[Article] L'éducation musicale à l'école : Un point de vue sur la polyvalence des enseignants du premier degré p.95-120
L'éducation musicale en milieu scolaire apparaît souvent comme le parent pauvre de l'enseignement. Les deux enquêtes sur les pratiques professionnelles des enseignants du primaire auxquelles s'est livré le GRPPE entre 1997 et 2000 confirment cet état de fait. À l'école, la musique est une discipline parfois occultée, souvent déléguée à des intervenants extérieurs et pour laquelle les prescriptions institutionnelles (programmes, instructions, horaires) ne constituent souvent, pour les maîtres, que de vagues références. Mais les données recueillies par le GRPPE permettent d'aller plus loin et de commencer à percevoir l'effet de la dévalorisation de certains champs disciplinaires sur les représentations des enseignants du premier degré. Ainsi, le statut de la musique contribue au brouillage de la notion d'expertise professionnelle, à une importante prise de distance des maîtres avec les contenus d'enseignement et conduit à une sous-estimation de l'apport propre de chaque discipline dans la construction des concepts.
L'institution semble vouloir corriger le tir avec l'annonce d'un plan de réhabilitation des enseignements artistiques. Mais les présupposés sur lesquels il repose, et les perspectives qu'il ouvre, notamment en matière de formation des maîtres, contribueront-ils à inverser la tendance ?
The teaching of music in schools often appears as a subject of minimal importance. The two surveys on professional practices of primary school teachers which the GRPPE has conducted between 1997 and 2000 confirms this fact. In schools, music is a subject which is sometimes neglected, often delegated to outside contributors and for which institutional requirements (syllabus, instructions, hours) only constitute vague references for the teachers. However, the data collected by the GRPPE, make it possible to go further and to start perceiving the effect of the depreciation of certain subjects on the
representations of primary school teachers. Thus, the status of music contributes to the blurring of the notion of professional expertise, to a considerable distancing of teachers from teaching contents and leads to an underestimate of the specific contribution of each subject to the construction of concepts.
The institution seems to be willing to make some adjusments with the announcement of a plan to restore to favour the teaching of artistic subjects. Yet, the principles upon which it is based and the prospects it opens, especially in the field of teacher training, may or may not reverse the tend.