Veille If?

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Bibliographie de la veille de l’Ifé

DV-145-Éthique-enseignante.

2023


  • Gaussel Marie (2023). Repères éthiques en enseignement. Les Cahiers Pédagogiques, n° 587, p. .
    Résumé : Alors que la question de l’attractivité des métiers de l’enseignement fait débat un peu partout en Europe, le manque de repères quant aux finalités de l’école pèse sur une profession déjà mise à mal.

  • Gaussel Marie (2023). Apprendre aux enseignants à réfléchir sur leurs habitudes pédagogiques.
    Résumé : Le colloque scientifique intitulé « Quels professeurs au XXIe siècle ? » s’est tenu en décembre 2020 dans le cadre du Grenelle de l’éducation. S’il y a bien été fait mention de l’importance du bienêtre et de la coopération entre professionnels de l’éducation, la professionnalisation du corps enseignant, en termes de capacité à réfléchir et à problématiser son quotidien et ses activités dans la classe, n’a guère été évoquée. Il existe pourtant une masse conséquente de travaux de recherche portant sur l’évolution de cette profession et sur la dimension « réflexive » du métier qui accompagne souvent les démarches de formation des enseignants.

  • Gendron Bénédicte (2023). La ‘Bienvivance’ à l’école dans l’ère du savoir-relation. Phronesis, vol. 12, n° 2-3, p. 60-81.
    Résumé : La montée du mal-être gagne l’école et préoccupe le politique. Il interroge nos modèles éducatifs au-delà de l’apprentissage traditionnel, sur le bien-être et le bonheur à l’école ; particulièrement, les approches pédagogiques et la formation du corps enseignant. Quel « enseignant heureux » pour « faire un élève heureux » ? Issue d’une recherche sur les composantes du bien-être des étudiants et leur résilience, et d’études de cas d’approches pédagogiques « ré-enchantant l’école », cet article souligne l’importance du capital émotionnel et du leadership capacitant de l’enseignant et la nécessité d’une approche du bien-être centrée sur les potentiels et la vitalité analysée dans une perspective positive et eudémonique du bien-être via le paradigme de la bienvivance.


  • Lantheaume Françoise (2023). L’improvisation dans le travail enseignant, entre défiance et ressource. Recherches En Éducation, n° 52, p. . Doi : 10.4000/ree.11894
    Résumé : Cet article traite de la place et du sens de l’improvisation dans le travail des enseignants en France en explorant un corpus d’entretiens sous l’angle de la sociologie pragmatique et de l’analyse de l’activité. La confrontation entre différents discours des enseignants et avec leurs pratiques montre que loin de la défiance généralement exprimée, l’improvisation prend plusieurs formes et peut représenter une ressource au service de l’enrichissement de la grammaire de l’activité, du genre et du style professionnel des enseignants.

  • Motoi Ina (2023). Enseigner à penser critiquement pour intervenir socialement. Sciences Et Actions Sociales, n° 19, p. .
    Résumé : En travail social, les descriptifs des cours emploient souvent les termes d’esprit critique, d’analyse critique, de réflexion critique. Comment cette dimension critique est-elle prise en compte lors de la formation offerte ? Valorise-t-elle le jugement professionnel des travailleurs sociaux, leur perspective disciplinaire et leur éthique professionnelle, ainsi que la place qu’ils occupent dans la société ? Ou bien enseignons-nous l’idéologie managériale productiviste qui accélère sans cesse la cadence de leur rythme de travail à l’aide de protocoles et de logiciel ? De la sorte, mettons-nous l’accent, avant tout, sur les résultats à obtenir aux dépens des besoins des humains et du processus réflexif nécessaire pour les comprendre afin d’agir en conséquenc ? En lien avec les multiples témoignages des étudiants, doit-on parler de l’industrialisation actuelle de l’intervention sociale pour reconnaître et saisir comment celle-ci fait violence aux humains, intervenants et personnes accompagnées ? D’autre part, plusieurs angles de vue, et surtout pas un seul, s’ouvrent sur les mêmes situations. Différentes modalités de réflexivité ou perspectives critiques sont enseignées pour comprendre les personnes à accompagner et ne pas leur imposer un dogme posé comme seule vérité ou raisonnement possible : la pratique réflexive, la conscientisation, la critique sociale, la pensée critique dialogique et la délibération éthique (Motoi, 2014, 2016, 2020). Le rôle critique de chacune se complexifie en s’approfondissant par la continuation de l’une dans l’autre. Dans ce sens, ces perspectives rendent visibles « la contradiction ample entre rectitude politique et pensée critique », et « la tension forte entre liberté de pensée [et de conscience] et justice administré » (Motoi, 2014, p. 8). Elles s’appuient sur deux cheminements de la pensée qui participent à la construction du rapport direct de l’étudiant au savoir : le cheminement d’une pensée naïve à une pensée réflexive et celui d’une pensée réflexive à une pensée critique dialogique. Ce qui en découle, « n’est pas un produit ou un résultat, mais un processus » (Daniel, dans Kpazaï, 2015, p. 49) d’une pensée réflexive qui cherche à saisir son contexte d’émergence sociohistorique et à se développer comme pensée critique dialogique qui est intersubjective. Ce qui lie les individus cognitivement, mais aussi socialement. Ce qui est aussi posé comme une responsabilité citoyenne partagée en travail social.

  • Neville Peggy (2023). Enseigner, un métier à risque.. de décrochage (ENS de Lyon). Lyon.
    Résumé : L’exercice du métier d’enseignant en France a été profondément marqué par des changements significatifs au fil des décennies. La mise en place de la nouvelle gestion publique et les politiques d’évaluation, la massification de l’enseignement et la promotion de l’inclusion ont contribué à remodeler le paysage éducatif en France, engendrant une transformation profonde des pratiques d’enseignement. Autrefois centré principalement sur la transmission de connaissances académiques, le métier d’enseignant a progressivement élargi son spectre pour intégrer des dimensions plus complexes et pluridimensionnelles de l’éducation. Toutes ces mutations sont autant de défis spécifiques qui contribuent au décrochage enseignant. Face à ces évolutions majeures, l’enjeu de ce Dossier de veille de l’Ifé n°144 est de comprendre pourquoi, comment et en quoi les transformations du métier enseignant peuvent entrainer des difficultés dans l’exercice de leur coeur de métier, pouvant parfois amener les professionnel·les au lâcher-prise ou à l’abandon de leur profession. Cette synthèse adossée aux travaux de recherche aborde trois volets essentiels pour appréhender le décrochage enseignant en France à l’heure actuelle. La première partie de ce Dossier pose les définitions du phénomène de « décrochage enseignant » en lien avec les défis pédagogiques complexes qui se posent aux personnes enseignantes. Elle identifie les dilemmes pédagogiques auxquels les personnes enseignantes sont confrontées, tels que la nécessité complexe de concilier la progression collective avec l’accompagnement personnalisé. Ces dilemmes inhérents à la pratique pédagogique peuvent générer des effets indésirables comme le stress, la fatigue et les frustrations, à même d’entraver son efficacité dans un environnement éducatif instable. Le deuxième volet examine l’impact de la Nouvelle Gestion Publique (NGP) sur le rôle des personnes enseignantes, mettant en lumière l’augmentation de la responsabilité envers les résultats des élèves et l’émergence d’une culture de reddition de comptes. Enfin, le dernier volet se concentre sur les conditions de travail du corps enseignant, en explorant les risques de surmenage et les sources potentielles de décrochage associés à ces conditions. En mettant en évidence les éléments constitutifs du décrochage enseignant, cette synthèse met en lumière, au-delà des seules conditions structurelles de travail, les aspects essentiels du coeur du métier d’enseignant, qui restent cruciaux pour une compréhension approfondie de ce phénomène complexe multidimensionnel.

