LéA École Freinet - Vence

Rencontrer des savoirs vivants (Communication orale)

Cette communication s'inscrit dans la problématique Savoirs, dispositifs, gestes. Il s'est agi dans l'expérience du LéA École Freinet d'étudier des façons, pour le professeur, de « faire rencontrer les œuvres aux élèves ». Nous la présentons selon les deux thématiques suivantes : - lien entre apprentissages et socialisations, car dans les dispositifs concernés les apprentissages impliquent des processus de socialisation ; - lien entre la notion d'éducation et le professionnalisme qu'implique l'action éducative, c'est-à-dire les gestes d'enseignement (Sensevy, 2011). L'enjeu est d'aborder les œuvres en évitant l'écueil de la dégénérescence monumentaliste des savoirs que l'école a tendance à transformer en étranges bibelots culturels (Chevallard, 2004). Nous avons travaillé à partir de deux thèses de Chevallard :1. « Une société est faite d’œuvres, c’est-à-dire de constructions humaines visant à apporter réponse à certaines questions, qui sont les raisons d’être de ces œuvres » (Chevallard, 1997). 2. « Entrer dans une société, s’y socialiser, c’est entrer en contact avec les œuvres qui la constituent, et c’est entrer en certaines d’entre elles pour en devenir les acteurs (...). L’entrée d’une personne en une œuvre, qui participe par définition de la socialisation de la personne, contribue du même coup à sa formation, dans la mesure où cette personne se soumet à la discipline de l’œuvre (...).Toute institution est ainsi, de fait, un opérateur d’entrée dans certaines œuvres, et donc un opérateur de socialisation et de formation » (Chevallard, 1997).Nous présenterons quelques situations "exemplaires" où les élèves sont confrontés à un problème qui rend nécessaire l'étude d'une œuvre mathématique, et nous proposerons une analyse de l'action du professeur dans le cadre de la pédagogie de l'École Freinet.

LéA Réseau Éclair Louis Nucera

Une recherche collaborative liée à l'acquisition et aux apprentissages (Communication orale)

F. Torterat et F. Chapel

Les initiatives mises en oeuvre au titre du LéA Nice-Nucéra sont intégralement collaboratives, dans la mesure où elles s'appuient sur un ensemble d’actions communes d’une équipe de recherche de l'UNS, des équipes pédagogiques impliquées dans la démarche, ainsi que du réseau associatif de terrain, des bibliothèques de quartier et des familles. Cette démarche se base sur deux principales hypothèses de travail :
▪ d'une part, il importe de déterminer ce qu'apporte concrètement un multipartenariat dans un suivi longitudinal de cohortes d'élèves (classes de maternelle et élémentaires), y compris à la faveur des liaisons intercycles (maternelle-CP / CM2/6e) : cette réflexion résume la dynamique acquisitionnelle et pédagogique de cette recherche-action ;
▪ d'autre part, il s'agit, à partir d'analyses qualitatives et quantitatives, d'établir dans quelle mesure les démarches pédagogiques facilitant l'identification, par les élèves, des objets de savoirs et de savoir faire spécifiques à chaque discipline scolaire (et de leurs liaisons par le décloisonnement), favorisent le dialogue entre les différents partenaires et contribuent à la réduction des inégalités scolaires. Ce que nous appelons la dynamique interdidactique du travail.
Plusieurs initiatives de cet ordre ayant été menées avec succès outre-atlantique (Fortin, 2005 ; Boudreau & Grondin, 2012), l'un des enjeux consiste à recueillir les avis des parents ou des responsables légaux sur les activités mises en oeuvre et d’influencer positivement les pratiques familiales d’éducation et d’aide à l’enfant. Lors des « ateliers des parents », les familles sont ainsi invitées à participer à des actions partenariales avec le soutien des équipes pédagogiques et d'associations, de manière à s[e]’[ré]approprier les approches scolaires ainsi que les modes d’animation propres à certains apprentissages. L’objectif consiste en particulier, en plus de faciliter le dialogue entre les familles et les représentants institutionnels du Lieu, à accroitre l’assiduité des élèves et à stimuler les habiletés d’apprentissage quels que soient les contextes. Aux situations de partenariat entre chercheurs et enseignants, dont des études récentes ont
permis d'établir qu'elles favorisent à la fois la professionnalisation et le changement de regard sur la recherche (Jorro, Maire Sandoz et Watrelot, 2011), le projet LéA Nucéra ajoute donc la participation de partenaires éducatifs extrascolaires. Il articule en effet deux phases expérimentales : d'une part dans l'Ecole, d'autre part au sein des réseaux associatifs et municipaux et des familles. À savoir que les objectifs qui leur correspondent accompagnent, avec leurs spécificités propres, une partie significative de ceux du réseau ÉCLAIR Nice-Nucéra, devenu REP + en 2014, et du CUCS de la Métropole Nice-Côte d'Azur. Nous reviendrons sur les cadres théoriques et les méthodologies que nous avons croisés pour faire face aux questions soulevées par les différents acteurs (élèves, enseignants, responsables pédagogiques, familles, associations) ainsi que par les structures elles-mêmes (ECLAIR, ZRU, laboratoire de recherche).