On a longtemps présupposé qu’il existait un lien entre réussite scolaire et lieu de scolarisation. Les connaissances disponibles sur ce point étaient fragmentaires et peu exploitables jusqu’à la publication des travaux conjoints MEN-DATAR (2006), produits d’une recherche ici présentée dans le détail. Cette recherche a montré qu’il existe une forte fragmentation de l’espace éducatif français sur laquelle les politiques académiques ont peu d’impact repérable, la fragmentation étant surtout liée à l’augmentation générale des inégalités et à l’accroissement des disparités territoriales. Cela dit, les sous réussites ne sont pas associées de façon simple à la concentration de populations socialement défavorisées, il a d’importantes disparités entre les ZEP, sur et sous réussite étant déterminées par des configurations spatiales spécifiques. Il est donc davantage pertinent d’interroger les perturbations des conditions d’apprentissage que les liens mécaniques entre origine sociale et échec scolaire. Quoi qu’il en soit, si tous les élèves sont sensibles aux sur et sous réussites, ce sont néanmoins les populations les moins favorisées qui y sont les plus sensibles, les plus favorisés pouvant fuir, soutenir et intervenir. Aux inégalités sociales s’ajoute donc une inégalité spatiale. Les résultats de la recherche font également apparaître le caractère contreproductif de la concurrence scolaire : la « course » aux bons établissements provoque une perturbation d’ensemble qui affecte la réussite de tous.
Caractéristiques : 61 min
Editeur : INRP
Couverture : Pays francophones
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