  • Prairat Eirick (2023, octobre 5). Pour une formation éthique des enseignants - tribune.
    Résumé : L’éthique est quasiment absente des parcours de formation des enseignants, placés sous le seul signe de la technicité. Aujourd'hui, tout est encore à faire.


  • Ta Tina, Geron Tatiana, Levinson Meira, et al. (2023). “The power of open dialogue”: Using normative case studies to facilitate ethical dilemmas discussions among school teachers. Teaching And Teacher Education, vol. 132, p. 104237. Doi : 10.1016/j.tate.2023.104237
    Résumé : North American classroom teachers routinely face ethical challenges yet are seldom given opportunities to discuss this aspect of their practice with colleagues in professional development (PD). This paper analyzes data collected from 58 educators in a large American school district who participated in a PD that used a normative case study (NCS) to support discussions of ethical dilemmas in education. We find that while trusting relationships can mitigate uncomfortable discussions with colleagues, even one-time facilitated NCS PDs provide promising supports for perspective-sharing and internal reflection on ethical dilemmas in teaching.

2022



  • Bernatchez Geneviève (2022). La présence attentive et la sensibilité éthique : une réflexion sur le concept d’attention. Éthique En Éducation Et En Formation : Les Dossiers Du Gree, n° 13, p. 29-45. Doi : 10.7202/1094522ar
    Résumé : Le présent article porte sur la sensibilité éthique et s’interroge sur la manière dont la présence attentive (mindfulness) peut contribuer concrètement à son développement dans un contexte de formation à l’éthique professionnelle. L’objectif principal est d’explorer la définition de la notion d’attention dans la littérature philosophique contemporaine, ce qui en fait un concept porteur pouvant enrichir celui de sensibilité éthique. Ensuite, cet article vise à démontrer de quelle manière la présence attentive constitue une avenue prometteuse pour améliorer les qualités de l’attention et le développement de la sensibilité éthique.


  • Cliffe Johanna & Solvason Carla (2022). The Messiness of Ethics in Education. Journal Of Academic Ethics, vol. 20, n° 1, p. 101-117. Doi : 10.1007/s10805-021-09402-8
    Résumé : This article considers the multifaceted concept of ethics and how, despite being a familiar notion within education, it is still much contested within literature and professional practice. Drawing on postmodern, feminist and political literature, the authors explore (re)conceptualisations of ethics and ethicality in relation to ethical identity, professionalism and practice. Applying philosophical and metaphorical tools, such as the rhizome and nomad (Deleuze and Guattari, 1987), the authors suggest there is the potential to accommodate the multiple and often divergent facets of ethics, thereby engaging with different ethical possibilities. It is argued that the propensity for reducing ethics to merely procedural protocols and guidelines marginalises the richness of ethics and, all too frequently, leaves practitioners ill-equipped to navigate the reality of day-to-day ethics.


  • Gauthier Gilles (2022). La déséthicisation de la liberté d’expression. Communication. Information Médias Théories Pratiques, n° Vol. 39/2, p. . Doi : 10.4000/communication.15910
    Résumé : La notion d’éthicisation est le plus fréquemment utilisée pour désigner un processus suivant lequel une préoccupation éthique est intégrée à une réflexion ou à un corps doctrinal d’une autre nature. L’auteur se propose ici d’examiner l’idée d’une déséthicisation de la liberté d’expression et ses conséquences sur l’analyse du débat public. Il préciserai d’abord ce qu’est sa déséthicisation et quelle conception de la liberté d’expression en découle. Il analysera ensuite quelques implications de la déséthicisation de la liberté d’expression sur l’analyse de débats publics qui la mettent en jeu ou dont elle fait elle-même l’objet. Finalement, il examinera en quoi la déséthicisation de la liberté d’expression affecte le projet de son encadrement éthique et la qualification qu’il convient de donner des jugements moraux qui la mettent en jeu.


  • Hétier Renaud (2022). La bienveillance en éducation : un défi pédagogique. Éducation Et Socialisation. Les Cahiers Du Cerfee, n° 64, p. . Doi : 10.4000/edso.19194
    Résumé : Il est aujourd’hui beaucoup question de bienveillance, dans les champs politique et éthique (avec notamment l’éthique du care) et dans le champ éducatif, avec des textes officiels qui en font un objectif de l’école, diverses recherches et des publications grand public ayant beaucoup d’écho. Cette émergence n’est pas fortuite : elle se trouve au carrefour de diverses évolutions : droits de l’enfant, libération de la parole des victimes, prise en considération de certaines spécificités de la souffrance scolaire, notamment. Bien entendu, les châtiments corporels sont interdits et les punitions humiliantes ou abrutissantes ne sont plus guère de mise. Mais une violence « sourde » (dans une zone grise) peut demeurer à l’école qui peut soit relever d’une stigmatisation de l’enfant (du fait de son comportement ou de ses difficultés), sur le plan verbal surtout, soit d’une ostracisation. Le souci de la bienveillance mérite donc d’être pris au sérieux, comme tentative de remédier à ce fond de violence. Mais il doit aussi être examiné avec circonspection, dans la mesure où il peut occulter l’enjeu essentiel de l’école, qui est celui d’une mise en relation avec le savoir, et le développement de capacités. De « bonnes relations » ne sauraient sauver un rendez-vous manqué avec cet enjeu. D’où il importe de réexaminer les exigences d’une pédagogie globale, d’une pédagogie politique, qui articule pleinement le respect de l’enfant et la stimulation de son pouvoir d’action.

