Né en 1938 et décédé en mars 2020, Jean-Claude Chamboredon a en effet participé aux fondations de la sociologie française, en tout cas telle qu’elle se définit au milieu des années 1960 avec Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, et en particulier avec leur ouvrage Le métier de sociologue publié en 1968. Pour autant, son œuvre reste beaucoup moins connu que celle de ses deux collègues, alors qu’elle est déterminante et fondatrice de nombre de travaux de recherche en éducation encore aujourd’hui.

Rendre justice à ce sociologue et à son travail est l’un des objectifs du numéro 217 de la Revue française de pédagogie coordonné par Paul Pasquali et Stéphane Bonnéry. Ce numéro propose en effet de revenir sur un de ses articles majeurs, écrit avec Jean Prévot, et portant sur « le métier d’enfant », et avec comme sous-titre « Définition sociale de la prime enfance et fonctions différentielles de l'école maternelle » ; article publié il y a 50 ans dans la Revue française de sociologie.

Et pour parler de cet auteur et de cet article, et de leur portée, ça manque pas d'r reçoit deux chercheurs, spécialistes de l’éducation, et de l’œuvre de Jean-Claude Chamboredon. Tout d'abord Stéphane Bonnéry, professeur en sciences de l’éducation et de la formation à l’université Paris 8 et membre de l’équipe de recherche CIRCEFT-ESCOL. Ses travaux portent notamment sur la littérature jeunesse et comment les enseignants s’en emparent pour transmettre des savoirs. Il a coordonné ce dossier avec Paul Pasquali, et contribué au numéro avec un article portant précisément sur les albums jeunesse. Et Julien Vitorès, docteur en sociologie, après avoir soutenu sa thèse à l’Université Toulouse 2-Jean-Jaurès sur « La socialisation par la nature : usages des biens naturels et reproduction des rapports sociaux dans l'enfance ». Il a contribué à ce numéro avec un article sur « l’éducation "par la nature" et ses implicites ».