La recherche collaborative ICARE avait comme point de départ la question suivante : « Existe-t-il des gestes didactiques qui organisent l’activité cognitive des élèves et les interactions et sont plus efficients que d’autres ? », avec trois éléments posés en appui :

• Utiliser un canevas d’enseignement, la lecture Pas à pas comme dispositif facilitant les interactions et rendant visible l’activité conjointe des élèves et de l’enseignant.
• Observer et analyser ce qui se passe en classe grâce aux films réalisés lors des séances de compréhension.
• Évaluer les élèves en début et fin d’année, pendant 3 ans, pour mesurer la progression des compétences.

 La recherche a permis de répondre positivement à cette question : les gestes didactiques efficients consistent à organiser l’activité cognitive des élèves et permettent de conduire des interactions au sein de la classe.

Les trois années ont permis d’élaborer une catégorisation de ces gestes didactiques. Plusieurs schématisations ont été proposées. L’une reposant sur le modèle didactique de l’enseignement de la compréhension distingue les gestes facilitant l’entrée dans l’activité, les gestes d’accompagnement au cours de la séance et les gestes permettant de désigner les opérations effectuées et les savoirs acquis. Une seconde modélisation reprend les deux composantes de l’activité présentées par Roland Goigoux en 2019. Il s’agit alors de distinguer ce qui relève de la planification et de la régulation. Une troisième approche permet de distinguer les gestes au niveau macro (organisation de l’espace de réflexion) et au niveau micro (traitement des interactions). Ces trois schématisations sont complémentaires. Dans les trois cas, ces gestes nécessitent une solide connaissance didactique de l’activité menée et une préparation préalable grâce, notamment à la lecture des textes. C’est la solidité de l’intention didactique qui en garantit l’efficience.

À partir de ces différents cadres, quatre grandes familles de gestes ont été analysés :

• Ouvrir et maintenir un espace de réflexion ; enrôler dans l’activité ; clarifier la tâche
• Questionner, relancer, pointer : faire avancer et accompagner la compréhension des élèves ; traiter les hypothèses
• Récapituler, nommer le savoirs acquis, les apprentissages en cours et les procédures utilisées.

Ces résultats ont déjà fait l’objet de plusieurs présentations au cours de formation de formateurs dans le cadre du Plan français de formation (Académie de Nice en 2022 ; Académie de Toulouse en 2023 ; Académie de Besançon en 2024 ; Académie de Rennes en 2024), ou lors de formations en MEEF1 et 2, à l’INSPE de Besançon. Ils apportent des outils pour les formateurs et pour les enseignants et permettent de mieux comprendre l’action de l’enseignant lors des séances de compréhension. Au niveau national, ces résultats pourraient contribuer à améliorer la réussite des écoliers français dans le domaine de la compréhension des textes.

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