  • Prairat Eirick (2022). Enseigner : un métier, une pratique éthique. La Pensée D’ailleurs. Pour Une Reconstruction De La Forme Scolaire, n° 4, p. 146-155.
    Résumé : Quand on veut parler d’éthique enseignante, on commence très souvent par un petit travail d’explicitation. C’est quoi au juste enseigner ? Quel est le sens de cette activité particulière ? On montrerait alors aisément que tout enseignement, même celui qui fait le pari des « méthodes actives », est un mode d’intervention marqué par la dissymétrie, dissymétrie entre celui qui sait et celui qui ne sait pas encore. Envisagée sous cet angle, l’éthique apparaît comme un mode de régulation de la rel...


  • Renard Charlie (2022). Une pédagogie de la résonance. La communauté de recherche philosophique au lycée, pour répondre à l’ambition émancipatrice de l’enseignement de la philosophie. In  La philosophie avec les enfants (p. 103-118). Éditions Raison publique.
    Résumé : L’éveil à la philosophie dès le plus jeune âge – qui se développe sous des formes diverses partout dans le monde depuis plus de cinquante ans – dépasse largement la seule nécessité de démocratiser l’accès à la discipline scolaire mais interroge les conditions même d’une éducation émancipatrice. Les ateliers de philosophie pourraient préfigurer un paradigme de ce que devrait être l’école et l’éducation : une « oasis de pensée », un lieu et un temps de développement de l’esprit critique, de la coopération intellectuelle et de l’acceptation de sa vulnérabilité pour entrer en résonance avec soi et le monde. L’idée de la philosophie avec de jeunes enfants peut toutefois susciter des débats, voire des réticences, au sein des institutions elles-mêmes. Cet ouvrage questionne le rôle que peut jouer la philosophie dans la formation de l’esprit critique et d’une citoyenneté éclairée dès le plus jeune âge. Comment ces pratiques expérimentales permettent-elles de renouveler l’idéal émancipateur de la philosophie à l’école et dans la Cité ? Quels sont aussi les apports du pragmatisme et de la Théorie critique pour penser la philosophie avec les enfants ? A partir des théories de l’émancipation, de la reconnaissance et de la résonance, l’ouvrage propose de penser l’exercice philosophique dès le plus jeune âge à la fois comme une pratique, une expérience pouvant servir de paradigme au processus éducatif et d’en restituer les enjeux politiques.


  • Roblez Alban (2022). Penser la valeur en éducation et en formation : état des lieux contemporain. Penser L’éducation. Philosophie De L’éducation Et Histoires Des Idées Pédagogiques, n° 51, p. 69-92. Doi : 10.4000/pensereduc.903
    Résumé : Le projet de cet article est de rédiger un état des lieux sur ce qu’est ou peut être la valeur, dans les sciences de l’éducation et de la formation. À partir de différents textes de philosophes de l’éducation, secondés par d’autres auteurs, et de leur recension quant à la définition de « valeur », il apparaîtrait quatre « écoles » (Kuhn, 2018) de ce qu’est la valeur dans l’éducation et la formation. Dans ce texte nous souhaitons décrire ces quatre épistémologies différentes afin de contribuer aux discussions disciplinaires qui traitent ou se portent sur les valeurs dans l’éducation et la formation. Cette contribution n’a pas pour but de trancher arbitrairement ce qu’est la valeur en général.


  • Romuald Gambou Alfred (2022). Faire et se faire : les ressorts d’une vie éthique enseignante cohérente. Recherches En Éducation, n° 47, p. . Doi : 10.4000/ree.10464
    Résumé : À partir d’un ancrage théorique adossé à notre propre vécu expérientiel, cette recherche tente de comprendre dans quelle mesure le double souci des modalités et de cohérence permet-il à la pratique enseignante, l’éthique qui la constitue, d’être en elle-même sa propre fin et d’orienter l’existence vers ses buts propres ? Dans la mesure où cette pratique enseignante s’appuie sur trois ressorts ici identifiés, qui face aux injonctions issues d’une rationalité instrumentale, rendent possibles l’émergence et l’accroissement d’une vie éthique enseignante cohérente. Il en ressort que la compréhension historique de son être, cette connaissance de soi par soi, articulée à la connaissance approfondie des champs théoriques car ce sont eux, qui sur le terrain produisent les observables, et l’expérience au sens de John Dewey tant qu’elle permet l’observation des liaisons impliquées entre les actions, les événements et les faits, revitalisent l’agir enseignant. Ainsi, à la question prescriptive « Que dois-je faire ? » fondée sur une approche du tout quantifiable, maîtrisable et contrôlable, émerge ici celle non prescriptive et qui prend en compte l’imprévu ou l’indisponible dans l’agir moral : « Comment dois-je vivre ? » ma vie d’enseignant.

  • Rosa Hartmut (2022). Pédagogie de la résonance: entretiens avec Wolfgang Endres. Paris : le Pommier.
    Résumé : Tout enseignant connaît ce moment où les élèves sont si attentifs que leurs yeux s'illuminent. Un moment où le contact entre esprits devient palpable. À l'inverse, il connaît aussi le sentiment de parler dans le vide. Ses efforts restent sans écho, rien ne répond. Enseignement et apprentissage ne sont en effet possibles que lorsque l'école devient un espace de résonance. Inversement, ils échouent là où les interactions restent muettes. Mais comment l'école peut-elle devenir cet espace ? Hartmut Rosa, le penseur de la résonance – concept qu'il a introduit pour répondre à l'accélération contemporaine –, s'interroge ici sur ce qui se passe quand, selon son expression, « la classe crépite ». En répondant aux questions de Wolfgang Endres, un pédagogue de profession, il expose concrètement en quoi pourrait consister une pédagogie de la résonance. Compétence, performance et résonance, relation de confiance, humour, retours d'expérience réciproque, « emmétamorphose »… Autant de pistes qui nourriront la réflexion des enseignants désireux de repenser les processus d'apprentissage, mais aussi de toute personne dans la situation d'apprendre quelque chose à quelqu'un – donc tous les parents !

2021


  • Allouch Annabelle (2021). Mérite. Paris : Anamosa.


  • Benetti Andreea Capitanescu, D’Addona Cynthia & Dechamboux Lionel (2021). Les dilemmes de l’éthique au cœur des pratiques de différenciation. Éducation Et Socialisation. Les Cahiers Du Cerfee, n° 60, p. . Doi : 10.4000/edso.14740
    Résumé : Dans une politique scolaire de l’inclusion, les enseignants de l’école primaire genevoise prennent en compte les différences des élèves afin que ces derniers soient mis dans les situations d’apprentissage les plus fécondes. L’objectif de cette recherche vise à comprendre le jugement professionnel dans les pratiques de différenciation ainsi que les valeurs qui les sous-tendent dans ce travail. Il s’agit d’une recherche qualitative inductive par « théorie ancrée » à partir d’entretiens compréhensifs, semi-directifs sur les pratiques déclarées de différenciation de dix enseignants. Par une analyse du contenu, des régularités et des variations de la pratique enseignante, nous constatons que les professionnels font face à des dilemmes liés à la complexité de la différenciation et tentent de maintenir plusieurs équilibres dans leur pratique: a. entre les prescriptions institutionnelles et les pratiques réelles ; b. entre les variations dans la composition d’une classe d’une année sur l’autre ; c. entre l’articulation de l’enseignement simultané ou l’intervention sur mesure ; d. entre les besoins de chacun et les besoins d’appartenir à un collectif, e. entre l’accompagnement et la dévolution ; f. entre l’égalité et l’équité.


