Le LéA démarre en 2020 au lendemain du confinement qui a bouleversé durablement les relations entre familles, élèves et enseignants. Ces objectifs se déclinent en termes de connaissances réciproques des acteurs, de réflexions sur l’accueil et la place de (toutes) les familles dans le collège et des rôles, en particulier de relais, que peuvent revêtir certains représentants des parents d’élèves.

Peu à peu, la particularité des familles engagées s’est dégagée : l’intérêt, la connaissance réciproque qui s’était établie durant les instances où les parents représentants siégeaient (CA mais aussi conseils de discipline, conseils de classe) ont fait que ces parents sont apparus comme des usagers particuliers, plus familiers que d’autres. Nous pourrions aussi interpréter l’histoire de ce travail, de ces rencontres mensuelles de 3 ans, comme mue par la recherche/la quête de places acceptables et acceptées par les uns et les autres. Ainsi plusieurs choix ont été tentés, puis déclarés insatisfaisants.

1.Des bulletins en premier lieu. On aurait pu supposer que l’écriture et la lecture de ces évaluations conféreraient des positions bien identifiées (parents et enseignants), et que ces moments pourraient être étudiés comme des échanges, des relations entre les familles et l’école. Nous nous étions trompés. Les enseignants participants ont déclaré écrire ces bulletins bien plus pour les élèves que leurs parents.

2.Études des relations au travers d’observations de classe de parents participants. Là encore, ce fut un relatif échec. Au cours de ces observations et des essais de comptes-rendus qui suivirent, les relations entre parents et enseignants étaient, en quelque sorte, esquivées, indirectes, elles n’étaient pas centrales.

Ce n’est que dans les derniers mois du LéA que nous avons trouvé des situations où les relations entre familles et école étaient «visibles» (ex : réunions, programmées ou non, entre parents et enseignants, à l’invitation des enseignants ou à la demande des parents).

Finalement, les objectifs de la recherche se sont négociés au travers de ces hésitations, que nous pourrions pratiquement qualifier de fausses pistes. Nous avons recueilli (parents, enseignants, chercheure) des récits de ces rencontres. Le recueil de ces récits a été à la fois aisé et compliqué : certains parents sollicités n’ont pas souhaité se confier, tandis que d’autres se sont livrés très spontanément. Dans le cas des récits oraux, les transcriptions ont été faites par la chercheure. Plusieurs réunions de travail consacrées au classement de ces récits ont rassemblé tous les participants du LéA. Nous avons collectivement déplacé, matériellement, les transcriptions, en les rassemblant selon leurs ressemblances. Aucune indication sur ces ressemblances ou différences n’avaient été données ou construites auparavant. Une fois ces groupes constitués, rendus visibles sur une très grande table, s’est posé la question de la dénomination des groupes de récits, ou, autrement dit, celles des critères choisis pour les distinguer. Très rapidement, les critères les plus forts (ex : rendant compte des éloignements les plus « visibles ») étaient ceux du degré de violences (physiques ou verbales), des conséquences de ces rencontres, des degrés d’émotions qu’elles avaient suscitées.

Productions du LéA

• Lahanier-Reuter, D. (2023). Quelques écueils méthodologiques dans des recherches participatives avec des parents et des professionnels de l’éducation. Recherches en éducation,(51).

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