Développement professionnel d’enseignants des premier et second degrés

Publié le 21 novembre 2008
Formation : Analyse du travail enseignant : nouvelles pratiques et organisateurs de l’activité. Formation de formateurs organisée les 20 et 21 novembre 2008 à l’INRP.


L’équipe de recherche « Professionnalisation des enseignants » (CIVIIC) étudie les processus de professionnalisation et de développement professionnel des enseignants en analysant l’évolution des significations que les individus accordent à leur formation formelle (lorsqu’ils sont stagiaires en IUFM) et sur le terrain (dans la 1ère année qui suit leur titularisation). La notion de développement professionnel (qui interroge l’évolution des significations que les individus donnent à leur propre activité et la manière dont ils se transforment au fil de leur expérience) est ici préférée à celle de professionnalisation (définition construite, polysémique, souvent conduite par l’image du praticien réflexif). Le processus de développement professionnel des enseignants s’effectue à l’articulation de la formation formelle en IUFM, de la transition formation-travail (alternance IUFM et établissement scolaire) et du travail investi en établissement scolaire. Il correspond à trois dynamiques : une dynamique de transformation/production de connaissances et de compétences ; une dynamique de transaction entre une offre institutionnelle de professionnalisation, un mode de contrôle des professionnalités (inspections) et des modalités effectives de construction de celles-ci comme enseignant stagiaire puis titulaire ; enfin, une dynamique de transaction biographique individuelle en continuité ou en rupture entre identité héritée et identité vécue (Dubar). L’étude permet de dégager des tendances communes aux 1er et 2nd degrés tant en formation initiale que lors des premières expériences de titulaires sur le terrain : une tension énorme en raison de la différence des discours entre lieux de formation et terrains ; un développement professionnel vécu comme une épreuve (celle que représentent les visites des formateurs dans la classe, une relation pas toujours simple avec le pair-tuteur, la non convergence des discours des tuteurs et des formateurs, un accueil peu chaleureux dans les établissements) ; l’enjeu majeur reste le jugement venant du regard de tous ces acteurs sans que le stagiaire ne sache toujours quels sont les critères qui organisent ce jugement ; enfin, une élaboration de problèmes professionnels communs, s’instruisant avec les pairs en formation et repris au gré de l’expérience (faut-il la même règle pour tous ? Qu’est-ce que bien tenir sa classe ? Etc.) Mais il y a aussi des singularités : des environnements d’apprentissage distincts (l’entraide semble plus importante dans le 1er degré) ; l’élaboration de problèmes professionnels différents : « tenir sa classe » (1er degré) contre « transmettre sa discipline » (2nd degré) ; un ancrage temporel différent du sentiment de devenir un professionnel : « obtenir le concours dans sa discipline » pour le 2nde degré, « avoir sa classe » dans le 1er degré. Cela explique probablement les attitudes différentes à l’égard de l’offre et des attentes de formation.

Caractéristiques : 55 min

Editeur : INRP

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