  • Connac Sylvain (2021). Pour différencier : individualiser ou personnaliser ? Éducation Et Socialisation. Les Cahiers Du Cerfee, n° 59, p. . Doi : 10.4000/edso.13683
    Résumé : La prise en compte de la diversité des élèves pose toujours des problèmes à l’école. La plupart des pratiques de différenciation employées dans les écoles a montré des limites importantes. Les constitutions en groupes de niveau, les organisations de remédiations, les aides en dehors de la classe, l’adaptation des activités aux caractéristiques des élèves sont des modalités qui semblent décourager les élèves les plus vulnérables. Cette revue de littérature propose de faire un état des lieux de ces recherches, puis d’explorer deux options de différenciation : l’individualisation et la personnalisation des apprentissages. Nous montrerons pourquoi une pédagogie systématiquement individualisante serait préjudiciable aux élèves et comment peut se structurer une pédagogie personnalisante, par une articulation entre des situations d’étayage, une part d’individualisation et de la coopération entre élèves.

  • Forsé Michel & Lizotte Mathieu (2021). Consensus et dissension des Français à l’égard de la justice distributive. Sociologie, vol. 12, n° 1, p. 21-39.
    Résumé : La littérature sur la justice distributive a établi que les individus jugent que des biens sont distribués de manière juste ou injuste principalement à partir de trois critères : la garantie des besoins de base pour tous, la reconnaissance des mérites de chacun et la réduction des inégalités, notamment de revenus. Une étude de Michel Forsé et Maxime Parodi (2006) a montré que ces trois critères de justice, loin d’être incompatibles, pouvaient être complémentaires et combinés grâce à une hiérarchisation, permettant de mesurer un consensus. Or, tout consensus empirique ne peut exister sans une ou des dissensions. Il importe alors d’établir s’il est possible de brosser un portrait de cette dissension à l’égard de la justice distributive à partir des différentes hiérarchisations possibles des critères de justice. Parmi toutes les manières d’objectiver cette dissension, nous l’approchons ici par ce que nous appelons des « profils de justice » qui correspondent aux différentes façons d’articuler entre eux les critères de justice. En analysant l’Enquête européenne sur les valeurs – pour la partie réalisée en France en 1999 –, les résultats appuient fortement l’utilité de ces profils de justice comme concept analytique pouvant faire état non seulement du consensus mais aussi de la dissension. De plus, une analyse en composantes principales permet de montrer que le raisonnement moral, dont témoignent les différents profils de justice, structure les croyances idéologiques et politiques de manière fortement cohérente.

  • Lapostolle Guy (2021). De l’hostilité des enseignants à une formation à l’éthique. La Pensée D’ailleurs. Pour Une Reconstruction De La Forme Scolaire, n° 3, p. 58-67.
    Résumé : Le thème qui avait été convenu dans le cadre du séminaire permanent de Normes & Valeurs, « Éthique et pratiques », pourrait nous placer dans une posture délicate vis-à-vis des professionnels de l’éducation, notamment des enseignants, car il rappelle quasiment mot pour mot une épreuve qui fut introduite à partir de 2007 dans les concours de recrutement de ces derniers. Il s’agissait de l’épreuve censée évaluer la compétence : « Agir en fonctionnaire de l’État de manière éthique et responsable ...


  • Lorius Vincent (2021). Ruwen Ogien au secours des éducateurs scolaires : une pensée pour réduire quelques apories éducatives. Éthique En Éducation Et En Formation : Les Dossiers Du Gree, n° 10, p. 77-92. Doi : 10.7202/1076821ar
    Résumé : Educational projects are by nature tangled visions of means and objectives that attempt to deal with educational aporias. This text proposes to consider the contributions of R. Ogien’s thinking to this end. We therefore examine successively the possibilities offered for the educational sanction, the orientation and the assumption of responsibility of the educational difficulty through concepts of “weakness of will”, non-nuisance and the idea of the superiority of students’ rights over values. Finally, several arguments are raised showing that the moral minimalism defended by R. Ogien can simultaneously allow certain educational aporias to be thought through more confidently, meanwhile increasing the number of questions open to discussion. This is a good thing, as it is often the case when one builds on the work of this important philosopher that one can pay homage to his work.

  • Nal Emmanuel (2021). L’éthique, une école de l’invention. La Pensée D’ailleurs. Pour Une Reconstruction De La Forme Scolaire, n° 3, p. 26-36.
    Résumé : Étonnement introductif Regarder autour de soi suffit à s’en convaincre : l’éthique est partout. Qui ne se réclame pas du terme aujourd’hui — jusqu’aux néologismes du type « éthiquable », affichés comme les labels d’un nouveau type de qualité dans le commerce ? Autre forme de visibilité, dans un domaine différent, avec les « chartes éthiques » qui constituent désormais un document de référence dans les établissements de soin, notamment. Il faudrait s’en réjouir : après tout, les enjeux de la d...

  • Neville Peggy (2021, décembre 13). Transformer pour comprendre les ressorts de la persévérance des enseignants du premier degré, dans des Espaces de Dons Encouragés : hybridation entre programme de recherche en Anthropologie Culturaliste et paradigme du Don (phdthesis). Université de la Réunion.
    Résumé : Le décrochage des enseignants, et spécifiquement des enseignants novices, fait l’objet d’un constat international dans la littérature scientifique. En France, elle met en évidence une mutation et une complexification du travail pouvant entrainer un« malaise enseignant ». Les facteurs liés aux capacités dont les enseignants seraient ou non dotés, telles que la confiance en soi ou le sentiment d’auto-efficacité, impacteraient fortement leur persévérance pour le métier. L’objectif de cette recherche est d’analyser la persévérance des professeurs des écoles à partir d’une conception dynamique, située et normative de l’activité, qui permettrait de concevoir des principes de formation et un système d’aide aux professionnels, en dépassant le simple constat d’existence ou non de la persévérance individuelle de ces derniers au travail. Cette recherche a nécessité une double visée théorique développée au sein (i) d’un programme de recherche menée en anthropologie culturaliste (Bertone & Chaliès, 2015) dont les présupposés théoriques sont empruntés à la philosophie du langage ordinaire (Wittgenstein, 2004), hybridé avec (ii) une conception anti-utilitaire de l’activité (Caillé, 2008, 2009) développée à partir du paradigme du don (Mauss, 2007). Cette étude a été menée à partir d’un dispositif, les Espaces de Dons Encouragés (EDE), qui visent la transformation des actions de persévérance des professionnels dans un but d’amélioration et de compréhension de cette dernière. Les résultats épistémiques montrent une modélisation des actions de persévérance des professeurs des écoles qui émerge à partir de dilemmes de métier. Les actions de persévérance menées auprès des élèves décrocheurs font l’objet également d’une double modélisation dont l’une est plus favorable à la persévérance des enseignants et des élèves. Les principaux résultats transformatifs témoignent d’une modification des Jeux De Langage de la Persévérance des enseignants (JDLP) après l’EDE et d’une amélioration de la persévérance des enseignants et des élèves. Enfin, les principaux résultats technologiques concernant le dispositif de formation montrent que l’activité des enseignants vue sous l’angle de l’élève permet à ces derniers de fonder (1) un jugement sur leur propre activité et celle de leurs élèves, et (2) d’induire une transformation de leur JDLP.

