Delphine Martinot
Professeur.e des universités, directeur.rice de recherche ou assimilé
Université Clermont-Auvergne
France
delphine.martinot [at] univ-bpclermont.fr

Adresse Professionnelle
Université Blaise Pascal- LAPSCO UMR CNRS 6024
34 avenue Carnot
63037 Clermont-Ferrand
France
Sur le web


  Disciplines
  •  Psychologie

  •   Équipe(s) de recherche ou département

    Thématiques de recherche

    Mes activités de recherche sont basées sur un cadre conceptuel commun, la psychologie sociale, et sur une méthode unique, la méthode expérimentale. Elles concernent l’étude de la régulation sociale des cognitions et des comportements. Ces 10 dernières années, elles s’articulent autour de deux thématiques principales :

    Ø Le rôle des stéréotypes de genre dans les inégalités de réussite scolaire entre filles et garçons.

    Si la connaissance des stéréotypes de genre a pu être attestée en France chez l’adolescent et l’adulte, elle a peu été étudiée chez les enfants. Dans une série de recherches (Martinot & Désert, 2007 ; Martinot, Bagès, & Désert, 2012), nous avons pu montrer que les enfants connaissent des stéréotypes sur les compétences qui varient en fonction de la cible à laquelle ils s’appliquent : des adultes ou des enfants. Ils ont ainsi connaissance d’un stéréotype sur les compétences des adultes en mathématiques qui est plus favorable aux hommes qu’aux femmes, alors qu’ils n’ont pas connaissance de l’existence d’une différence de compétence en mathématiques entre les filles et les garçons. Lorsque l’on s’intéresse aux compétences en français, l’âge de la cible du stéréotype n’intervient pas, les enfants ont connaissance d’un stéréotype favorable aux femmes et aux filles.

    Nous avons également examiné quel était le contenu d’un stéréotype de genre sur la réussite scolaire en général, ce qui nous a permis de montrer que les collégiens et lycéens avaient connaissance d’un stéréotype de genre composé de trois dimensions : les compétences normatives, la confiance en soi et l’effort. Les filles sont perçues comme ayant davantage de compétences normatives et faisant plus d’effort, alors que les garçons sont perçus comme ayant davantage de confiance en soi. Ces résultats permettent déjà d’alimenter une réflexion autour de la fonction légitimatrice des inégalités entre les filles et les garçons des stéréotypes de genre dans le domaine scolaire (Verniers, Martinot, Dompnier, soumis).

    Enfin, nous avons montré que la stéréotypisation de l’endogroupe est un médiateur des effets du genre sur la perception de soi (Guimond, Chatard, Martinot, Crisp, & Redersdorff, 2006).

     

    • La lutte contre les inégalités sociales

    Nos recherches dans ce domaine concernent, d’une part, la lutte contre les effets délétères des stéréotypes de genre dans le domaine scolaire, et d’autre part, la lutte contre le sexisme :

    · La lutte contre les effets délétères des stéréotypes de genre dans le domaine scolaire

    Dans ce but, nous étudions l’influence de personnes modèles sur la performance des élèves. Nous nous intéressons aux effets de l’explication donnée (don ou effort) pour rendre compte de la réussite de personnes modèles sur les performances des filles et des garçons. Nos résultats montrent que la simple lecture du portrait d’un très bon élève suffit à modifier les performances des élèves. Ces derniers obtiennent leurs meilleures performances après avoir été exposé à un élève modèle qui réussit grâce à ses efforts. De manière générale, un modèle qui réussit grâce à son don nuit à la réussite des élèves, filles et garçons. Enfin, l’effet des modèles sur les performances est médiatisé par le sentiment d’efficacité personnel des élèves. Ces résultats offrent des perspectives de recherche prometteuses pour diminuer les effets négatifs des contextes à forte pression évaluative (Bagès, Martinot, & Toczek, 2008 ; Bagès & Martinot, 2011 ; Bagès & Martinot, soumis).

    Nous nous intéressons également à la façon de présenter une évaluation pour permettre à la fois aux filles et aux garçons de réussir à un niveau optimal dans un cours de biologie (un domaine scientifique susceptible d’activer un stéréotype favorable aux garçons). Nous avons pu montrer qu’une façon d’augmenter la performance des filles sur un test de sciences sans nuire à celle des garçons est de présenter l’évaluation comme un outil pour améliorer l’apprentissage plutôt que comme un outil de sélection (Souchal, Toczek, Darnon, Smeding, Butera, & Martinot, 2014).

