Un partenariat Éducation Nationale, ville de Dijon et IFÉ

Le partenariat entre la direction des services départementaux de l’Éducation nationales de la Côte d'Or, la ville de Dijon et l'Institut Français d’Éducation de l’École normale supérieure de Lyon fait suite à une demande de la direction académique qui a souhaité relancer, dans son département, la dynamique engendrée par le PRESTE (Plan de rénovation de l'enseignement des sciences et de la technologie) au début des années 2000 et au souhait de la ville de Dijon d’articuler ses lieux d’éducation scientifiques pour les jeunes.

Il s’appuie sur des expertises de l'IFÉ, l'expertise de l'équipe EducTice S2HEP dans les domaines de l’enseignement des sciences et des mathématiques fondé sur l’investigation et de la culture numérique, et l'expertise du centre Alain Savary dans celui de l’éducation prioritaire et de la professionnalisation. Son objectif est de contribuer au développement de la culture scientifique et de la culture numérique des enfants et des adolescents, de la maternelle au collège, en articulant les activités scolaires et périscolaires. Les sciences et le numérique ne devant pas être une cause de discrimination, ce projet est mis en œuvre dans les zones urbaines fragiles de la ville de Dijon afin de participer à la réduction des écarts culturels et de réussite scolaire dans ces territoires.

Ce projet est engagé dans trois réseaux d'établissements du premier et second degré, le quartier de Fontaine d’Ouche, le quartier des Grésilles qui relève de l'éducation prioritaire, et la ville de Chenôve qui relève de la politique de la ville. Il intègre le centre départemental de ressources en sciences (CDRS). Les réseaux d’établissements choisis constituent des « laboratoires » pour envisager des transferts vers d’autres territoires, à l’échelle départementale, voire nationale. Nous faisons en effet l’hypothèse que la prise en compte des caractéristiques de ces contextes qui s’adressent à un public particulièrement fragile doit faciliter des transferts vers une diversité d’établissements.

La Côte d’or : un lieu d'éducation associé à l'IFÉ

En septembre 2012, l’intégration du département de la Côte-d’Or dans le réseau des LéA de l’IFÉ est une façon de construire plus de cohérence entre les actions éducatives conduites sur un même territoire, de faciliter les relations entre les différents partenaires et de donner une meilleure visibilité du projet au sein du département. C’est également une façon d’inscrire le projet dans un réseau de LéA partageant des objectifs proches relatifs à la pratique de démarches d’investigation comme le LéA de Grenoble et d’élargir ainsi son rayonnement hors du département. Initié en 2011-2012, le développement des LéA est au cœur du projet scientifique de l'IFÉ, le LéA Côte-d’or est l’occasion de penser l’association entre l’IFÉ et un territoire départemental.

Finalités et modalités de mise en œuvre du projet

Les différents acteurs sont impliqués durant trois années dans une recherche collaborative s’appuyant sur une méthodologie de type « design based research ». Tous participent à une co-conception de ressources et entrent dans une boucle itérative de conception, expérimentation, analyse, amélioration (2011-13). Une telle méthodologie contribue à produire des ressources adaptées, utiles et utilisables par d’autres acteurs de terrain dans d’autres contextes. Elle permet également un accompagnement et un développement professionnel des équipes éducatives (animateurs, enseignants, formateurs) et une co-construction de savoirs scientifiques.

Les ressources sont des ressources pour l’enseignement et la formation. Elles seront diffusées par le Centre Départemental de Ressources Scientifiques et au-delà du département par l'IFÉ sous forme numérique, via le site du projet. Le rayonnement du projet est encore assuré par la conception de formations à destination des animateurs de la ville et des enseignants du département, ce qui est rendu possible grâce à l’engagement de formateurs dans l’équipe du projet.

Conception collaborative, expérimentation en classe, retour sur analyse par les chercheurs.

Articuler scolaire et périscolaire

En 2012, le projet a été conduit dans trois réseaux d’établissement scolaires. Le projet a principalement été orienté sur la production de ressources pour l’enseignement et la formation (premières expérimentations et analyses).

En 2013, le projet prend en compte le développement de la culture scientifique et numérique des enfants de façon plus globale en pensant l’articulation de leurs pratiques dans les cadres scolaire et périscolaire. Un centre périscolaire de la ville de Dijon engagé depuis quelques années dans des projets à caractère scientifique et deux centres périscolaires d’écoles associées au projet en 2012, mais ne possédant pas d’expérience dans ce domaine, participent au projet.

			Expérimenter sur les besoins en eau des végétaux à l'école, conduire un projet jardin et effectuer un reportage à l'aide de tablettes numériques dans le cadre du périscolaire.

Les usages de tablettes numériques

En 2013, le Centre Départemental de Ressources Scientifiques a été doté de tablettes numériques par la ville de Dijon. Cette dotation permet d’expérimenter dans les classes, des activités construites l’année précédente pour l’enseignement mathématiques. Ces activités articulent la manipulation de machines mathématiques (pascalines) avec un environnement informatique adapté pour étudier la numération décimale. Ces activités sont prolongées dans le cadre du périscolaire par des jeux mathématiques sur les tablettes.

Les tablettes sont encore utilisées comme carnet d'expériences. Elles accompagnent la mise en place d’un jardin dans le cadre périscolaire. Elles contribuent à conserver des traces des expérimentations conduites sur les végétaux en classe de CM. Ces différents usages des tablettes participent au développement de la culture numérique des enfants et constituent un objet partagé entre le scolaire et périscolaire.

Modélisation de la Pascaline dans un environnement mathématique.			Découverte des tablettes numériques par les enseignants, animateurs, formateurs et chercheurs.

Perspectives 2013-2014

En 2013-14 l’objectif est double :

• travailler la professionnalisation d’animateurs et d’enseignants dans le cadre des défis sciences proposés par la ville de Dijon afin de développer une culture commune et des pistes de réflexions sur la complémentarité des rôles,
• développer des ressources pour la formation des enseignants et des animateurs.
  
  

Quatre modules de formation M@gistère seront proposés à partir des ressources et des analyses réalisées entre 2011 et 2013. Trois parcours visent à accompagner la formation des enseignants pour des démarches d’investigation qui engagent les élèves dans des apprentissages en sciences. Un quatrième parcours questionne les professionnalités des animateurs et des enseignants pour développer la culture scientifique des enfants. Ces parcours assureront un rayonnement national du projet. En savoir plus

Plus localement, le développement professionnel des formateurs leur permettra de s’impliquer dans les plans de formation du département pour les enseignants, et ceux de la ville pour les animateurs.