Le projet de réflexion émerge dans un contexte scolaire où malgré le développement des activités pédagogiques autour du lexique, le constat reste le même : les élèves ne semblent pas développer de réelles compétences dans la pratique de la langue française au sein du système scolaire. La conscience que les inégalités scolaires se construisent dès l’école maternelle, mobilise l’ensemble des équipes afin de chercher des solutions pour réduire celles-ci. Il sera bien question de faire connaître le prescrit, et de le maîtriser notamment dans ce territoire où la notion d’école inclusive est primordiale.

Comment développer des compétences langagières, discursives et linguistiques auprès des élèves de maternelle dont la langue de référence ne serait pas le français?

Comment lorsque l’on est enseignant, peut-on mettre en œuvre des actions pédagogiques permettant de développer les compétences des élèves notamment celles associées à l’action langagière et à la communication ?

En 2018/2019, une première étape dans la formation des enseignants a pu leur permettre de partager des références et une culture en lien avec l’accueil des élèves allophones et de leurs familles. Les chercheurs ont pu répondre à certaines questions didactiques, juridiques et à des problématiques identifiées quant à leurs pratiques tout en permettant dans une collaboration réelle une prise de recul sur les pratiques existantes et valorisées.

Cette collaboration entre chercheurs et enseignants continue de questionner les différentes ressources cognitives mobilisées lors des situations d’échanges avec ses pairs, ou avec des interlocuteurs adultes. Quelles ressources sont mobilisées en effet pour produire du langage et notamment du langage en communication ? Les observations in situ et l’analyse par les enseignants accompagnés par les étudiants et les chercheurs permettent de mieux cerner les besoins des élèves en relevant les obstacles aux apprentissages. Il s‘agit de valoriser les acquis des élèves même s’ils semblent éloignés des attendus des institutions scolaires. Il sera bien question par les outils pédagogiques produits de rendre accessibles les savoirs scolaires à tous les élèves. L’objectif est également d’ancrer le questionnement des enseignants dans une recherche en socio-linguistique afin d’impliquer tous les partenaires, les parents, les acteurs du quartier. Cet ancrage se fait en partant des situations proposées par les enseignants, les interactions avec les chercheurs ou les étudiants permettent aux enseignants de préciser leurs pensées en s’appuyant sur des éléments de recherches sans que celles-ci s’imposent à eux si ce n’est pour mieux didactiser leurs pratiques en classe.

Cet enjeu de recherche-action a d’autant plus d’importance...