[Article] Les premiers instituteurs laïcs : des clercs au rabais p.33-44
L 'image idéalisée de l'Instituteur de la République, pierre angulaire de l'édifice social, pétri de rigueur morale et de compétence professionnelle ne s'impose pas d'emblée loin s 'en faut. L 'État doit faire face, dès le début à des difficultés de recrutement aiguës. La loi nouvelle rend obligatoire la scolarisation de tous les enfants, quel que soit leur sexe : on devra donc s'habituer à voir des femmes exercer le métier d'institutrice selon les critères nouveaux de l'école laïque. Or l'idéologie de l'époque associe forcément savoir et virilité… Qui plus est l'étiquette dépréciative de "primaires" restera longtemps accolée aux instituteurs qu'on ne reconnaît pas comme intellectuels ; toutes sortes de barrières seront longtemps maintenues pour leur interdire l'accès à l'enseignement supérieur. La dernière vient de tomber avec la disparition des Écoles normales et la création des IUFM.
The idealised image at the "instituteur" of the third Republic, a cornerstone of the social fabric, toughened with moral rigour and professional competence did not quickly assert itself. The state has from the onset to confront severe difficulties of recruitment. The new law makes schooling for all children compulsary, girls as well as boys, and the spectacle of women exercising the teacher's function according to the new criteria of the secular school becomes common. But the ideology of the time links knowledge with marliness...
Moreover, the temeaning label of "primary" will for long be attached to "Instituteurs", not recognised as intellectuals: all kinds of barriers will be preserved to deny them access to higher education. The last has just fallen with the disappearance of the "Écoles Normales" and the creation of the IUFM.