Architecture de l'information, architecture des connaissances

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Publié le 10 avril 2012
Alors que va être mis en place, à l'ENS de Lyon, à la rentrée 2012 un master en Architecture de l'information, le service veille et analyses de l'Institut français de l'éducation a réalisé un Dossier d'actualité présentant ce que recouvre la notion d'architecture de l'information et quels sont les enjeux, à l'heure du web 2.0 (et plus), d'une mise à disposition structurée et structurante des informations, aussi bien pour l'utilisateur que pour les producteurs de connaissances.


Visant à appréhender ce que peut-être l’architecture de l’information (AI), peu présente dans la littérature francophone, cette revue de littérature propose quelques éléments descriptifs, sur le rôle, les fonctions et enjeux de l’Architecture de l’information. Celle-ci ne se limite pas au design de site web mais se préoccupe des conséquences de la massification de l’information, notamment quant aux objectifs de repérabilité, d’utilisabilité, d’attention portée à l’expérience de l’utilisateur. Occultant l’un des principaux champs d’application de l’AI, à savoir la gestion de l’information dans les organisations, ce dossier présente les travaux et réflexions relatifs à la gestion de connaissances surabondantes, au rôle des architectes et producteurs de ces connaissances, notamment en Sciences humaines et sociales.
L’architecture de l’information est l’art et la science d’organiser l’information de telle sorte qu’elle soit repérable, gérable et utile, au travers de sites web, de communautés de pratiques qui soient humaine-ment et socialement acceptables pour les personnes concernées. Sa fonction est donc de rendre l’information compréhensible, de simplifier la mise à disposition, la recherche, la navigation, bref, l’usage de l’information, dans l’optique d’une acquisition de connaissances.
Outre la structuration des documents, c’est le design et notamment le design relationnel, mise en relation de l’usager avec l’information « pertinente » et/ou le savoir, sur lesquels se focalisent les architectes de l’information. Cette préoccupation dépasse l’aspect matériel pour prendre en compte l’aspect humain, évolutif, dynamique de l’information.
Il s’agit de produire, traiter, diffuser les connaissances, grâce aux outils web, aux réseaux, pour plus d’efficacité (utilisabilité), de visibilité ou de repérabilité.
Le concept d’AI permet d’appréhender les pratiques d’enseignement à la revendication de nouvelles pratiques offertes par le numérique : Comment avec un ensemble de documents d’une autre nature adapter lecture, écriture et apprentissages et utiliser les potentialités du numérique pour apprendre autrement ?
On peut distinguer actuellement deux vecteurs de transmission des connaissances : les environnements « institutionnels », comme les plates-formes pédagogiques, et tous les lieux de partages collaboratifs ou non (blogs, wiki, etc.). Les premiers sont plutôt structurés en fonction des besoins et objectifs des institutions ou des enseignants. Les seconds ont pour spécificité le mode individuel de production et de publication, l’organisation et le traitement collectifs d’un grand volume d’informations avec un accès plus ouvert. L’essentiel est bien de constituer un environnement propice aux apprentissages.
Cet environnement d’apprentissage connecté fait également référence à des concepts d’équité, de participation, de lien social, mais là encore à un glissement de la notion d’éducation à la notion d’apprentissage ; d’un passage de la consommation d’information à un apprentissage participatif ; du transfert des institutions au réseau.
Au delà d’une « facilitation » dans l’acquisition des connaissances, une approche globale de l’information sur le web se traduit également dans la dynamique des humanités numériques, que constituent cet ensemble ces communautés de pratiques ( de recherches) mobilisant les usages numériques en sciences humaines dans une philosophie transdisciplinaire des plus innovantes.
Le défi de l’architecture de l’information est de bien faire comprendre la nécessité de prendre en compte la globalité des processus de production, recherche et diffusion des connaissances. Se préoccuper du design de l’information, c’est comprendre qu’il est possible (nécessaire) de façonner la manière d’apprendre, d’enseigner, de communiquer, que ces nouvelles humanités transcendent les disciplines et les modalités d’apprentissages traditionnelles.
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