La revue Territoires 2040 éditée par la DATAR publie des textes à caractère scientifique concernant les domaines de l’aménagement du territoire, des sciences humaines et de la prospective. Ouverte à des contributions variées, la revue est le vecteur privilégié de valorisation et de diffusion des résultats de la démarche de prospective « Territoires 2040, aménager le changement ». La revue Territoires 2040 a été conçu comme un lieu de débats et de controverses. De ce fait, les articles n’engagent que leurs auteurs. La revue compte six numéros.
N°1 Aménager le changement
La revue territoires 2040 permet à des acteurs de toutes disciplines (démographes, géographes, économistes, sociologues, etc.) et de légitimités diverses (Europe, Etat, collectivités, société civile, etc.) de s’interroger conjointement autour de préoccupations d’avenir. La démarche de prospective Territoires 2040 prend en considération de très nombreux paramètres : le contexte économique et politique international, les changements institutionnels, les valeurs sociétales, la variabilité climatique, etc. Il est fondamental de s’interroger sur ce que sera la population française de 2040 et sur les manières qu’elle adoptera pour occuper l’espace pour qu’elle soit en prise directe avec les évolutions de la société et les nouvelles attentes des citoyens. Il faut rappeler que prospective et aménagement du territoire sont historiquement liés, pour ne pas dire consubstantiels.
N°2 Prospective périurbaine et autres fabriques de territoires
Dans ce deuxième numéro de la revue Territoires 2040 une place centrale est donnée au périurbain. Cet espace génère des questions et des enjeux d’aménagement. Le périurbain n’y est pas seulement considéré comme un espace non régulé, fruit de l’étalement urbain, consommateur d’énergie voire lieu de relégation. Le périurbain donne également accès à un confort spatial, à l’habitat individuel, à une qualité de vie, à une sorte de compromis entre des aménités encore urbaines et une « atmosphère » rurale de paysage, de forte qualité de vie et de tranquillité. Le travail réalisé ouvre des pistes de réflexion et d’actions intéressantes qui restent à évaluer, à consolider et à poursuivre. Les textes présentés montrent ou font deviner des dynamiques profondes, parfois difficiles à percevoir, souvent contradictoires, qui bouleversent nos territoires et leurs acteurs : mondialisation d’un côté ; recherche d’identité et d’appartenance de l’autre ; essor des mobilités et en même temps volonté d’ancrage, urbanisation généralisée et valorisation de la ruralité ; étalement et préservation de l’environnement… La liste de ces tensions, si on la voulait exhaustive, serait beaucoup plus longue. La prospective doit nous permettre d’appréhender ces transformations. Pour cela, elle nous incite à changer de cadre d’analyse pour comprendre la réalité géographique actuelle, en prenant par exemple en compte les territoires et les réseaux, ainsi qu’à adopter une posture nouvelle plus efficiente pour préparer l’avenir.
N°3 Des systèmes spatiaux en perspectives
La réalité territoriale s’est profondément transformée : métropolisation, urbanisation, développement des infrastructures de transport et des pratiques de mobilité, avènement de l’économie mondialisée, démographie et sociologie du pays, contraintes énergétiques et nouveau rapport à l’environnement, émergence des réseaux, intégration européenne et gouvernance. Ces transformations, en même temps qu’elles rendent nécessaire le recours à la prospective pour les comprendre et mieux anticiper leurs évolutions possibles, obligent également à changer notre manière de faire et de penser. Pour appréhender le territoire français dans sa situation et son contexte actuels, Territoires 2040 s’est intéressé de manière innovante à sept types d’espace, espaces jugés appropriés parce que remplissant une fonction importante dans le système territorial national : les espaces métropolisés et leur capacité à générer de la croissance dans l’économie mondialisée, les métropoles comme leviers de développement territorial, les portes d’entrée de la France et les espaces de flux comme vecteurs de la mobilité et de l’échange, les villes intermédiaires comme espaces de la proximité, les espaces à base économique résidentielle, les espaces à base économique industrielle et, enfin, les espaces de faible densité et leur potentiel agro-environnemental et de développement local.
