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ÇA MANQUE PAS D'R : épisode #52 (13/09/2023)

Etudier en prison

D’après une étude récente de l’INJEP, les mineurs représentent environ 1 % de la population carcérale, soit un peu moins de 700 jeunes, âgés de 13 à 17 ans révolus, sur un peu plus de 70 000 détenus au niveau national. Ce sont très majoritairement — à l’image de la population carcérale en général — des garçons, âgés de 16 à 17 ans, issus des classes populaires, sans parler d’une surreprésentation des personnes de nationalité étrangère.

Par principe, et c’est important de l’avoir en tête, ces mineurs sont seuls en cellule, à la différence des adultes. Cette modalité, guidée par un « impératif sécuritaire », pose la question spécifique de l’isolement des jeunes incarcérés, même s’ils et elles sont regroupés plusieurs heures par jour, pour la promenade, pour des activités sportives ou culturelles, ou pour… l’école, présente dans les prisons depuis le début des années 1950. Il faut en effet rappeler que l’éducation est un droit fondamental et universel qui est vrai pour tous, y compris pour les personnes privées de liberté.

Car la problématique de l’instruction et de la formation concerne tous les jeunes incarcérés, et plus largement tous les détenus — mineurs, jeunes majeurs, étudiants — pour qui la formation, la qualification et le diplôme constituent les conditions d’une sortie préparée dans de bonnes conditions, et assurant leur réinsertion dans la vie sociale et professionnelle.

Et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ne dit pas autre chose dans une recommandation de 2006, quand il indique que : « Toute prison doit s’efforcer de donner accès à tous les détenus à des programmes d’enseignement qui soient aussi complets que possible et qui répondent à leurs besoins individuels tout en tenant compte de leurs aspirations. » Ajoutant qu’il faut donner la priorité aux jeunes, et aux détenus, en situation d’illettrisme, et ayant des besoins particuliers.

Mais comment cet accès aux études et à la formation, ce droit à l’éducation, s’exercent-ils concrètement en prison ? Dans quelles conditions et avec quels moyens ? Quels sont les rapports de ces jeunes à l’école ou à l’université, aux formations proposées ? Sont-ils demandeurs et qu’attendent-ils de ces enseignements et formations ? Quel suivi a lieu ensuite hors les murs ? Peut-on parler d’une continuité dans la formation ? Et finalement, apprendre en prison, est-ce une éducation pas comme les autres ? Quelles en sont alors les spécificités ?

Autant de questions que nous allons aborder avec nos deux invités. À commencer par Fanny SALANE, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Paris Nanterre, et directrice adjointe du Cref, le Centre de recherches Éducation et Formation. Elle est l'auteur en 2021 L’Éducation en prison. Revue de littérature francophone, publié par l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie. Et Patrizia PACINI VOLPE, chercheuse en science politique, associée au Centre de recherches en Histoire des idées (CRHI) de l’Université Côte d’Azur et au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES). Elle a coordonné en 2021 L’enseignement universitaire en milieu carcéral. Expériences comparées entre la France et l’Italie (Champ social)

Et pour aller plus loin ...

Émission préparée par ...

  • Production - Rédaction : Régis Guyon et Mélissa Zidane
  • Réalisation technique : Sébastien Boudin
  • Mixage : Laurent Gaillard, Réseau Canopé
  • Habillage sonore :  Sébastien Boudin
  • Musique : "Everything You've got" , Tim Reilly, Ashley Barnes & Jason Pedder
  • Crédit : lecture de Claude Gueux de Victor Hugo, par Christian Dousset.

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