflexivité et de modélisation. Les enseignants apportaient au projet leur expertise de la classe ; les solutions envisagées collaborativement et expérimentées ont participé à l’avancée de la recherche.
Le projet PREMaTT avait deux objectifs ambitieux : penser des modèles de ressources pour la coopération des enseignants, et penser des modèles de travail coopératif des enseignants. Un troisième objectif, plus complexe, visait le développement d’un regard réflexif des acteurs du projet, enseignants et chercheurs.
Le projet reposait sur un réseau de petites fabriques, au cœur des établissements scolaires engagés dans le projet (écoles et collèges), en collectif ordinaire de réseau (proche du travail ordinaire des enseignants). Dans ces petites fabriques, les enseignants, accompagnés par des chercheurs, produisaient des ressources au plus proche de leurs besoins, dans une perspective de les rendre compréhensibles, et utiles pour d’autres enseignants.
Ces temps de travail en petites fabriques alternaient avec des regroupements sous forme d’incubation au LIPeN (Laboratoire d’innovation pédagogique et numérique) où tous les acteurs du projet étaient présents et accompagnés d’un ingénieur pédagogique.
Les ressources étaient le produit d’un processus d’incubation, à la fois dans chacune des petites fabriques et dans le laboratoire d’innovation pédagogique et numérique commun au réseau.
PREMaTT a combiné trois chantiers, en étroite interaction
- Le chantier 1
Ce chantier visait la constitution de répertoires de ressources pour soutenir deux transitions critiques dans l'enseignement des mathématiques aux cycles 3 et 4: la transition de l'arithmétique à l'algèbre, et la transition de l'algèbre à l'algorithmique. Au-delà de ces deux répertoires, il s'agissait de penser des modèles de ressources facilitant le développement de ces répertoires.
- Le chantier 2
Ce chantier visait le développement de modèles de conception collaborative de ressources, et de modèles de laboratoires de conception, en relation avec le LIPeN (Laboratoire d'ingénierie pédagogique et numérique). C'est ce qui portait la perspective de "petites fabriques de ressources", qui pouvait avoir pour support des établissement scolaires, ou des équipes rassemblant enseignants et chercheurs comme Sésames.
- Le chantier 3
Ce chantier visait le recueil de l'expérience des acteurs du projet, leurs trajectoires professionnelles, leurs "histoires avec les ressources". Comment ont-ils pu apprendre de leur participation au projet ? Qu'est-ce que le projet a appris de leur expérience, comment cette expérience peut-elle servir à d'autres à l'issue du projet ? Le chantier combinait des entretiens avec les enseignants impliqués, et la captation vidéo de réunions et de séances de classe.
• Loisy, C., Trgalova, J., Alturkmani, M. D., Bénech, P., Roubin, S., & Trouche, L. (2022). Collaboration entre et avec les acteurs de terrain et effets sur les ressources et le développement professionnel. Le cas du projet PREMaTT. In B. Meslin et al. (Dir), Favoriser des collaborations entre chercheurs et praticiens L’expérimentation de l’institut Carnot (pp 197-222). Presses universitaires Blaise Pascal ⟨hal-03806440⟩
• Alturkmani, M.-D., Roubin, S., Piolti-Lamorthe, C. et Trouche, L. (2019). Penser les ressources de l’enseignement des mathématiques dans un temps de transitions 2017-2019. Programme de l’ICE : rapport scientifique des composantes PR 03 et PAE 21. IFÉ-ENS Lyon. ⟨halshs-02103459⟩
Le projet reposait sur la mobilisation d'un ensemble d'acteurs (enseignants, formateurs, chercheurs, doctorants, post-doctorants, ingénieurs pédagogiques) qui travaillaient en réseau, dans des structures: établissements scolaires (écoles primaires ou collèges), Sésames, EducTice, ESPÉ, IFÉ, réseau des LéA, ou encore la Maison des mathématiques et de l'Informatique.
Le LIPeN réunissait une fois par mois l'ensemble des acteurs pour un travail prolongé d'"incubation", mobilisant des outils et des méthodes de conception permettant de tirer le meilleur parti de l'expérience de chacun, et débouchant sur des ressources pensées pour favoriser leur appropriation par des enseignants n'ayant pas participé directement à leur conception.
- Les acteurs, composante action éducative : Claire Piolti-Lamorthe et Sophie Roubin, Yasmina Ben Ahmed, Myriem Aloulen, Véronique Berger, Olivier Bert, Anne-Sophie Cherpin, Cynthia Galou, Alexandra Goislard, Jean-Luc Martinez, Nadine Montes, Denis Roche, Caroline Roudot et Moran Vitry.
- Les acteurs, composante recherche : Luc Trouche, Gilles Aldon, Mohammad Dames Alturkmani, Pierre Benech, Sylvie Coppé, Veronica Gitirana (Brésil), Catherine Loisy, Takeshi Miyakawa (Japon), Georgios Psycharis (Grèce), Marina Rafalskaia (Ukraine), Katiane Rocha, Isabelle Sperano (Canada), Jana Trgalova, Chongyang Wang et Luxizi Zhang.
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Ressources associées
Publication en lien avec la chaire UNESCO De Luc Ria . De Boeck Supérieur, « Perspectives en éducation et formation », 2015
Site web présentant les travaux de recherche de l'équipe EducTice (2010 - 2020), une équipe pluridisciplinaire de l’Institut français de l’éducation, qui se sont intéressés à la e.Education et aux métamorphoses de l’enseignement et de l’apprentissage à l’ère du numérique.
Plateforme d'échanges pour aborder les questions vives en mathématiques.