N°4 Des systèmes spatiaux en prospective
Après la description et l’analyse des sept espaces fonctionnels qui constituent la pierre angulaire de cette réflexion et qui ont été présentés dans le précédent numéro de la revue, c’est l’exploration des devenirs de ces espaces qui est aujourd’hui abordée. En proposant 28 scénarios, autant de trajectoires et de situations territoriales possibles, la matière avancée est très riche. Les scénarios composent un moment intermédiaire de la réflexion : en montrant ce que pourraient être les futurs des espaces français appréhendés, ils dessinent un champ de possibles tous porteurs d’interpellations stratégiques, d’injonctions à agir. Les scénarios de Territoires 2040 ont avant tout pour finalité de révéler des enjeux et des défis conséquents pour le futur des territoires. Les scénarios questionnent plus qu’ils n’affirment. Ils ouvrent un espace de débat pour les acteurs territoriaux. Comment nos multiples territoires sont-ils concernés par les problématiques identifiées ? Comment et quels scénarios feront écho avec ce qui est pressenti localement comme phénomènes émergents et évolutions probables ? Comment collectivement nous préparer à affronter ces enjeux et défis qui diffèrent selon les échelles et la nature des territoires eux-mêmes ?
Des facteurs de changement
L’objet du diptyque constitué par les numéros 5 et 6 de la revue Territoires 2040 est de faire un état des lieux des connaissances mais aussi des controverses sur les tendances considérées comme les plus structurantes pour l’avenir des territoires. Les évolutions que connaîtront demain les territoires français ne dépendent pas uniquement de dynamiques endogènes mais se conçoivent également à la confluence de grands facteurs de changement exogènes. Parmi ceux-ci, figurent des tendances dites lourdes, c’est-à-dire « des phénomènes dont l’ampleur est suffisamment significative sur une période suffisamment longue, pour que l’anticipation de son évolution dans le temps constitue une hypothèse possible » (Destatte, Durance, 2009). La globalisation, le vieillissement démographique ou encore l’attractivité des régions littorales pour les populations en sont des exemples bien connus. Ces tendances lourdes n’entraînent pas pour autant des effets univoques et prévisibles. Dans la foulée des publications précédentes, ces deux nouveaux numéros cherchent donc avant tout à poser des questions documentées, à stimuler la réflexion pour nourrir le débat et, le cas échéant, à dissiper des idées reçues. L’ambition consiste à problématiser les principales mutations dont on peut attendre des effets sur les territoires plutôt qu’à rechercher des certitudes pour demain. De manière plus exploratoire, a également été tenté, sur un mode prospectif, le possible dépassement de certains concepts de l’aménagement du territoire et notamment de certaines oppositions classiques ex. compétitivité vs cohésion, urbain vs rural, etc.).
Ces essais ont été qualifiés de « foyers de controverse », une notion forgée au sein du Conseil scientifique de Territoires 2040 pour interpeller les groupes de prospective et leur rappeler, s’il était besoin, qu’en matière d’aménagement et de développement durable des territoires, les doctrines ne sont pas définitivement fixées, que l’incertitude domine et que les stratégies sont durablement conduites à arbitrer entre des contradictions, des tensions et des conflits.
N°5 Des facteurs de changement – 1
Le numéro 5 de la revue regroupe des articles traitant de la démographie, laquelle reste une variable fondamentale de toute réflexion en matière d’aménagement du territoire, et au sens large, de la durabilité. Il établit ainsi de multiples liens entre développement durable et territoire, avec des entrées très concrètes comme celles traitant des mobilités, des bioénergies ou de l’alimentation.
N°6 Des facteurs de changement – 2
Le numéro 6 porte une attention particulière à des variables économiques, technologiques et d’usages. Tout en laissant très ouvert le champ des possibles, a fortiori sur des problématiques aussi complexes que l’innovation, il confirme que l’espace mondialisé n’est pas homogène en dépit de la diffusion croissante des technologies de l’information et de la communication et que les territoires occupent une place essentielle dans nombre des chaînes de valeurs considérées.