La première partie examine cette éducation sous l’angle de la notion de littératie ou d’alphabétisation climatique avec un focus sur la littératie énergétique. Quelles sont les connaissances, attitudes et comportements des élèves, des citoyen.ne.s et des enseignant.e.s en matière d’énergie, et quels liens font-ils ou font-elles avec l’empreinte carbone ? Que révèlent les tests scolaires à grande échelle sur cette question, et comment s’articulent les différentes composantes de la littératie énergétique ?
La deuxième partie s’attache à explorer en quoi cette question du changement climatique est une question socialement vive, qui requiert d’intégrer la question des valeurs. En particulier, la question de l’atténuation suppose d’être abordée en prenant en compte ses dimensions philosophique et morale. Dans un contexte consumériste dominant, l’éducation au changement climatique, marquée d’incertitudes, implique la formation d’un esprit critique basé sur une formation aux médias, qui interroge le rapport aux vérités. Aussi la formation des enseignants est appelée à aborder la prise en compte des ces questions, par une formation à l’éthique, aux controverses, la prise en compte de l’aspect politique des questions socialement vives et un encouragement à intégrer des savoirs évolutifs non stabilisés ne pouvant être traités que dans un cadre interdisciplinaire.
La dernière partie aborde la possibilité d’une formation à l’écocitoyenneté active vécue à l’intérieur des établissements. C’est la conclusion de plusieurs revues de littérature américaines sur l’éducation au changement climatique, qui se retrouve également dans les derniers travaux de nombreuses chercheur.se.s français et canadiens en éducation à l’environnement. Face à la nécessité de développer des compétences d’atténuation (pour limiter les effets du changement climatique) et d’adaptation, le dossier interroge l’approche réductrice des écogestes pour s’intéresser aux conditions d’apprentissage d’une transition énergétique et de compétences de résilience. Ce dossier pose la question de la possibilité d’une éducation transformative et critique.