Témoignage d'Albane Mandry, formatrice 1er degré
Maître-formateur et enseignante de maternelle depuis de nombreuses années, j’ai toujours « essayé » de pratiquer les sciences dans ma classe de petite section. Avec mes élèves très jeunes, j’ai toujours constaté, sans trop savoir comment y remédier, que je proposais plus de séances d’observations que de véritables démarches d’investigation.
Lorsqu'Agnès Golay, maître-formateur, chargées des ressources en sciences au CDRS de Dijon, m’a demandé si j’étais intéressée pour participer au plan « sciences et égalité des chances », j’ai immédiatement accepté, d’une part pour parfaire ma formation dans ce domaine, d’autre part pour augmenter ma capacité à aider d’autres enseignants à s’y former.
Mon engagement dans ce travail me permet de travailler avec des personnes que je n’aurais pas eu l’occasion de croiser sans ce plan :
-D’abord des enseignantes de maternelle en milieu défavorisé, des maîtresses de terrain, confrontées aux multiples difficultés des zones urbaines sensibles.
-Ensuite des chercheurs de l’IFE qui, après m’avoir donné de nombreux apports théoriques sur la démarche d’investigation, m’aident à analyser les séances, à trouver des remédiations quand cela ne fonctionne pas et qui proposent des pistes nouvelles pour aller plus loin dans la démarche.
-Et, enfin, d’autres formateurs intéressés par le sujet avec qui les échanges sont toujours fructueux.
Mon investissement dans ce projet consiste donc à aider à construire des programmations, à trouver une progressivité dans les apprentissages, à apprendre à utiliser les acquis des élèves au fur et à mesure des semaines qui passent pour effectuer un tuilage des savoirs, à concevoir des séances spécifiques autour du thème : « les bruits de l’eau », puis à les analyser.
Jeux d’eau, manipulations, écoute, codage et décodage sont au programme de la petite à la grande section.
A ce jour, je peux dire que ce « plan sciences » a beaucoup enrichi mes connaissances personnelles dans le domaine de la démarche scientifique, m’a permis de prendre le temps de travailler en équipe, ce qui est vraiment indispensable pour progresser, de voir des élèves qui ne maîtrisent quasiment pas la langue française , prendre un plaisir fou à reproduire les bruits de l’eau et à présenter de mini-concerts . Il ne me reste plus qu’à tenter de former d’autres enseignants pour que le plus grand nombre comprenne les enjeux d’une telle expérience !
Albane Mandry
Mars 2013