La capacité à donner du sens à l’information pléthorique, éparse et hétérogène qui compose notre environnement à la fois personnel, culturel, social et professionnel représente un enjeu majeur pour réaliser la transition nécessaire de la société de l’information Vers les sociétés du savoir (Unesco, 2006). S’ajoutent désormais aux compétences de base telles que le « lire-écrire-compter » l’apprendre à apprendre et tout particulièrement la compétence à chercher, à évaluer et à utiliser l’information : c’est ce que recouvre la notion d’« information literacy ».
L’« information literacy » (IL) n’est pas un concept nouveau ; dès 1989, le rapport final du Presidential Committee on Information Literacy de l’American Library Association (ALA) pose les fondements d’une pédagogie de l’IL dans les systèmes éducatifs, en plaçant les bibliothèques au centre du dispositif. Aujourd’hui l’IL sort des cercles de bibliothécaires et professionnels de l’information dans lesquels il est né pour interpeller la communauté éducative toute entière et, en particulier, des instances internationales telles que l’Unesco. Le Programme Information Pour Tous (PIPT) inscrit clairement l’« information vivante » (Living information, 2006) dans ses priorités pour le « renforcement des capacités » et place l’accès et l’utilisation de l’information au rang des droits universels de chaque être humain.
Bien évidemment, les technologies de l’information et de la communication ne sont pas étrangères à ce changement d’échelle, qui consacre l’évolution d’une conception de l’éducation à l’information fortement liée à l’usage de la bibliothèque (recherche documentaire) vers une conception multiforme incluant une diversité de médias (textuels, visuels, audio, etc.), des savoir-faire techniques oscillant entre coopération et personnalisation, et des dispositions cognitives pour produire, échanger et transformer les connaissances.
Cet élargissement s’accompagne donc d’une nécessaire redéfinition du concept et, corrélativement, de raffinements sémantiques qui ne contribuent guère à promouvoir une représentation claire de ce que recoupe l’éducation à l’information. De même, la publicisation des débats hors des associations de professionnels de l’information impulse en quelque sorte un nouvel élan qui place la fonction documentaire au cœur des TICE (Dossier de l’ingénierie éducative, n° 49, décembre 2004) et, inversement, les TICE au cœur de la fonction documentaire, ce qui paradoxalement fragilise le rôle des bibliothèques tout en questionnant fortement la relation bibliothécaire-enseignant.
Dans cette Lettre, nous nous appuierons sur quelques publications récentes pour apporter un éclairage international sur les évolutions conceptuelles de l’éducation à l’information et ses mises en pédagogie dans le contexte de l’enseignement scolaire – essentiellement le secondaire – avec un focus particulier sur le rôle des bibliothèques.
Télécharger la version intégrale (version PDF)
Portail de ressources
Découvrez les ressources produites par les composantes de l'Institut français de l'Education