Veille et analyses de l'ifé

Entre recherches et pratiques

   Vous êtes ici : Accueil » Actualités des thèses » Détails de la thèse

Pays : France       Langue(s) : français 

L’école laïque pour une République sociale ? — Crises et controverses dans la politique scolaire française (1900-1914)


Auteur(s) :  MOLE Frédéric

Date de soutenance :  2008

Thèse délivrée par :  Université Lumière-Lyon 2

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  psychologie, info com

Sous la direction de :  Jacqueline GAUTHERIN

Jury de thèse :  ROBERT André, CHANET Jean-François, HOFSTETTER Rita, MARTIN Jean Paul

  « L’œuvre scolaire de la Troisième République, notamment le combat pour la laïcisation de l’école, a d’abord reposé sur un relatif consensus républicain. Mais au début du XXe siècle, cette unité et cette force, bien qu’à leur apogée, ne masquent plus les profondes dissensions internes au camp républicain. Face aux conservateurs, les socialistes, les radicaux-socialistes et les instituteurs syndicalistes développent, de différentes manières, l’idée que l’école laïque doit désormais être porteuse de nouvelles formes d’émancipation de nature sociale. À quelles mises en crise de l’idéal laïque les critiques républicaines de gauche procèdent-elles ? Comment la visée d’une République sociale a-t-elle suscité de nouvelles conceptions de l’école ? Comment sont nés l’espérance et le pari que cette institution pourrait contribuer à dépasser le conservatisme social et à réaliser la justice dans la société ? En se fondant sur un corpus composé principalement de périodiques pédagogiques, syndicaux et politiques, et de comptes rendus de congrès, la thèse analyse les tensions et les controverses mobilisant divers réseaux d’acteurs. Elle examine les différentes conceptions d’une école démocratique : 1. une école de la critique qui préparerait des acteurs capables de penser et de refonder l’ordre social ; 2. une école des producteurs visant une adaptation du curriculum scolaire au monde du travail et au local ; 3. une école unique qui, rompant avec le cloisonnement des ordres d’enseignement, libèrerait l’individu de son origine sociale. Elle vise enfin à comprendre les fondements politiques et les visées sociales de ces conceptions, ainsi que leurs tensions. »

« The school reforms of the Third Republic in France, in particular the secularisation of schools, initially rested on a relative consensus among the Republicans. But at the beginning of the 20th century, although this unity and strength was at their height, the deep internal dissensions within the republican camp could not be masked. Opposing the Conservatives, the Socialists, the Radical socialists and the primary school teacher trade unionists developed, in different ways, the idea that secular schooling from then on should convey new forms of social emancipation. In what ways did left-wing republican criticisms of the secular ideal contribute to this crisis ? How did the aim of a social Republic give rise to new conceptions of schooling ? How were hopes raised to believe that this institution could help overcome social conservatism and contribute to social justice ? The thesis, based mainly on a corpus of educational, unionist, and political periodicals as well as congress reports, explores the tensions and controversies within various networks. It examines the various conceptions of a democratic primary school: 1. An “école de la critique” – or a school of criticism – which would prepare pupils to be able to conceive and build a new social order ; 2. An “école des producteurs”– or a school for future production – which would adapt the school curriculum to the world of work and local realities; 3. An “école unique” or a unified school, which breaking away from the traditional divisions of primary and secondary schools, with would release the individual from his or her social origins. Finally, the thesis seeks to understand the political bases and the social aims of these conceptions, as well the inherent tensions. »


mot(s) clé(s) :  histoire de l'éducation