Télécharger le rapport (DOI : 10.13140/RG.2.1.2495.5606)

La recherche en didactique des disciplines et l’enseignement se nourrissent mutuellement et rien ne pourrait être construit sans une collaboration étroite entre les chercheurs et les enseignants. Ce rapport en apporte encore une fois la preuve en étant le résultat d’un travail commun sur une année scolaire autour d’un projet d’équipement d’une classe de collège de tablettes tactiles.

L’Institut Français de l’Éducation (IFÉ) a pour mission, en particulier, de développer des recherches sur les différentes formes et pratiques d’éducation en France et à l’étranger et d’accompagner l’évolution des systèmes d’enseignement de tous les niveaux.

A travers ce travail, ces deux points ont été centraux. Le projet autour de l’utilisation de tablettes dans une classe de troisième a été initié et construit dans le collège Fontreyne par une équipe de professeurs volontaires largement soutenue par l’administration. Le soutien de l’académie d’Aix-Marseille et du conseil général des Hautes Alpes a permis l’achat des tablettes pour équiper une classe de troisième\footnoteL’achat des tablettes a été entièrement financé par le Conseil Général des Hautes-Alpes, l’académie a financé des équipements de connectique dont les bornes wifi. Même si la possibilité d’avoir et d’utiliser du matériel est une condition nécessaire à la conduite d’un tel projet, elle n’est certainement pas suffisante et le travail ne faisait que commencer lorsque les tablettes sont effectivement arrivées dans le collège. Tout d’abord un travail technique important pour équiper les tablettes des logiciels utilisés dans chaque discipline, mais aussi pour permettre la mise en réseau dont on verra dans ce rapport toute l’importance. La résolution de toutes ces questions techniques est un préalable à la possibilité de rendre didactique le travail avec les tablettes dans la classe. L’expérience que nous avons suivie montre que ce travail est excessivement prenant et nécessite le développement de compétences particulières que l’équipe du collège Fontreyne a bien voulu prendre en charge et assumer tout au long de l’année.

Le deuxième et aussi important aspect pour la conduite du projet est la réflexion pédagogique et didactique à l’intérieur de l’équipe de professeurs soudée autour de ce projet : C’est la première fois que j’ai l’impression d’avoir une vraie équipe de classe, dit un professeur dans l’entretien de février. En plus des réflexions liées à sa propre discipline, les réflexions communes permettent de penser des possibles qui touchent finalement l’organisation didactique dans chaque discipline.

Par ailleurs, le projet FaSMEd (Formative Assessment for Science and Maths Education) est un projet européen qui vise à développer l’utilisation de la technologie dans les pratiques d’évaluation formative en classe de façon à permettre aux enseignants de répondre aux besoins des élèves présentant des difficultés en mathématiques et/ou en sciences ; les objectifs de ce FaSMEd :
 proposer des approches d’utilisation des technologies pour faciliter l’évaluation formative des élèves en difficulté,
 développer des pratiques durables d’enseignement qui favorisent un accomplissement en mathématiques et sciences pour les élèves cibles,
 produire une boîte à outils pour aider les professeurs dans leurs pratiques en vue d’un développement professionnel,
 faire profiter les systèmes éducatifs européens des résultats de la recherche.

La rencontre de ces deux projets, presque fortuite, n’en a cependant pas été moins fructueuse. Les chercheurs impliqués dans FaSMEd ont trouvé dans le projet du collège Fontreyne une occasion de partager des hypothèses d’utilisation des technologies, notamment concernant l’évaluation formative. Si la dominante des mathématiques et des sciences a été importante, notamment par les prises de données plus complètes dans ces classes car directement liées à FaSMEd, la possibilité de suivre les élèves pendant plusieurs jours dans leur emploi du temps ordinaire et dans les différents cours a été un apport déterminant pour comprendre et pouvoir décrire le contexte enrichi par les expériences différentes proposées par les professeurs.

De ce fait, les questions mises à l’épreuve dans ce rapport qui au départ étaient calquées sur les questions de FaSMEd et donc sur l’évaluation formative en mathématiques et en sciences ont évolué pour interroger finalement les potentialités et les difficultés de la classe tablette en général. Ainsi, les questions des apports des tablettes en terme de mobilité, de communication et de spécificités tactiles propres à ces outils ont été posées dans toutes les analyses de l’observation de cette année de suivi.

Le rapport est construit pour pouvoir être lu d’au moins deux façons :

 Une première lecture rapide peut directement s’intéresser à la méthodologie utilisée, aux principaux résultats de cette année d’observation et aux différents outils technologiques utilisés. Il est possible de survoler le chapitre Observations en lisant plus particulièrement les conclusions des trois temps d’observation en classe.
 Une lecture complète :
— démarre avec une explication des méthodes utilisées pour l’observation de ce travail,
— se prolonge par les principaux résultats,
— par les outils utilisés technologiques dans l’expérience,
— continue avec le chapitre 4 qui est constitué de l’ensemble des observations faites en classe et d’une analyse renvoyant aux différents résultats,
— et enfin se termine par le chapitre présentant les outils théoriques qui ont permis de construire les analyses à partir des observations de l’année.
— La conclusion reprend les principaux résultats en les mettant en perspective à travers le filtre des cadres théoriques proposés.

Les recherches sont des rencontres. Celle-là en particulier, et nous ne pouvons que remercier tous les acteurs de ce projet qui nous ont accueilli, qui ont ouvert les portes de leurs classes, accepté d’être observés, filmés malgré les contraintes du travail quotidien.

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