À la maternelle, pour apprendre, on construit, on explore, on fait semblant d’être un personnage, bref on joue. Le jeu est d’ailleurs reconnu et préconisé pour aider aux apprentissages. Mais bien souvent, à partir de la primaire, et encore plus dans le secondaire, le jeu disparait peu à peu des pratiques enseignantes.

Cependant, depuis quelques années, de plus en plus d’enseignants de collège et de lycée se tournent vers ce qu’on appelle la « ludicisation ».
Il s’agit d’engager les élèves dans des activités scolaires tout à fait habituelles mais en les faisant jouer. Il peut s’agir par exemple d’analyser une séquence nucléotidique d’ADN pour identifier le coupable d’un meurtre ou de reconstituer la chronologie d’évènements historiques pour trouver le code d’un cadenas lors d’un escape game, ou encore de travailler les fractions à travers un jeu video de course automobile.

Enseigner en utilisant le jeu, cela permet tout à la fois de donner du sens aux apprentissages, de permettre aux élèves de s’en emparer et de les mobiliser dans un contexte agréable. Et à ce jeu-là, Ségolène Paris est imbattable. Enseignante de Sciences de la vie et de la terre elle a créé des dizaines de jeux pédagogiques qu’elle partage sur son blog ainsi que sur le groupe facebook intitulé « pédagogie active » ou encore dans des collectifs de travail.

Mais est-ce qu’on apprend mieux quand on joue ? Plusieurs études se sont interessées au sujet et ont montré entre autres, que les pratiques ludiques permettent d’améliorer l’autonomie des élèves et leur l’engagement dans une activité. Cela permet aussi aux élèves de changer de regard sur leurs erreurs. Mais attention, il ne s’agit pas de simplement permettre aux élèves de jouer. L’efficacité d’un jeu pédagogique dépend de la manière dont l’enseignant va le présenter et de la manière dont les élèves vont se l’approprier.

Que ce soit dans le jeu Défi Fleur, dans Biome ou le jeu des 7 familles autours des risques naturels Ségolène Paris anime une situation au sein de laquelle les élèves sont autonomes et pleinement engagés.

Les temps d’intervention sont très ritualisés :
- il y a tout d’abord le temps d’explicitation des règles,
- ensuite un accompagnement à la demande afin de leur donner de la liberté dans le jeu. La liberté d’échanger, de se tromper et de recommencer 
- enfin le temps du débriefing à la fin du jeu : Quels sont les savoirs mobilisés pendant le jeu ? Comment les définir ? Dans quelles autres circonstances pourront-ils les utiliser ?

Pour Eric Sanchez, auteur de l’ouvrage « Enseigner et former par le jeu » paru en février 2023, « L’apprentissage par le jeu » est une expression trompeuse. Selon lui, il s’agit d’un apprentissage expérientiel et c’est le retour réflexif sur cette expérience ludique et souvent riche en émotions qui est de nature à permettre cet apprentissage.

Ce mois-ci, le micro est dans la classe vous emmène au collège Julien Lambot à Trignac du côté de Saint Nazaire. Chaque semaine, Ségolène Paris emmène ses élèves dans l’univers du jeu pédagogique. Les élèves ne crieront pas UNO ! Mais BIOME ! à la fin de la partie…