N°16 - 1994 :
Les professions de l'éducation. Recherches et pratiques en formation

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SIROTA, André
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[Recherche] Une instance d'analyse et d'élaboration collective de situations éducatives
p.83-95


La capacité de l'élève à travailler dans le cadre des structures scolaires dépend de la manière dont les responsables de direction et les professeurs les aménagent et les pensent. Ceci suppose une prise en compte de la multiplicité des élèves réels, de leurs contextes sociaux et familiaux et des émotions mobilisées. Ce texte présente une instance de réflexion où il est possible de prendre en compte les circulations émotionnelles groupales qui animent ou entravent le travail de transmission à l'intérieur des structures de l'école et d'élucider les jeux avec les structures, ou jeux de liaison et de déliaison. L'adaptation des individus à une structure sociale - et réciproquement - dépend de la capacité des acteurs à constituer un espace commun à partir d'espaces divers, pour la plupart en discontinuité les uns avec les autres. C'est dans cet espace commun que peuvent être mis en jeu et en relation ce qui va permettre aux uns et aux autres de se situer positivement dans un travail d'apprentissage et d'éducation. La fécondité de cet espace commun dépend, selon certaines hypothèses, du mode de nouage entre les forces de liaison et les forces de déliaison à l’œuvre dans toute institution, en fonction d'une organisation fantasmatique. Toute structure est sous-tendue par une ou des fantasmatiques psychosociales à l'insu des acteurs. Sans un travail collectif régulier pour analyser les « trous » des structures, leurs rapports avec l'activité fantasmatique et leurs effets sur la vie scolaire quotidienne, celle-ci est déstabilisée pour les professeurs comme pour les élèves et l'adaptation de l'élève à la structure est compromise du fait des excès de discontinuité et d'insécurité qu'elle induit. C'est l'expérience de la conduite d'une instance d'analyse et d'élaboration collective de situations éducatives en établissement scolaire qui a permis la formalisation du modèle de consultation psychosociologique ici présenté.


Whether pupils get involved in the school structures depends on how the persons responsible for them, directors and teachers, work them out and think about them. This implies taking into account the diversity of pupils as they really are, of their social backgrounds, and their emotions. This article presents a group of discussion where it is possible to take into account group emotional movements which stimulate or hinder the transmission work within the school structures and to elucidate the interplay with the structures, of binding and unbinding. Whether individuals adapt to a social structure, and vice versa, depends on the actors' ability to create a common space from the different spaces, most of which have no connections. In this common space, can be brought into play and connected what will enable all the actors to take a positive stand towards learning and education. According to some hypotheses, the fruitfulness of this common space depends on the way the binding and unbinding forces at work in any institution build up together, according to a fantasmatic pattern. Underlying any structure and without the actors knowing it, is a social-psychological pattern of fantasms. Without a regular collective work to analyse the gaps in the structures, their relationships with the fantasmatic activity, and their effects on the school's everyday life, this will be disrupted, for teachers as well as pupils, and the consequently excessive lack of continuity and security will prevent the pupils from adapting to the structure. The form of psychosociological consultation presented here was elaborated from the experience of monitoring a group of "collective analysis of educational situations" within schools.