     

    ·     La lutte contre le sexisme

    Nous étudions des facteurs susceptibles de favoriser la dénonciation de la discrimination chez les victimes de sexisme. La plupart du temps, les femmes préfèrent ne pas lutter contre des commentaires sexistes, même quand elles les remarquent (Kaiser & Major, 2006 ; Stangor et al., 2003). En effet, nous avons montré que, lorsqu’une femme est victime de sexisme et qu’elle le dénonce, elle sera jugée négativement par une autre femme, alors qu’elle sera jugée positivement si elle ne revendique pas avoir été victime de discrimination. De plus, des femmes témoins d’un acte sexiste envers une autre femme ne reconnaitront cette discrimination que si elles pensent ne pas être victimes à leur tour de cet acte sexiste. Si elles anticipent de partager le même sort négatif que la victime, elles préfèrent minimiser la discrimination subie par cette dernière (Hernandez, Redersdorff, & Martinot, soumis). Les victimes de l’acte sexiste préfèrent elles aussi minimiser le sexisme lorsqu’elles sont en présence d’une autre femme et dès lors elles s’attendent à être jugées positivement par celle-ci. Dans un contexte privé, elles reconnaissent davantage le sexisme, mais si elles apprennent que leur réponse va être rendue publique elles s’attendent à être jugées négativement pour avoir dénoncer le sexisme (Hernandez, Redersdorff, & Martinot, 2015b). Dans une autre recherche, nous avons montré que la croyance en un libre arbitre pouvait améliorer le jugement émis par d'autres femmes envers une victime de sexisme (Bastart, Redersdorff, & Martinot, soumis).

     

     


    Catégorie(s)
  • Inégalités scolaires et sociales

  • Niveau
  • enseignement primaire
  • premier cycle de l'enseignement secondaire
  • enseignement post-secondaire ou premier cycle de l'enseignement supérieur
  • deuxième cycle de l'enseignement secondaire

  • Mots clés

    Publications majeures
    [2014] Assessing Does Not Mean Threatening: Assessment as a key determinant of girls’ and boys’ performance in a science class. British Journal of Educationa : article de revue

     Souchal, C., Toczek-Capelle, M.C., Darnon, C. Smeding, A., Butera, F., & Martinot, D. (2014). Assessing Does Not Mean Threatening: Assessment as a key determinant of girls’ and boys’ performance in a science class. British Journal of Educational Psychology, 84, 125-136.

    Background. Is it possible to reach performance equality between boys and girls in a science class? Given the stereotypes targeting their groups in scientific domains, diagnostic contexts generally lower girls’ performance and non-diagnostic contexts may harm boys’ performance.

    Aim. The present study tested the effectiveness of a mastery-oriented assessment, allowing both boys and girls to perform at an optimal level in a science class.

    Sample. Participants were 120 boys and 72 girls (all high-school students).

    Methods. Participants attended a science lesson while expecting a performanceoriented assessment (i.e., an assessment designed to compare and select students), a

    mastery-oriented assessment (i.e., an assessment designed to help students in their learning), or no assessment of this lesson.

    Results. In the mastery-oriented assessment condition, both boys and girls performed at a similarly high level, whereas the performance-oriented assessment condition reduced

    girls’ performance and the no-assessment condition reduced boys’ performance.

    Conclusions. One way to increase girls’ performance on a science test without harming boys’ performance is to present assessment as a tool for improving mastery

     

    rather than as a tool for comparing performances.

     

    [2012] French children’s awareness of gender stereotypes about mathematics and reading: When girls improve their reputation in math. : article de revue

     Martinot, D., Bagès, C., & Désert, M. (2012). French children’s awareness of gender stereotypes about mathematics and reading: When girls improve their reputation in math. Sex Roles, 66, 210-219.

    Since 2000, surveys on academic achievement show gender inequalities in favor of girls in the school setting. The aim of the present study was to examine if gender stereotypes about academic abilities that are usually considered as fully demonstrated in the literature have to be updated. Three hundred ninety-eight French fifth graders from a medium-sized provincial town answered a questionnaire designed to examine, both with direct and indirect measures, if they hold different gender stereotypes concerning mathematics and reading depending on target’s age (children vs. adults). As expected, results showed that participants, regardless of their gender, were aware of a math-ability stereotype favorable to men when the stereotyped targets were adults. When the stereotyped targets were children and young adolescents, the math-ability stereotype was less clear. Participants believed that people think that girls succeed as well as boys in math. Concerning reading-ability, participants reported the “usual” stereotype favorable to females, regardless of the stereotyped target’s age (child or adult). Together these results suggest that academic gender stereotypes have to be reconsidered. The math-ability stereotype targeting children and favorable to both genders seems to show an improvement of the French girls’ reputation in mathematics. Moreover, the reputation of French boys in this domain seems to be poorer than reported in previous research.

    [2011] What is the best model for girls and boys faced with a standardized mathematics evaluation situation: a hard-working role model or a gifted role model : article de revue

    Bagès, C., & Martinot, D. (2011). What is the best model for girls and boys faced with a standardized mathematics evaluation situation: a hard-working role model or a gifted role model? British Journal of Social Psychology, 50, 536-543.