Les sociologues, qui s’intéressent aux rapports entre l’individu et la société, essaient de rentrer dans « la boîte noire » pour sortir du déterminisme strict et penser l’interface entre le sujet et le social. Mais la classe est une sorte d’OVNI, à la fois de l’ordre du collectif et de l’individuel. On sait que les individus ne sont pas outillés de la même manière pour faire face à la mobilité, et valoriser leurs propres acquis de l’expérience. En matière d’individualisation des apprentissages, l’école alterne entre deux paradigmes : celui de « l’Emile », qui fait du précepteur un accompagnateur de la personne dans sa construction ; et le paradigme groupiste, qui rationnalise les moyens d’enseignement en utilisant des méthodes et des techniques qui focalisent l’attention du groupe. Dans la réalité quotidienne de l’école, ces deux paradigmes sont convoqués en alternance, dans des situations pédagogiques complexes. On peut citer deux tentatives du système éducatif pour dépasser cette alternance. D’abord, dans les années 1960/70, la théorisation de la différenciation pédagogique, rendue nécessaire par la démocratisation de l’enseignement du second degré. Une diversité de dispositifs ont tenté de réconcilier besoin de l’individu et exigence collective, qu’il s’agisse des apprentissages ou des trajectoires individuelles. Entrée désormais dans l’enseignement supérieur, l’individualisation des parcours de formation permet des flexibilités plus grandes, pour peu qu’on y adjoigne un réel accompagnement. Le socle commun ravive aussi le débat sur les compétences, et sur leur évaluation. On pourrait s’inspirer de l’exemple belge, qui fait d’un tel socle un outil de gestion des parcours individuels, en permettant des positionnements à différentes étapes du cursus scolaire.
Caractéristiques : 60 min
Editeur : INRP
Couverture : Pays francophones
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