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L’éducation à l’échelle des territoires locaux : enjeux, questions et perspectives


Première journée d’étude et de formation de l’Observatoire national des Politiques éducatives Locales (PoLoC)
Le 30 mai 2012 à l’IEP de Lyon

 

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L’Observatoire national des Politiques éducatives Locales (PoLoc) est une initiative en cours d’élaboration lancée par l’ENS de Lyon, via l’Institut français de l’Éducation (IFÉ) et le laboratoire Triangle, avec le soutien et l’appui, notamment, de : le Réseau Français des Villes Educatrices, la Ligue de l’Enseignement, les Francas, l’Association des Maires du Rhône, l’Association des Maires de Grandes Villes de France, l’Association des Régions de France, l’Université de Lyon, l’ANDEV. La journée du 30 mai sera l’occasion de poursuivre la discussion sur les modalités de fonctionnement de l’Observatoire.


Depuis une trentaine d’années, l’éducation semble de plus en plus officiellement se décliner à l’échelle des « territoires ». Elle ne se pense plus dans la seule relation famille-école, elle investit de nouveaux temps. Le chemin n’a rien de linéaire. Il est porté par des logiques forcément plurielles et hétérogènes, il cherche ses repères, valeurs, concepts et principes d’action.

Dès les années 1980, la politique des Zones d’Education Prioritaire a semble-t-il ouvert  la voie. Ne devrait-elle pas d’ailleurs retrouver une part de cet élan initial, en le repensant,  comme le demandent certains, alors que son devenir fait signe vers des dispositifs visant plutôt des publics, voire des individus, que des territoires justement, ce qui contribue à fortement transformer ses objectifs ? Les lois de déconcentration et de décentralisation ont aussi progressivement constitué les villes et les collectivités territoriales comme acteurs importants de l’action éducative, sur tous les temps de l’enfance et de la jeunesse. Dans le sillage des politiques de la ville, nombre de mesures se sont développées, au titre d’un « volet éducatif » en rapports complexes, parfois équivoques, avec les politiques scolaires et les enjeux de démocratisation du système d’enseignement, surtout quand cela prend la forme de mesures d’exfiltrations pour des élèves dits méritants d’un côté, et d’une visée plus sociale menée au nom de la lutte contre l’exclusion ou de la gestion des risques, de l’autre. L’émergence et le développement actuel de véritables Projets Educatifs locaux met cependant en jeu de nouvelles procédures de coordination sur le plan éducatif que les collectivités peuvent investir de manière à éviter l’éparpillement et/ou la juxtaposition de diverses mesures, ainsi que les « conflits de périmètres » entre administrations. Le monde associatif et de l’éducation populaire  – qui s’est depuis longtemps déjà attaché à faire vivre une riche offre éducative et culturelle à côté de l’école – se retrouve au centre de cette nouvelle dynamique qui contribue à redéfinir ses modalités d’action au nom de ce qu’il est convenu d’appeler un « tiers-temps éducatif ». Il prend le statut de « partenaire », mais des initiatives locales, portées par des collectifs informels, militants ou alternatifs qui investissent le domaine du savoir semblent aussi se développer ou prendre plus de visibilité.

 Les notions de « ville éducatrice », de « territoires apprenants », d’« éducation partagée » ou de « coéducation » (qui s’attachent à penser  une nécessaire complémentarité du travail éducatif ainsi redessiné) sont ainsi devenues des notions phares, bien que peu stabilisées, et encore souvent floues, d’une entreprise collective en quête de meilleures pratiques, d’innovations organisationnelles, de fondements théoriques et d’analyses. Logiques partenariales désormais presque classiques, modes de « gouvernance multinivaux », mais encore démarches de démocratie participative, voire d’empowerment ou de capacitation collective cherchent ainsi parfois à s’opérationnaliser, malgré les diverses acceptions de ces termes. La mise en place du socle commun de compétences et de connaissances semble émerger comme outil de travail commun tout en suscitant d’importants débats, et même de vives controverses.

