Le portfolio peut se définir comme une collection de documents, d’informations, et de ressources sélectionnées, décrivant et illustrant le parcours d’apprentissage, l’expérience et les compétences acquises par son auteur. Le portfolio est un outil évolutif qui accompagne son propriétaire tout au long de la vie.
Au-delà des traces générées en formation initiale à l'université, son objectif est de valoriser les compétences acquises par l’étudiant, avec un accompagnement pour une préparation et une entrée dans le monde professionnel.
Dans un contexte de l’enseignement supérieur où l’approche par compétences se diffuse à tous les niveaux, il nous parait essentiel de réfléchir au développement des compétences des acteurs du supérieur. La gestion des compétences et la co-construction des e-portfolio requiert une évolution des savoir-faire des enseignants et des personnels administratifs qui doit être réfléchie et accompagnée.
Créer un dispositif interopérable, co-construit entre l’enseignant et l’étudiant permettant de recenser et certifier les compétences acquises par l'étudiant.
Ce dispositif est partie prenante de l'évolution de la description des formations universitaires par compétences. Il participe aussi aux efforts d'autonomisation des étudiants de 3ème cycle pour évaluer leurs compétences et les valoriser dans une optique de professionnalisation.
Le e-portfolio est pérenne et reste ouvert après le parcours universitaire, il se construit par accumulations de traces et preuves d'acquisition de compétences en formation initiale et continue.
Le e-portfolio (au sens de Rabardel, 1995) n'est pas objet qu'il est possible d'isoler de son contexte, il est nécessairement le reflet d'un parcours, d'un syllabus correspondant à la réalisation par un étudiant pendant une année universitaire donnée d'une formation dont la description est faite par compétences. Le portfolio a un rôle dual d'une part l'exposition objective, éventuellement certifiée, de traces et de preuves d'apprentissage et d'autre part la valorisation de l'expérience et des compétences acquises dans une logique de communication à visée professionnelle. À ce titre c'est un instrument d'amélioration de l'employabilité des étudiants pour l'université et c'est un atout pour trouver un emploi pour l'étudiant.
L’ambition de ce projet est de co-construire avec tous les acteurs (étudiants, encadrants etc.) un dispositif réaliste, utile utilisable et acceptable. Le processus de constitution de ce dispositif, sera analysé, documenté, afin de pouvoir réfléchir son usage pour d’autres acteurs (étudiants, enseignants etc.) de l’enseignement supérieur et d’essaimer en l’adaptant à d’autres contextes. L’objectif étant de former les étudiants à une analyse réflexive sur leurs parcours et les rendre plus autonomes dans cette compétence liée à la valorisation de leurs trajectoires.
Le concept d'environnement personnel d'apprentissage (PLE personal Learning Environment) remonte à la fin des années 90 mais cette logique centrée sur l'étudiant a été rapidement supplantée par une approche collective plus proche du modèle universitaire traditionnel caractérisé par le développement des plateformes d'apprentissage. Il n'est pas démontré que l'approche par plateforme ait des avantages sur la qualité et l'efficacité des apprentissages par rapport à l'approche centrée sur l'individu. La principale vertu des plateformes étant de renforcer la visibilité des formations et des établissements qui les portent.
L'explosion des formes alternatives d'apprentissage via les réseaux sociaux ou encore les communautés d'opportunité remet au goût du jour une approche personnalisée de l'apprentissage. Chaque étudiant organisant ses acquisitions de compétences entre l'offre traditionnelle universitaire et les nombreux "chemins de traverse" que lui offrent les réseaux sociaux et plus généralement les ressources numériques du web.
Il est particulièrement stimulant de construire un nouveau paradigme du suivi des apprentissages centré sur l'apprenant et non sur la structure d'apprentissage. Une telle stratégie qui aurait pu apparaître totalement iconoclaste il y a une décennie apparait aujourd'hui presque comme une nécessité pour prendre en compte le comportement des étudiants du supérieur ou même celui des candidats au baccalauréat.
La situation sanitaire et le confinement ont montré les limites de la centralisation et pour les enseignants comme pour les étudiants chacun a développé son univers aussi robuste et résilient que possible. La notion d'environnement personnel touche donc autant le volet apprendre que celui d'enseigner. Qu'il s'agisse de prendre en compte l'évolution des pratiques ou de tenter de définir un nouveau paradigme, un axe de travail sur les environnements personnels semble être des plus prometteurs.
Visée de réflexion, coordination sur ces questions pour penser des outils permettant l’autonomie des individus dans leurs parcours individuels et personnels. Par l’utilisation de méthodologies actives et une implication des acteurs dans l’élaboration de portefeuilles de compétences, l’objectif est de faire de ce dispositif un moyen de penser l’accompagnement à ces démarches et proposer un processus d’identification.
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