INSTITUT FRANÇAIS DE L'ÉDUCATION

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Sections
Outils personnels
Vous êtes ici : Accueil » 2008-2009 Les origines de l’enseignement technique français, 1800-1870

Les origines de l’enseignement technique français, 1800-1870

Journée d’études, le 15 octobre 2008 à l'INRP (Lyon)

En dépit des avancées de la recherche sur l’histoire de l’enseignement technique intervenuesau cours des vingt dernières années, le premier XIXe siècle demeure encore largement uneterra incognita. Or, c’est au cours de cette période que se mettent en place les diverses orientations qui vont déterminer son devenir. Cette journée d’études se propose d’explorer certains des courants ayant participé à la construction de cet enseignement et d’en examinerles prolongements durant la période postérieure.Deux aspects sont privilégiés.
La matinée sera consacrée aux cours postscolaires à finalité professionnelle. En effet, le début du siècle a vu l’émergence de divers cours du soir dont certains sont dénommés « cours industriels » ou « cours pour ouvriers ». La contribution de Gérard Bodé tentera de faire le point sur ces cours et d’en dresser un inventaire en y incluant les « cours spéciaux » ouverts dans les collèges. Par ailleurs, à partir de 1837, le ministère de l’Instruction publique normalise ces cours en les réduisant au rang de cours d’adultes. À partir de l’exemple de la Moselle, Noémie Alisé mettra en lumière la complexité de ces structures qui ne s’attachaient pas seulement à l’enseignement général mais délivraient aussi des leçons à caractère professionnalisant. Jacques Petot évoquera ensuite l’oeuvre de la Société d’enseignement professionnel du Rhône, fondée à Lyon sous le Second Empire afin de diffuser l’instruction pratique auprès des populations ouvrières. Il évoquera l’histoire de cette société jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, montrant comment une entreprise née avant 1870 a pu évoluer et s’adapter.

Mais à côté de ces cours du soir, pour répondre à la carence de l’apprentissage traditionnel, les premières expériences de scolarisation de la formation professionnelle sont menées à la fois par les industriels et les pouvoirs publics. Elles seront l’objet de la séance de l’après-midi. Dès 1822, la Société industrielle de Mulhouse ouvre ses premières écoles pour la formation des contremaîtres. Son action pionnière est analysée par Guy Dumez à partir des archives de la société. En parallèle, Jean-Yves Dupont reprend le dossier des écoles d’arts-et-métiers, fondées par Napoléon Ier en 1806. Il évoquera les débuts, souvent difficiles, de ces premières écoles nationales de formation des ouvriers et des contremaîtres qui vont devenir le modèle des écoles d’enseignement technique de la IIIe République. Si ces deux catégories d’établissements visent clairement à assurer la formation technique, le ministère de l’Instruction publique, dans la logique des ordres d’enseignement, s’était aussi interrogé sur l’opportunité d’instaurer un enseignement différent des humanités classiques. En 1865, après l’échec des écoles primaires supérieures de Guizot, Victor Duruy crée les écoles d’enseignement secondaire spécial qui ne sont pas des écoles d’enseignement technique proprio sensu mais s’adressent aux élèves « se destinant au commerce et à l’industrie ». Chantal Clergue présente ici la monographie de l’école de Cluny chargée de former le personnel de ces écoles.

Cette journée essayera ainsi de démontrer que ces divers acteurs, chacun en fonction de ses attentes et de ses intérêts, ont apporté leur pierre à l’édification d’un enseignement que la Troisième République officialisera par la suite.

Actions sur le document
Lumière sur

Télécharger la conférence de Pierre Léna enregistrée le 10 juin 2009 sur le thème :
Enseigner demain les sciences en Europe : enjeux et propositions