La particularité de ce travail sur l’Union est double : d’une part, ce travail se fait sur plusieurs années et donc sur plusieurs séquences de géographie du programme de Troisième (ce qui signifie que les élèves s’appuient sur le travail accompli par leurs aînés l’année précédente) ; d’autre part, ce projet s’appuie sur une démarche d’éducation aux médias avec l’utilisation de la radio. Pour faire simple, la radio est le média utilisé par les élèves pour produire du contenu pédagogique qui est ensuite exploité en classe. Les séquences portent sur l’écoquartier de l’Union en cours d’aménagement, partagé entre Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Le quartier de l’Union témoigne du riche passé industriel textile qui est entré en crise dans les années 1970. A partir des années 2000, un projet de réaménagement est né en s’appuyant beaucoup sur des acteurs économiques nouveaux pour redynamiser ce territoire. Le projet de l’Union a donc été pensé pour en faire un écoquartier ambitieux alliant habitat, entreprises et espaces verts. Mais depuis l’origine, ce territoire peine à prendre toute la dimension de son projet initial et à trouver son identité propre. La problématique qui s’est donc dégagée au fil des années est la suivante : « la zone de l’Union : un territoire au carrefour d’intérêts impossibles à concilier ? »
Les séquences sont fondées sur le désir d’aller à la rencontre des acteurs de ce projet d’aménagement, dans une dimension anthropologique et citoyenne, permettant à la fois d’initier les élèves à la réalisation d’interviews, de travaux radiophoniques, lors des visites in situ et de faire découvrir un territoire proche qu’ils ne connaissent pas ou peu. Les élèves ont ainsi pu découvrir de multiples facettes du quartier à travers plusieurs visites (le CETI, le café de Salah et la Maison de l’Union en 2014-2015, Kipstadium et l’ancienne église Saint-Louis « réhabilitée » en 2015-2016, des habitants du quartier et des politiques en 2016-2017) et recueillir des témoignages d’acteurs très différents. Ces derniers se sont prêtés au jeu de la prospective du quartier, chacun avec des points de vue différents. C’est l’un des points-clés des séquences, qui a permis de faire travailler les élèves sur la notion d’échelle, d’acteurs, de rôles et d’implication de chacun. Les élèves deviennent ainsi des passeurs d’une réflexion prospective.