La didactique de l'enseignement supérieur constitue l'axe principal de mes travaux de recherches en didactique et épistémologie des mathématiques. Je m'intéresse en particulier aux questions liées à l'enseignement et à l'apprentissage de l'Algèbre Abstraite. Le point de départ est une analyse épistémologique fine de la pensée structuraliste dédiée à approfondir le cadre épistémologique des concepts FUGS (Formalisateurs, Unificateurs, Généralisateurs, Simplificateurs). Le cas de l'enseignement des structures algébriques (groupes, anneaux, corps) a en effet fait l'objet de très peu de travaux en didactique des mathématiques, malgré le constat d'un grand taux d'échec rencontré par les étudiants. L'originalité de ce projet et son but ultime est le développement d'une «didactique du structuralisme» qui prenne en charge les différentes dialectiques épistémologiques concret/abstrait, objet/structure, définitions/preuves, syntaxe/sémantique. Nous utilisons et développons pour cela différents outils au sein de la TAD, de la TSD, des théories sémiotiques.
Un deuxième axe concerne l'articulation entre histoire-épistémologie et didactique dans les pratiques de classe, notamment l'usage de l'histoire et de l'épistémologie en tant que levier à l'apprentissage. Je participe aux travaux internationaux sur ce thème, au sein de la communauté HPM (History and Pedagogy of Mathematics).
Un troisième axe concerne les relations entre mathématiques et autres disciplines en lien avec les pratiques interdisciplinaires scolaires. Je suis responsable depuis 2009 des équipes "Enseignement Scientifique" (Maths-SPC-SVT) et "Mathématiques et Philosophie" de l'IREM de Montpellier. L'interdisciplinarité ainsi que l'articulation entre didactique et épistémologie sont deux piliers des travaux de ces deux groupes. Les ressources produites, soigneusement documentées, sont disponibles sur le site de l'IREM de Montpellier.
Enfin, ma réflexion sur l'abstraction m'amène également à collaborer avec des artistes plasticiens, dans le but de confronter les démarches abstraites en sciences et dans les arts contemporains. Je fais l'hypothèse que la confrontation de ces démarches et la pratique de l'abstraction dans un tel contexte siences-arts est susceptible de débloquer le passage à l'abstrait chez l'apprenant tout en retrouvant une certaine phénoménalité des mathématiques contemporaines.
[2014] ensemble des publications sur hal : article de revue
Voir https://hal.archives-ouvertes.fr/search/index/q/*/authFullName_t/Thomas+Hausberger