[Article] Du technicien à l'ingénieur : les transitions identitaires dans les Nouvelles Formations d'Ingénieurs ( NFI )
p.83-101


Partant de l'hypothèse établie dans des travaux antérieurs, que l'alternance en formation est le lieu d'observation privilégié de la construction des identités professionnelles, une recherche exploratoire a été menée auprès de stagiaires de formation continue, d'enseignants et tuteurs d'entreprise de deux Nouvelles Formations d'Ingénieurs (NFI) utilisant ce dispositif. Il s'agissait de comprendre comment se faisait le passage d'une identité de technicien à une identité d'ingénieur dans le cours même de la formation. Les propos des stagiaires qui font, ici, l'objet de l'analyse, sont travaillés à partir de la théorie de la socialisation de C. Dubar. Il en ressort que la professionnalisation des stagiaires ne peut avoir lieu qu'à condition que tous les partenaires de la formation s'engagent dans cette formation, et notamment, les entreprises et l'université; que cette professionnalisation est une co-construction d'identités et de savoirs nouveaux, utiles pour l'action et identifiés par les stagiaires comme «amalgame» ente questions issues de la mise en situation de projet d'ingénieur en entreprise et enseignements universitaires; que les NFI ont à construire leur place dans le groupe professionnel des ingénieurs.


Starting from the assumption established by former works that a course combined with work experience is the privileged observation place of the construction of professional identities, an exploratory research has been carried out among inservice training trainees, teachers, and company supervisors of two NFI (New Training for Engineers) using this training system. The purpose was to underhand the passage from a technician's identity to an engineer's identity during the training itself. The trainee's remarks which are the subject of this analysis, are studied in the light of C. Dubar's theory of socialization. It appears that ihe trainees' professionalization process can only take place provided all the training partners get involved in the training and more particularly the companies ana tfie universities. Moreover, this professionalization is a joint construction of new identities and knowledge, useful to action and identified by the trainees as a «hotchpot» of questions coming from the implementation of the engineer's project in the professional situation ofa company and of university teaching; finally the NFI have to construd their place in the professional group of engineers.