Education au patrimoine : mémoire, histoire et culture commune

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Publié le 13 mars 2012
Le dossier n°72 du mois de mars 2012 édité par le service Veille et Analyse de l'Ifé et rédigé par Marie Musset est consacré à l'éducation au patrimoine. N’épousant pas forcément les contours des disciplines scolaires, l’éducation au patrimoine les concerne toutes en s’intéressant aux connaissances « sur » les contenus patrimoniaux, mais aussi à l’éducation « par » le patrimoine, tenant compte la visée d’une part (culture commune, dimension interculturelle qui permet une ouverture à l’autre et non repli identitaire) et de méthode d’autre part : c’est le rôle de la pédagogie de l’éducation au patrimoine.


Les Journées européennes du patrimoine ont popularisé le terme de « patrimoine » en un sens récent et bien particulier : le monument historique, témoin du passé national, tend à s’effacer devant le « bien commun » dans lequel les citoyens peuvent se reconnaître et partager des valeurs. L’« éducation au patrimoine » est assez rapidement devenue un objectif prioritaire au niveau national, européen et mondial. Transversale et pluridisciplinaire, elle prend en France place dans les programmes scolaires (de la maternelle au lycée) en lien avec différents partenaires – dont les associations. Elle semble ne pas faire débat tant foisonnent les ressources et les initiatives pour accompagner les élèves dans l’appropriation d’un patrimoine commun. N’épousant pas forcément les contours des disciplines scolaires, l’« éducation au patrimoine » les concerne toutes en s’intéressant aux connaissances « sur » les contenus patrimoniaux, mais aussi à l’éducation « par » le patrimoine : par le biais de partage d’expériences émotionnelles et artistiques, elle susciterait ou identifierait une communauté de valeurs. Mais la relation triangulaire et dynamique entre patrimoine, histoire et mémoire est complexe, et la plupart des éléments patrimoniaux identifiés comme tels sont imprégnés de conflits du passé, conflits désormais historique mais qu’il convient de revisiter pour éclairer le présent. Il faut donc avoir le courage et prendre le temps d’identifier le potentiel de dissension et de confrontation, de négociation et de consensus que renferme la construction du patrimoine. Cette condition est indispensable pour que le patrimoine puisse devenir un outil d’éducation civique Il est alors important de souligner que le changement est dans la visée d’une part (culture commune, dimension interculturelle qui permet une ouverture à l’autre et non repli identitaire) et dans la méthode d’autre part : c’est le rôle de la pédagogie de l’éducation au patrimoine.
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