On pourrait croire, naïvement, que sur les campus les équipes pédagogiques se composent majoritairement d’enseignantes-chercheuses et d'enseignants-chercheurs titulaires… Et bien ce n'est pas le cas ! 

Les doctorantes et doctorants, assurent à l’Université un service d’enseignement conséquent, et occupent avec les jeunes docteures et docteurs en attente de titularisation, une bonne partie des postes de vacataires et d’enseignement contractuel. À eux deux ces deux groupes représentent plus de 70% des effectifs d’enseignant·es de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. La plupart des jeunes chercheuses et chercheurs en formation enseignent : cette expérience est devenue un pré-requis pour les recrutement à l’université. 

Cependant, leur entrée dans l’enseignement s’apparente souvent à un grand saut dans l’inconnu, la plupart n’ayant ni passé de concours d’enseignement, ni reçu de formation pour enseigner. Ils et elles doivent ainsi trouver leurs marques dans l’organisation formelle des enseignements à l’université et tracer leur chemin dans la pédagogie du supérieur. 

Ce mois-ci, le micro est dans la classe s’est invité dans les amphis de l’Université Sorbonne Nouvelle, à la rencontre de doctorantes et jeunes docteures et de leurs pratiques d’enseignement, à la rencontre de leurs étudiants et étudiantes, mais aussi à celle de l’équipe d’Accompagnement à la pédagogie et aux projets mise en place par cette université pour tenter de les accompagner.

À travers ces témoignages se dessinent les difficultés de l’entrée dans l’enseignement dans le Supérieur, sans ou avec peu de formation préalable et qui demande de grandes capacité d’adaptation, mais se dessine également leur investissement pour mener à bien cette charge d’enseignement. De la réflexivité autour de leurs difficultés à la recherche perpétuelle de meilleures manières de transmettre, des échanges entre pairs aux formations dispensées par l’équipe d’accompagnement à la pédagogie et aux projets, ces jeunes chercheuses et enseignantes se forment, en parallèle de leur travaux de recherches, à la pédagogie du supérieur. À la fois proche de leurs étudiantes et étudiants, de leur propre parcours universitaire, mais aussi de leur acculturation à la recherche, elles renouvellent les pratiques de transmission du savoir universitaire.