Né en 1859 et décédé en 1952, John Dewey a parcouru le siècle, en élaborant une œuvre fondamentale pour qui s’intéresse à l’éducation et à la pédagogie. À la fois psychologue, sociologue, philosophe, tout au long de sa longue carrière il s’est intéressé à des objets et des problèmes en apparence différents (le développement de l’enfant, la pédagogie, la logique, l’art, les valeurs ou la démocratie), mais reliés par une question centrale, celle de l’expérience et de la constitution de communauté d'enquêteurs.

Pour Dewey, fondamentalement, l’éducation et l’école jouent en effet un rôle dans la transformation ou l’amélioration de la société — en ce sens, pour lui, on ne peut pas raisonner l’un sans penser l’autre. Quand il se demande qu’elle serait une bonne éducation, il pose tout de suite cette question dans le cadre d’une éducation démocratique et de la place de l’individu dans le collectif. Et ces ancrages multiples, comme la diversité des objets, peuvent en partie expliquer aussi que son œuvre reste assez mal connue, au-delà du cercle des spécialistes, en tout cas en France ; un peu à la manière du sociologue britannique Basil Bernstein.

Avec cet épisode nous souhaitons donc apporter — comme la revue Recherche et Formation qui a consacré un numéro spécial à John Dewey en 2019 — un éclairage sur son œuvre et montrer l’actualité de sa pensée, tant pour l’éducation que pour la formation. Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir Joëlle ZASK, maîtresse de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université et membre de l’Institut Universitaire de France. Elle est spécialiste de la philosophie pragmatique et travaille depuis sa thèse de doctorat soutenue en 1998 sur John Dewey, dont elle est une des spécialistes et traductrices. Et Samuel RENIER, maître de conférences en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Tours, et membre de l’équipe de recherche Éducation, Éthique et Santé. Il est également un spécialiste et un traducteur de John Dewey.