3.3.3 Institutionnalisation de l'action de la classe

Ce projet a une dimension très forte d’interdisciplinarité. Il repose sur la collaboration entre les classes (terminales CAP « Installateur sanitaire », » Installateur thermique » et « Préparation et réalisations d’Ouvrages électriques (PROE) »), entre les différentes spécialités et entre les enseignants de ces différentes spécialités. L’objectif donné aux élèves était de présenter le LP Flora Tristan en 2050 sous plusieurs dimensions : formation, locaux, alimentation, et sous plusieurs formes : maquette, fiches diplômes inspirées du réel, exposition, et en collaboration avec des professionnels extérieurs. Cet exercice de prospective s’est basé sur des réflexions préalables sur « Comment nourrir 9 milliards d'hommes en 2050 ? », « Pourquoi l'eau est-elle un enjeu majeur du XXIème siècle ? », ou encore « Quels sont les risques auxquels sont confrontés les sociétés et comment y faire face ? ». Les questions posées par l’exercice de prospective ont dont été les suivantes : d'où proviendra notre nourriture ? Comment mettre en place une gestion durable de l'eau dans un établissement scolaire ? Comment inscrire l'établissement dans une stratégie mondiale, nationale, régionale climat ? Comment organiser la gestion des déchets au lycée (alimentaires, en atelier?) Quel choix d'architecture pour le lycée? Quel mobilier? Quel cadre de vie ? Quel choix de matériaux ? Quelles énergies ? Comment faire de la solidarité un objectif majeur au sein de l'établissement ? Quelles nouvelles formations seront proposées ? Pour quels nouveaux métiers ?

réchauffement climatique, 2050, énergies renouvelables, se nourrir, l'eau, développement durable, gestion durable, risques, COP21

La particularité de ce travail sur l’Union est double : d’une part, ce travail se fait sur plusieurs années et donc sur plusieurs séquences de géographie du programme de Troisième (ce qui signifie que les élèves s’appuient sur le travail accompli par leurs aînés l’année précédente) ; d’autre part, ce projet s’appuie sur une démarche d’éducation aux médias avec l’utilisation de la radio. Pour faire simple, la radio est le média utilisé par les élèves pour produire du contenu pédagogique qui est ensuite exploité en classe. Les séquences portent sur l’écoquartier de l’Union en cours d’aménagement, partagé entre Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Le quartier de l’Union témoigne du riche passé industriel textile qui est entré en crise dans les années 1970. A partir des années 2000, un projet de réaménagement est né en s’appuyant beaucoup sur des acteurs économiques nouveaux pour redynamiser ce territoire. Le projet de l’Union a donc été pensé pour en faire un écoquartier ambitieux alliant habitat, entreprises et espaces verts. Mais depuis l’origine, ce territoire peine à prendre toute la dimension de son projet initial et à trouver son identité propre. La problématique qui s’est donc dégagée au fil des années est la suivante : « la zone de l’Union : un territoire au carrefour d’intérêts impossibles à concilier ? »
Les séquences sont fondées sur le désir d’aller à la rencontre des acteurs de ce projet d’aménagement, dans une dimension anthropologique et citoyenne, permettant à la fois d’initier les élèves à la réalisation d’interviews, de travaux radiophoniques, lors des visites in situ et de faire découvrir un territoire proche qu’ils ne connaissent pas ou peu. Les élèves ont ainsi pu découvrir de multiples facettes du quartier à travers plusieurs visites (le CETI, le café de Salah et la Maison de l’Union en 2014-2015, Kipstadium et l’ancienne église Saint-Louis « réhabilitée » en 2015-2016, des habitants du quartier et des politiques en 2016-2017) et recueillir des témoignages d’acteurs très différents. Ces derniers se sont prêtés au jeu de la prospective du quartier, chacun avec des points de vue différents. C’est l’un des points-clés des séquences, qui a permis de faire travailler les élèves sur la notion d’échelle, d’acteurs, de rôles et d’implication de chacun. Les élèves deviennent ainsi des passeurs d’une réflexion prospective.

quartier de l’Union, géographie prospective, acteurs, Tourcoing, Wattrelos, Roubaix, éco-quartier, radio

La géographie prospective pour acquérir une culture du risque local (EPI) : au sein d'un projet de de REP sur la culture du risque local, les élèves de 5e du collège Rostand ont imaginé des plans futurs de mise en sureté locaux à différentes échelles (collège, commune) afin d'en débattre avec un acteur institutionnel de la sécurité industrielle (S3PI).

risque, plan, sureté, acteur, résilience

Peut-on assurer les besoins énergétiques des populations dans le cadre d’un développement soutenable et équitable ? Élaboration de scénarios énergétiques du mieux (en ayant trouvé des solutions pour répondre à l’ensemble de nos besoins) pour certains groupes et de scénarios énergétiques du pire qui pèsent sur nos modes de vie.

énergies renouvelables et non renouvelables, gestion de ressources, géopolitique, transition énergétique

Après avoir fait une visite sur le terrain et une leçon, le projet se poursuit dans le cadre d’un partenariat extérieur : les élèves proposent des scenarii de géographie prospective : « Quelle est leur vision du quartier de l'Union dans une vingtaine d'années ? » Partir des représentations des élèves pour une image construite et dynamique du territoire, pour changer les représentations et l'ancrer dans une réflexion plus vaste.
Comprendre un grand aménagement régional et ses impacts à différentes échelles.

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