En France, un tiers des écoles sont implantées dans l’espace rural.

C’est ce qu’indique un rapport du Sénat, daté de 2017, et qui précise que ces petites écoles de campagne et de montagne scolarisent 20% des élèves français.

 Souvent, ces écoles ne sont composées que de 2 ou 3 classes, voir, d’une classe unique, et souvent, ces écoles sont très isolées les unes des autres.

 Alors pour pallier cet isolement, le ministère de l’EN a demandé en 1984, une entente entre les collectivités et les académies pour mettre en place des EMALA.
Les EMALA sont des Equipes Mobile Académique de Liaison et d’Animation.

Derrière cet acronyme se cache un enseignant détaché qui assure une mission de soutien pédagogique aux professeurs des écoles rurales isolées.
Aujourd’hui, il en existe une cinquantaine en France, qui travaille dans les territoires ruraux pour créer du lien entre les élèves et les enseignants des écoles de campagne ou de montagne.

À l'heure où de nombreux rapports et études pointent les inégalités de parcours entre jeunes ruraux et urbains, les EMALA viennent répondre à un véritable besoin.

En 2020 un rapport de l'association chemins d'avenir a mis en évidence que les élèves qui vivent en zone rurale et dans les petites villes s'engagent dans des études plus courtes et moins sélectives que la moyenne.

Cet écart s'explique notamment par la méconnaissance des études supérieures, par des mécanismes d’autocensure ou encore par des questions pratiques de mobilités et de logements.
Cela s'explique également par un fort attachement des jeunes ruraux à leur territoire, comme le montre un article publié en 2021 par Amaël André et Catherine Delarue Breton, professeurs des universités en sciences de l’éducation. Le désir de rester proche de la famille et de s'ancrer dans son territoire, mais aussi des ambitions éloignées de la performance et de la compétition scolaire peuvent influencer les choix d'orientation de ces élèves. Le fort sentiment d’appartenance des jeunes à leur territoire détourne certainement leur ambition : on peut avoir de l’ambition pour soi – et chercher à se délocaliser – ou pour son territoire – et chercher à le valoriser.

Dans ce contexte les EMALA jouent un rôle fondamental,
- en venant soutenir les liens entre les écoles rurales,
- en facilitant l'accès aux arts, à la culture ou aux sciences et
- en permettant à ces jeunes de découvrir une plus grande diversité de métiers.

Le micro est dans la classe vous emmène à la rencontre de 3 coordonnateurs EMALA du Trièves, une région montagneuse dans le département de l’Isère.
Pour tisser des liens entre les élèves, Maud Clavel, Laurent Desaphy et Nathalie Burlat montent de nombreux projets entre les écoles de secteurs, comme par exemple cette pièce de théâtre qui sera jouée à la Mûre sur le plateau Matheyssin.