  • Olympio Noémie & Terrien Pascal (2021). La réussite scolaire, universitaire et professionnelle: conditions, contextes, innovations. Aix-en-Provence : Presses universitaires de Provence.

  • Pasquali Paul (2021). Héritocratie: les élites, les grandes écoles et les mésaventures du mérite (1870-2020). Paris : La Découverte.
    Résumé : "Pour relancer un 'ascenseur social' interminablement en panne, les grandes écoles affichent depuis quelques années leur ouverture à la 'diversité' et leur volonté de renouer avec la méritocratie qu'elles auraient incarnée par le passé. Certains les accusent au contraire d'instaurer des critères étrangers au mérite, quand d'autres dénoncent une volonté de sceller le sort des universités, reléguées à la gestion des flux étudiants. Mais, de la IIIe République à nos jours, les grandes écoles ont-elles jamais récompensé le mérite? En retraçant les controverses oubliées et les choix politiques qui ont garanti les prérogatives de ces établissements et ainsi légitimé un haut niveau de reproduction sociale, cette enquête sociohistorique montre que rien n'est moins sûr. Si l'évocation rituelle de figures emblématiques de boursiers entretient le mythe d'un âge d'or méritocratique, l'histoire de ces filières d'excellence révèle la pérennité d'un système héritocratique, grâce auquel des élites résolues à défendre leurs frontières et leurs intérêts parviennent à consacrer leur héritage comme un privilège mérité. Replacée dans des rapports de force qu'occulte la croyance en l'égalité des chances, l'introuvable démocratisation des grandes écoles ne s'explique pas par un complot de caste, mais par une succession de luttes dont les élites en place sont régulièrement sorties victorieuses. Face aux perspectives de changement et aux projets de réforme, elles ont su se mobiliser pour restaurer l'ordre qui était sur le point de s'ébranler. Des lendemains de la Commune au Front populaire et à la Résistance, de la Libération à Mai 68 et aux années Mitterrand jusqu'à Parcoursup et la refonte de l'ENA, la continuité qui s'observe derrière les secousses éphémères et les évolutions structurelles ne relève donc pas d'une mécanique implacable--ni d'une fatalité politique."--Page 4 of cover


  • Point Christophe (2021). Ruwen Ogien et John Dewey : dialogue pour une éthique éducative de l’hospitalité. Éthique En Éducation Et En Formation : Les Dossiers Du Gree, n° 10, p. 41-61. Doi : 10.7202/1076819ar
    Résumé : Notre travail cherche à faire dialoguer Ruwen Ogien et John Dewey sur le terrain de la philosophie de l’éducation, dans le but de construire avec eux une éthique éducative valable pour nos régimes démocratiques. Plus précisément, nous nous intéressons au déploiement de l’éthique au sein des processus éducatifs que les points de convergences entre ces deux auteurs autorisent. Notre hypothèse de travail cherche à trouver, au-delà des différences de positions éthiques de ces deux auteurs, ce qui les rapproche et permettrait de tisser une éthique éducative commune. Cette dernière prend les traits d’une éthique de l’hospitalité, éthique où l’hospitalité sera envisagée dans un cadre démocratique, à la fois comme un mouvement envers les autres, mais également en direction de soi et du savoir. Ainsi, en distinguant l’hospitalité de l’appartenance, de la tolérance et de la bienveillance, nous faisons le pari qu’ensemble, Ogien et Dewey peuvent nous aider à construire cette éthique éducative de l’hospitalité dont nos démocraties actuelles ont tant besoin.

  • Stoltz Sara (2021, octobre 22). La pensée éthique à travers les débats autour de dilemmes moraux : la place de l'enseignant et des élèves (phdthesis). Université Toulouse le Mirail - Toulouse II.
    Résumé : Ces travaux de thèse s’intéressent à la caractérisation de la pensée éthique des élèves, en tant qu’indicateur de leur développement moral, et sa mobilisation lors de débats autour de dilemmes moraux. La pensée éthique relie un premier courant rationaliste du développement moral prônant la réflexivité et la justice, et un autre plus intuitif où l’autre est considéré dans sa singularité. Si la morale s’applique par des normes établies, la pensée éthique se manifeste dans des conflits de normes, auxquels les débats autour de dilemmes moraux sont propices. Ils empruntent beaucoup aux discussions à visée philosophique où se mettent en place des processus d’enquête. Nos travaux ont permis l’élaboration d’une grille d’analyse de la pensée éthique des élèves présente différents niveaux suivant un gradient de contextualisation et de décentration : l’égocentrisme, le respect de la norme, de l’autre, de soi et des autres, et l’estime de soi et des autres, qui est caractérisé par l’attention à l’autre et la hiérarchisation contextualisée de normes opposées. Cette thèse étudie également la posture de l’enseignant dans ces débats, en lien avec les degrés de mobilisation de la pensée éthique des élèves. Les interactions qui se mettent en place au sein du triangle didactique entre l’enseignant, l’élève et les normes en jeu permettent de cerner les effets de la posture des enseignants sur un continuum allant de leur impartialité vis-à-vis des normes jusqu’à leur participation dans les échanges. Plusieurs facteurs semblent contribuer à la manifestation de la pensée éthique des élèves : la mobilisation de différentes habiletés philosophiques par les élèves ainsi que la présence de répétitions ; les postures des enseignants qui tendent vers l’impartialité et la mise en débats de normes dans les débats sur les dilemmes ; l’établissement d’un cadre rassurant pour les élèves, qui nécessite la clarification du contrat didactique entre l’enseignant et les élèves.

