Pour ce huitième numéro, nous allons nous intéresser aux nouveaux espaces d’apprentissage, une problématique inédite et passionnante !

En effet, aller à l’école, c’est d’abord y aller physiquement, et pénétrer dans un espace consacré à l’apprentissage, un espace réel qui laisse des traces dans le souvenir. C’est franchir un portail, s’abriter sous un préau, retrouver sa place sur les bancs de la salle de classe et lever les yeux vers le tableau et l’estrade du professeur…Tous ces gestes, c’est l’espace qui nous les dicte, depuis l’architecture même de l’école jusqu’au matériel mis à disposition des élèves.

Or, ces gestes et ces lieux sont les mêmes depuis des décennies ! Entre temps, toutefois, les pratiques pédagogiques ont changées et les méthodes d’enseignement tendent à se réinventer…c’est pourquoi il est urgent de repenser l’espace scolaire, dans sa relation avec les usages spécifiques à l’école. De plus, chacun sait, pour l’avoir vécu, que l’espace scolaire a un impact fondamental sur le bien-être des élèves, et donc sur leur performance. Impossible de faire cours dans un espace étouffant, bruyant, ou sans luminosité ! Impossible de faire aimer l’école sans espaces dédiés au jeu, à la relaxation, ou au relâchement de la surveillance, comme la fameuse cour de récréation !

Aujourd’hui, la question de l’espace scolaire semble d’autant plus cruciale avec l’explosion des outils numériques qui vient bouleverser la forme même de l’école. Et si, un jour, l’espace scolaire venait à disparaître ? Et si nos écoles devenaient virtuelles ?

Pour répondre à ces questions, Kadékol accueille deux chercheurs passionnés par ces problématiques : Laurent Jeannin, maître de conférences en sciences de l’Education à l’université de Cergy-Pontoise, et créateur de la Chaire de recherche « Transition 2 : des espaces en transition à la transition des espaces », et Gilles Aldon, docteur en didactique des mathématiques, et directeur de l’équipe de recherche EducTice à l’Institut français de l’Éducation.