« Les contenus d’enseignement apparaissent souvent comme des savoirs naturels, "déjà là". Pourtant, de nombreux travaux montrent combien les choix de contenus sont loin d’être neutres : avant d’être stabilisés sous la forme d’une discipline ou d’une matière, les contenus sont le produit d’un jeu complexe de réseaux, de groupes de pression, de luttes sociales et de conflits d’intérêts. [...] ».
Ce dossier présente les premiers résultats d’une étude « prototype », visant à offrir une vision panoramique de la production scientifique en éducation, à travers l’indexation et l’analyse d’articles de revues à comité de lecture.
Les trois revues choisies, une britannique, une française et une nordique, permettent de disposer d’une vision panoramique sur les thèmes et les approches privilégiés par une partie significative des recherches en éducation en Europe (Europe francophone, Europe anglophone, Scandinavie et Finlande).
Certains thèmes, plus présents dans une revue que dans les autres, témoignent de spécificités nationales. Le genre est par exemple ainsi privilégié par le British Educational Research Journal alors que la didactique ou l’éducation physique et sportive sont caractéristiques de la Revue française de pédagogie.
D’autres sujets témoignent en revanche de préoccupations communes, comme le curriculum et les politiques curriculaires. Parmi les thèmes abondamment traités par les trois revues, six ont fait l’objet d’une analyse plus qualitative : la formation des enseignants, les parents et la famille, la cognition et la motivation, le genre, les mathématiques et les évaluations internationales des résultats des élèves.
Les revues témoignent aussi des pratiques académiques dominantes dans leur aire de publication. Les articles des deux revues publiées en anglais épousent des formats plutôt standardisés et privilégient des approches empiriques, pendant que ceux de la revue française reflètent une plus grande diversité d’origine disciplinaire, avec des approches théoriques plus fréquentes.
La revue française se distingue par son ouverture internationale (origine des auteurs et sujets traités) pendant que la revue britannique est beaucoup plus centrée sur le Royaume-Uni et le monde anglo-saxon.
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