2020



  • Malone D. Michael (2020). Ethics education in teacher preparation: a case for stakeholder responsibility. Ethics And Education, vol. 15, n° 1, p. 77-97. Doi : 10.1080/17449642.2019.1700447
    Résumé : Few would argue against the importance of ethics in early childhood teacher preparation and practice. However, arguing for something in principle does not always lead to action. The purpose of this paper is to bring attention to the need for a sharper applied focus on ethics in early childhood education than that which currently exists. A context for professional ethics in early childhood education is outlined, a case highlighting specific ethical considerations is presented, and, finally, concerns and insights are discussed. The discussion is anchored in professional ethical codes and the literature on teacher preparation and ethics education.


  • Ménard Charlène & Lantheaume Françoise (2020). Entre prescrit et réel, l’enseignement des valeurs de la République au collège. Recherches &Amp; Éducations, n° 21, p. . Doi : 10.4000/rechercheseducations.8127
    Résumé : Les attentats terroristes de 2015 en France ont nourri un débat public qui s’est tourné vers l’école, désignée comme la source et le remède aux maux de la société, aux fractures sociales. L’école et ses enseignant.e.s n’avaient-ils pas failli à leur mission de formation citoyenne et à la laïcité ? La ministre de l’Education nationale a organisé en janvier 2015 une « Grande mobilisation de l’école pour les Valeurs de la République ». Ce projet met au centre des missions de l’école la transmission de valeurs. En nous appuyant sur la sociologie des valeurs (Rezsohazy, 2006), ainsi que sur l’analyse de l’activité (Schwartz, 1997), nous avons étudié le passage du prescrit au réel chez des enseignant.e.s de toutes disciplines dans deux collèges très différents. Nos résultats montrent que si la formation à la citoyenneté et à la laïcité est valorisée par les enseignant.e.s, la référence aux « valeurs de la République » est rarement explicite. Les enseignant.e.s effectuent plutôt une résolution pragmatique des problèmes rencontrés en situation professionnelle. Les injonctions sont reconfigurées selon des logiques locales et individuelles avec des objectifs de formation relevant plutôt de la transmission d’une norme sociale et scolaire.


  • Plot Frédérique (2020). Éthique de la vertu et éthique du care : Quelles connexions ? In  Sandra Laugier & Patricia Paperman (Éd.), Le souci des autres : Éthique et politique du care (p. 263-283). Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales.


  • Point Christophe (2020). L’autorité éducative : inquiétudes et promesses de Hannah Arendt. Le Télémaque, vol. 57, n° 1, p. 133-150. Doi : 10.3917/tele.057.0133
    Résumé : Le dossier permet de s’interroger sur ce qui constitue le point aveugle de l’éthique enseignante actuelle : son articulation à la question politique. Peut-on penser une éthique qui déborde le cadre de la conservation des rapports institués ?


  • Roth Xavier, Barthes Angela & Cohen Joanna (2020). Plaidoyer pour les antivaleurs. Penser L’éducation. Philosophie De L’éducation Et Histoires Des Idées Pédagogiques, n° 47, p. 95-114. Doi : 10.4000/pensereduc.323
    Résumé : On assiste actuellement à une multiplication de propositions d’« éducations à », dont l’objectif explicite est de faire évoluer les comportements. Mais au nom de quoi ces comportements devraient-ils évoluer ? Sur quels fondements s’appuie-t-on pour disqualifier les attitudes existantes et en légitimer de nouvelles ? Quid de la justification des « éducations à » et de leur forte dimension normative ? Empruntant aussi bien à l’approche analytique anglo-saxonne qu’à l’épistémologie de Canguilhem, cet article vise à justifier une stratégie didactique qui soit propre aux « éducations à ». Il s’appuie pour ce faire sur une analyse du concept de « norme », qui révèle le rôle des antivaleurs pour donner sens aux valeurs. L’éducation au patrimoine, prise entre une justification absolutiste et une justification relativiste des contenus à apprendre, illustrera notre propos.

2019


  • Beretti Marie (2019, février 26). La relation d'autorité éducative au prisme de la confiance (phdthesis). Université de Lyon.
    Résumé : Cette étude s’intéresse à la question de l’autorité à l’école élémentaire. Elle est consacrée dans une première partie à un travail d’élaboration conceptuelle qui vise à proposer une compréhension globale de la relation d’autorité éducative, modélisée sous la forme d’un système dynamique et complexe. L’analyse du fonctionnement de ce système relationnel, et l’exploration méthodique de l’ensemble des éléments qui le composent et de leurs liens, portent in fine à envisager l’autorité comme une propriété de la relation entre enseignants et élèves. La seconde partie de la thèse est consacrée à la validation théorique et empirique de l’hypothèse selon laquelle un système relationnel d’autorité éducative gagne à s’accompagner d’un système relationnel de confiance : dans un rapport de causalité circulaire, relation d’autorité éducative et relation de confiance tendent à se renforcer mutuellement. Cette analyse est ensuite prolongée dans la troisième partie de l’étude par une exploration des conditions favorables à l’instauration de la confiance chez les élèves, et de l’influence positive de celle-ci sur la relation d’autorité éducative. L’ensemble de ce travail accorde donc une place importante à question de la subjectivité des élèves, tant dans la relation d'autorité éducative que dans la relation de confiance. De fait, la réflexion théorique est systématiquement appuyée sur les résultats d’une enquête de terrain conduite avec trois classes de cycle 3, qui ont été suivies pendant une année scolaire complète, et dont les acteurs, enseignants et élèves, ont été observés en situation et interrogés.


  • Desaulniers Marie-Paule & Jutras France (2019). L'éthique professionnelle en enseignement : Fondements et pratiques Ed. 2. Presses de l'Université du Québec.
    Résumé : En quoi consiste – ou devrait consister – l’éthique professionnelle en enseignement ? Comment se manifeste-t-elle dans les gestes pédagogiques et dans la relation éducative ? Quelles sont ses composantes ? En tenant compte du contexte social et culturel du Québec, des orientations éthiques déjà énoncées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ainsi que des lois, codes et conventions ayant des incidences sur la pratique enseignante, les auteures présentent des éléments à considérer pour nourrir la réflexion et la discussion sur l’éthique professionnelle de l’enseignement. Elles proposent des clarifications conceptuelles et un certain nombre de repères et de balises afin de guider le développement professionnel continu des enseignants en matière d’éthique professionnelle, non seulement dans la classe, mais aussi dans l’école et dans la société. La présente édition a été remaniée et enrichie afin de tenir compte de l’évolution des pratiques et des orientations en éthique, notamment des changements dans la Loi sur l’instruction publique. Toutes deux docteures en philosophie de l’éducation de l’Université de Strasbourg, Marie-Paule Desaulniers et France Jutras travaillent ensemble sur l’éthique professionnelle et les valeurs en éducation.


