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Entre modernisation et démocratisation. La question du français, discipline d'enseignement


Auteur(s) :  GAILLOURDET Evelyne

Date de soutenance :  2015

Thèse délivrée par :  Université Sorbonne nouvelle-Paris 3

Section(s) CNU :  section 07 : Sciences du langage

Sous la direction de :  Christian PUECH

Jury de thèse :  Fournier, Jean-Marie ; Marquillo-Larruy, Martine ; Monneret, Philippe ; Puech, Christian

 

"A partir d’une conception cartésienne de la langue, Durkheim (et les durkheimiens) ont construit une doxa politique socio-centrée dont on a pu mesurer les profonds effets dans l’enseignement : œuvre de Paul Lapie, succès des EPS, unité sociale rêvée. Cette sociologie éducative a permis entre autres le développement de l’écriture d’un français simple et commun, enté sur un respect scrupuleux de l’orthographe grammaticale mais ce « français élémentaire » a fait - à terme- disparaître l’idée de littérature « transcendante » ou « sacrée » au profit d’un travail artisanal sur la langue. De cette évolution provient la crise de la littérature décrite par Jean-Paul Sartre. Or, puisque toute relation humaine (éducative) doit être fondée sur une conscience morale individuelle elle-même en rapport par l’énonciation avec l’existence d’une « conscience collective » au sens durkheimien (ou d’une langue infrastructurelle au sens saussurien) qui permette de justifier le langage utilisé, la synthèse proposée par Emile Benveniste entre Meillet et Saussure a permis de constater dans l’enseignement, et ce malgré les tentatives répétées de modernisation, la persistance de modèles anciens de la grammaire scolaire dont l’idée principale et vitale pour la démocratie est de maintenir à tout prix l’étude des termes essentiels de la proposition issue de Port Royal et donc l’effet (idéologique) élémentaire : celui d’être un sujet auteur et responsable de ses actes et de ses paroles."

Abstract

Between modernization and democratization, the question of french like a teaching subject

"From a cartesian conception of language, Durkheim (and the durkheimians) have built a socially centered political « doxa » of which the deep effects have been measured in education : Paul Lapie’s work, the success of the EPS ( Superior Primary School) the dream of social unity. This educational sociology allowed, amongs other things, the devopment of a simple and common written french, based on a scrupulous respect of grammatical orthography but this “elementary French” has caused - ultimately- the disappearance of the idea of a“sacred” or “transcendent” literature in favor of an artisanal work on the language. The literature crisis described by Jean-Paul Sartre came from this evolution. Though, since every human (educative) relationship must be based on an individual moral consciousness, also connected by the “énonciation” with the collective consciousness (Durkheim) or the infrastructural language (Saussure) in order to justify the language used, the Benveniste’s synthesis of Meillet and Saussure allowed to verify in education, despite repeated attempts of modernization, the persistence of old shool grammar’s former patterns which the main and essential idea ( for democracy) is to keep at any costs the study of the clause’s principal terms from Port Royal thus the elementary and ideological effect to be a subject, author and responsible of his acts and words."



URL :  https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01510096/document


mot(s) clé(s) :  langue et littérature françaises