Nouveaux lieux donc, mais aussi nouveaux acteurs, nouveaux temps et nouvelles conceptions de l’action publique : bien des éléments d’un grand changement en matière d’action éducative publique ne sont-ils pas  ainsi réunis ? Un changement – ou des changements ? – qui ne peut faire l’impasse d’une large réflexion collective, du débat interprofessionnel, scientifique, citoyen. Car de nombreuses questions demeurent en suspens : des questions relatives aux processus décisionnels, aux déplacements des cultures professionnelles requis par le travail en commun et à l’émergence de nouveaux professionnels ;  aux définitions de ce qui s’énonce comme « local » et « éducatif » , aux contenus de ces éducations, aux enjeux d’émancipation intellectuelle, et donc aux formes d’individus et de sociétés qu’ils promeuvent ; à des problèmes d’équité entre territoires ; aux ajustements à devoir poser selon les âges des enfants et adolescents considérés etc. Le besoin du bilan, de la clarification et d’une vision prospective s’impose. Quels apports pouvons-nous retirer des diverses expériences, passées ou émergentes d’articulation entre éducation et territoire ? Quelles suites accorder autour des propositions déjà élaborées par différents acteurs mobilisés sur ces questions ? Et en même temps : quelles visions d’ensemble et d’avenir se dégagent désormais ? Pour l’institution d’une « éducation globale » ? Le passage de la « forme scolaire » vers une « forme éducative » ? Mais alors pour quels enjeux, avec quelles limites et surtout pour quels gains en termes d’égalité et de justice sociale ? Et d’ailleurs, pour qui, et comment ? Pour améliorer le sort des seuls vaincus d’une compétition scolaire que l’on contribuerait alors d’autant plus à figer et ne plus questionner,  ou qu’on se donnerait tout au contraire les moyens de profondément transformer ?  Une mise en utilité généralisée de tous les temps de la jeune génération, une extension démesurée de l’emprise collective sur les devenirs individuels pour une société totalement pédagogisée ? Une différenciation de l’offre éducative qui serait adaptée à une « diversité » dont on ne pense plus guère les processus de construction sociaux et institutionnels ? Et/ou des pistes prometteuses de redéfinition d’un service public d’éducation élargi susceptible de relancer un processus de démocratisation mis à mal par les fragmentations de l’espace social et les pressions concurrentielles d’un système scolaire fort socialement sélectif ?


Cette première journée d’étude et de formation vise à inaugurer un cycle de manifestations lancé par l’Observatoire national des politiques éducatives locales, initiative en cours d’élaboration dont les modalités de fonctionnement seront elles-mêmes débattues à cette occasion. Elle associera chercheurs en sciences sociales, français et étrangers, acteurs professionnels du monde éducatif, scolaire ou non, militants associatifs, élus locaux, administrations d’État. Elle visera tout autant à tirer les enseignements des modalités d’actions émergentes ou déjà réalisées, qu’à nourrir la réflexion collective et la compréhension des problématiques d’ensemble qui semblent aujourd’hui se dessiner. 

Infos pratiques

 

  • Date et Lieu : le mercredi 30 mai 2012, de 10h à 18h30, dans les locaux de l’Institut d’Etudes politiques de Lyon. 
  • Voir le plan de l'IEP

L’INFREP (Institut national de formation de la Ligue de l’enseignement) peut établir une convention de formation avec chaque participant sur simple demande (infrep@infrep.org).

La journée est aussi organisée avec le soutien de l’Association des Maires du Rhône,  organisme agrée pour la formation des élus.

  • Contacts :

-  Questions administratives (factures, etc) : Marion Woehrle, IFE

marion.woehrle@ens-lyon.fr / Tel. 04.26.73.12.60

 

- Coordinateur scientifique : Daniel Frandji, MCF, ENS de Lyon, IFE, Triangle
 daniel.frandji@ens-lyon.fr / Tel : 04.26.73.12.40





           

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