  • Ibos Caroline (2019). Éthiques et politiques du care. Cartographie d’une catégorie critique. Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 49, p. 181-219. Doi : 10.4000/clio.16440
    Résumé : À partir d’une critique des éthiques libérales et des modes de légitimation des inégalités sociales, les recherches sur le care ont constitué depuis une dizaine d’années en France un champ de recherches dialoguant avec les travaux de féministes étatsuniennes et notamment ceux de Carol Gilligan et Joan Tronto. Centrée sur la conception d’un sujet ontologiquement vulnérable et relationnel, cette perspective du care a affirmé l’importance morale et politique du souci d’autrui dans la préservation d’un monde commun. Des travaux transdisciplinaires se sont ainsi saisis de voix étouffées ou minorées par le genre, la classe ou la race ; voix des domestiques, des aides-soignantes, des « femmes de réconfort » ou des personnes en situation de handicap. Ces travaux ont exploré des questions dévalorisées par les sciences sociales, comme le soin non médical, la dépendance ou les multiples attachements des humains aux non-humains.


  • Jutras France (2019). La formation à l’éthique professionnelle : une formation holistique de la personne du professionnel. Éthique En Éducation Et En Formation : Les Dossiers Du Gree, n° 6, p. 80-88. Doi : 10.7202/1059244ar
    Résumé : Cet article traite de la formation en éthique professionnelle, une formation qui s’est considérablement développée au Québec depuis une trentaine d’années. Après avoir exposé la raison d’être de cette formation et ses visées, nous verrons que cette formation tend aujourd’hui à intégrer des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être et des savoir-devenir. Tel que nous le présenterons, en visant ainsi le développement holistique de la personne du professionnel, deux aspects interreliés de la formation en éthique professionnelle deviennent dès lors incontournables, soit : la formation du jugement professionnel et l’affinement de la sensibilité morale de la personne du professionnel.


  • Prairat Eirick (2019). Chapitre 9. Dewey et la question des valeurs. In  Propos sur l'enseignement (p. 213-232). Paris cedex 14 : Presses Universitaires de France.
    Résumé : Par la diversité des thèmes et des analyses qu’il propose, cet ouvrage constitue un outil de première importance pour celles et ceux qui se destinent aux métiers de l’enseignement et de l’éducation. La première partie, « Notions », s’attache à préciser un concept ou clarifier une notion : « Qu’est-ce que l’école ? », « Qu’est-ce qu’enseigner ? », « Qu’est-ce que sanctionner ? »… Dans la seconde partie, « Auteurs », est présentée la conception éducative de grands philosophes de la modernité. Dans la dernière partie, « Études », sont proposées des réflexions qui tentent de rendre compte et de comprendre ce que nous sommes en train de vivre : la lente désacralisation de l’ordre scolaire, l’érosion de l’autorité professorale ou encore l’avènement d’une société de la connaissance. Ces trois thématiques (« Notions », « Auteurs » et « Études ») renvoient aux trois grandes tâches (élucider, expliciter et éclairer) qui sont celles de toute philosophie de l’éducation.


  • Prairat Eirick (2019). Chapitre 3. Le tact, vertu et compétence. In  Propos sur l'enseignement (p. 71-94). Paris cedex 14 : Presses Universitaires de France.
    Résumé : Par la diversité des thèmes et des analyses qu’il propose, cet ouvrage constitue un outil de première importance pour celles et ceux qui se destinent aux métiers de l’enseignement et de l’éducation. La première partie, « Notions », s’attache à préciser un concept ou clarifier une notion : « Qu’est-ce que l’école ? », « Qu’est-ce qu’enseigner ? », « Qu’est-ce que sanctionner ? »… Dans la seconde partie, « Auteurs », est présentée la conception éducative de grands philosophes de la modernité. Dans la dernière partie, « Études », sont proposées des réflexions qui tentent de rendre compte et de comprendre ce que nous sommes en train de vivre : la lente désacralisation de l’ordre scolaire, l’érosion de l’autorité professorale ou encore l’avènement d’une société de la connaissance. Ces trois thématiques (« Notions », « Auteurs » et « Études ») renvoient aux trois grandes tâches (élucider, expliciter et éclairer) qui sont celles de toute philosophie de l’éducation.


  • Weil-Dubuc Paul-Loup (2019). Introduction. Les pratiques de l’éthique : un flou nécessaire ? Revue Française D'éthique Appliquée, vol. 7, n° 1, p. 22-27. Doi : 10.3917/rfeap.007.0022
    Résumé : Comment les sociétés contemporaines pourraient-elles dissiper le flou autour des pratiques de l’éthique dans l’espace public ? Plusieurs indices portent à penser que l’éthique est aujourd’hui un ensemble de pratiques diverses que seules relient entre elles le mot « éthique », autrement dit une nébuleuse de pratiques labellisées. Formulée positivement, la question de ce dossier revient à se demander quelle(s) reconnaissance(s) publique(s) l’ « éthique » doit se voir octroyer dans les multiples lieux et selon les multiples formes, échelles et degrés d’institutionnalisation où elle intervient. Plutôt que de proposer une définition philosophique de l’éthique, les contributeurs sont invités à la considérer comme un champ de pratiques sociales protéiformes se désignant elles-mêmes comme relevant de l’ « éthique ». Que devons-nous et que voulons-nous faire de cette profusion des pratiques de l’éthique ? Quels rôles, social et politique, sont-elles en mesure de porter dans les sociétés démocratiques pluralistes ?

2018



  • Aiguier Grégory (2018). Former à l’éthique dans une perspective. Émancipatoire et démocratique une approche pragmatiste. Spirale - Revue De Recherches En Éducation, vol. 61, n° 1, p. 163-175. Doi : 10.3917/spir.061.0163
    Résumé : Cet article interroge les fondements théoriques et pédagogiques de la notion de compétence éthique ainsi que la conception de l’éthique qu’elle préfigure. Après une analyse du contexte d’émergence de cette notion dans les pratiques d’intervention sur autrui, nous verrons en quoi la compétence éthique, telle qu’elle se déploie, semble surtout contribuer à une adaptation passive des professionnels à leur contexte organisationnel et socioprofessionnel. Nous proposerons dès lors de revisiter la formation à l’éthique dans une perspective plus critique et plus émancipatrice. Nous mobiliserons pour ce faire la philosophie pragmatiste et plus particulièrement la pensée de John Dewey qui fait de l’éthique un apprentissage social et un projet tant éducatif que politique. Nous exposerons pour conclure les principales orientations pédagogiques d’une formation à l’éthique inscrite dans cette philosophie pragmatiste.


