Description : Après avoir montré ce que la notion de « concepts organisateurs » doit à l’apport des travaux de G. Vergnaud et des recherches en ergonomie (D. Ochanine et J. Leplat), sont soulignés les problèmes que pose l’analyse du travail complexe en termes d’organisateurs pour mesurer l’écart entre travail prescrit et travail réel, entre tache et activité : présence d’environnements dynamiques (J. Rogalski), tâches et activités discrétionnaires (C. Valot), rôle de la co-activité ou de l’interactivité (P. Mayen) et de l’intersubjectivité (I. Vinatier).
Cet appareillage critique permettrait, concernant l’activité enseignante, de repérer trois niveaux d’organisation concentriques (en pelures d’oignon) :
- En périphérie, il s’agirait d’abord de prendre en considération les gestes du métier qui jouent sur les conditions rendant le travail effectif : tissage, étayage, gestion de l’atmosphère, de l’espace et du temps (D. Bucheton)
- Au deuxième niveau, il conviendrait de définir préalablement l’objet de l’activité (savoir ? connaissance ? objet à enseigner ?), puis de décrire les opérations qui transforment cet objet : définir la tache, dévoluer, réguler le travail d’apprentissage puis l’institutionnaliser (G. Sensevy), voire « construire une mémoire didactique » (B. Schneuwly), tout en s’inspirant du concept de la secondarisation (R. Goigoux et E. bautier) puisque rien ne dit qu’une tache réussie est un apprentissage réussi.
- Pour aller au cœur de l’étude, l’analyse ne peut se contenter d’utiliser les organisateurs référés à la situation, il lui faut encore interroger les organisateurs référés aux sujets eux-mêmes (à leurs postures, à leurs invariants). Cette construction en acte n’est pas tant le produit d’une interactivité au sens classique que d’une intersubjectivité (I. Vinatier).
Deux conséquences pour la formation des enseignants : éviter de présenter aux débutants un modèle hors de portée (souvent construit sur le modèle opératif du formateur) afin qu’ils puissent mettre en œuvre une entrée progressive dans la complexité ; enfin, donner une place centrale à l’analyse réflexive rétrospective (un exemple de démarche est donné : reconstituer l’intrigue d’un incident critique).
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