  • Beitone Alain & Hemdane Estelle (2018). École, savoirs et valeurs : une tentative d’éclaircissement. Éducation Et Socialisation. Les Cahiers Du Cerfee, n° 48, p. . Doi : 10.4000/edso.3015
    Résumé : La question de la prise en compte des valeurs au sein de l’institution scolaire est aujourd’hui posée avec force. Former le citoyen, éduquer à des comportements écologiquement responsables, promouvoir l’égalité entre filles et garçons, etc. autant de missions que l’école est sommée d’assumer. Nous nous interrogeons dans un premier temps sur le choix des valeurs qu’il s’agit de transmettre et sur les risques d’un paternalisme moral. Dans un second temps, nous rappelons la nécessaire distinction entre faits et valeurs en nous appuyant notamment sur les travaux récents d’Habermas. Dans un troisième temps, nous montrerons qu’il est légitime de prendre en compte les valeurs au sein de l’école à condition de refuser à la fois le dogmatisme, le militantisme et le relativisme cognitif.


  • Chauvigné Céline & Fabre Michel (2018). Éditorial. Éducation Et Socialisation. Les Cahiers Du Cerfee, n° 48, p. . Doi : 10.4000/edso.2938
    Résumé : Dans les crises multiples qui affectent notre société (chômage, revendications identitaires, désintégration du lien social et désinstitutionnalisation), l’École n’est pas épargnée et se voit interrogée dans sa capacité à transmettre aux élèves les outils nécessaires pour se repérer dans le monde problématique qui les attend (Fabre, 2011). Pour tenter de répondre à ces défis, les pouvoirs publics mettent en place, à partir des lois d’orientation scolaire, de nouvelles approches pédagogiques co...
  • Didier Christelle, Melin Valérie & Aiguier Grégory (2018). Présentation (Se) Former à l’éthique professionnelle : enjeux et perspectives. Spirale - Revue De Recherches En Education, vol. 61, n° 1, p. p. 3 - 11.
    Résumé : La question de la formation à l’éthique est un sujet qui suscite un intérêt grandissant en France notamment dans les pratiques professionnelles liées au travail sur autrui : d’abord dans le secteur de la santé, mais aussi celui du travail social, et enfin de l’école. Plus encore que dans les autres activités humaines où la question de l’éthique est abordée en formation (futurs managers, journalistes ou encore ingénieurs) l’éthique tend aujourd’hui à s’inscrire dans ces secteurs d’activité comme une composante majeure des cursus de formation initiale et continue.

  • Didier Christelle, Melin Valérie & Aiguier Grégory (2018). Présentation. Spirale - Revue De Recherches En Education, vol. 61, n° 1, p. 3-11.


  • Lorius Vincent (2018). Pensée éthique et éducation scolaire : éloge de l’hésitation. Le Télémaque, vol. 53, n° 1, p. 141-152. Doi : 10.3917/tele.053.0141
    Résumé : Les relations entre les valeurs et l’enseignement scolaires sont à la fois complexes et d’une brûlante actualité. Cet article tente de comprendre pourquoi elles sont en général pensées de façon assez simplistes en formulant l’hypothèse que ceci est le résultat d’une confiance disproportionnée envers les obligations morales. Quelques arguments sont mobilisés montrant que, au contraire, il y a un intérêt à “douter” pour identifier les caractéristiques moralement importantes d’une situation, lesquelles ne sont pas forcément celles qui sont les plus saillantes. C’est cette proximité entre le doute et la clairvoyance éthique qui permet de lui attribuer des caractéristiques opérationnelles dans le domaine éducatif. C’est pourquoi le doute moral éducatif, compris comme une capacité à l’hésitation, peut être envisagé tout à la fois comme ce qui permet de rester au contact du réel et comme un moyen pour le concevoir positivement : le sens de l’action scolaire d’aujourd’hui, c’est-à-dire la meilleure façon d’atteindre un préférable, ne dépend donc pas de la force avec laquelle on brandit les valeurs.

  • Pencolé Marc-Antoine (2018). Hartmut Rosa, Résonance. Une sociologie de la relation au monde. Lectures.
    Résumé : Hartmut Rosa, parfois désigné comme un des représentants de la quatrième génération de l’École de Francfort, succédant avec d’autres à Axel Honneth, entreprend avec Résonance de prolonger ses recherches sur les contradictions de la modernité occidentale. Ses précédents ouvrages présentaient l’accélération comme le concept négatif clé de toute critique de la modernité, en reprenant sous une autre forme les intuitions décisives du concept plus classique d’aliénation. Cette fois, l’auteur a pour...

  • Pereira Irène (2018). Les dimensions axiologiques du transfert des connaissances scientifiques dans la pratique professionnelle. Spirale - Revue De Recherches En Education, vol. N° 61, n° 1, p. 151-161.
    Résumé : L’article aborde la question de l’éthique à partir de la question du transfert de connaissances issues de la recherche (CIR) dans la pratique professionnelle. Le dispositif testé l’a été dans le cadre de la formation initiale des enseignants du Premier degré en Master II. Le cadre philosophique adopté pour mettre en œuvre une réflexion sur les rapports entre science et morale est celui de la Théorie Critique. En s’appuyant sur les travaux de Boaventura de Sousa Santos, l’approche distingue entre une « application technique » et une « application édifiante » de la science. Le dispositif mis en place visait à engager les étudiants dans une réflexion « édifiante » dans le cadre de leur pratique. Néanmoins, les résultats obtenus ont conduit à mettre en lumière la nécessité d’une réflexion épistémologique en amont de l’approche pratique. Cela amène à proposer d’inclure une dimension d’éthique du travail dans la réflexion épistémologique lorsqu’elle porte sur l’application des connaissances scientifiques à la pratique professionnelle.


  • Pirone Ilaria & Weber Jean-Marie (2018). Comment être juste dans l’acte éducatif ?Une question pour le sujet au-delà d’une compétence professionnelle de l’enseignant. Spirale - Revue De Recherches En Éducation, vol. 61, n° 1, p. 53-68. Doi : 10.3917/spir.061.0053
    Résumé : À l’appui de la présentation d’un dispositif d’analyse des pratiques professionnelles construit à partir d’une approche psychanalytique, les deux auteurs présentent leur travail sur la question de l’éthique dans la formation des professionnels dans le champ scolaire. Par la mise en place de ces groupes, il ne s’agit pas de créer des espaces de formation à l’éthique, ni de transmettre les « bons » principes, mais de soutenir un travail d’élaboration subjective dans le processus de construction d’une posture éthique et responsable, toujours à réajuster. Les situations citées dans cette contribution portent plus particulièrement sur une question que les enseignants posent très souvent : comment être juste dans l’acte éducatif ? Cette question permet d’illustrer la difficulté propre de la relation éducative dans l’articulation entre la question des normes, des règles, de l’éthique, de la jouissance et du désir.
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