Veille et analyses de l'ifé

Entre recherches et pratiques

   Vous êtes ici : Accueil » Actualités des thèses » Détails de la thèse

Pays : France       Langue(s) : français 

La franc-maçonnerie et l'instruction publique de 1861 à 1882


Auteur(s) :  DELAHAYE Jean-Paul

Date de soutenance :  2003

Thèse délivrée par :  Université Paris-Descartes

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Claude LELIEVRE

  Cette thèse analyse le rôle du Grand Orient de France dans la mise en place de l'école primaire gratuite, obligatoire et laïque et distingue trois moments. De 1861 à 1870, les loges maçonniques s'engagent dans l'action philanthropique. Si cette action reste de faible envergure, elle est suffisamment visible (créations d'écoles laïques, de bibliothèques, distributions de prix, soutien à la Ligue de l'enseignement) pour permettre aux loges d'acquérir un capital de sympathie dans le milieu laïque, libre penseur et républicain. Puis, de 1871 à 1878, tout en se démocratisant et se laïcisant lui-même, le Grand Orient de France participe, par l'intermédiaire de ses loges, au débat national. Accueillant de nombreux hommes politiques, dont Jules Ferry, certaines loges deviennent, par les discussions qu'elles permettent en leur sein, des laboratoires intellectuels qui effectuent un travail préparatoire à l'action législative et s'identifient ainsi avec l'idéal républicain pour l'école. Mais, soumis à des influences diversifiées (positivisme, néo-kantisme, libre pensée anticléricale et/ou antireligieuse, spiritualisme, athéisme, opportunisme, radicalisme politique...), les francs-maçons n'échappent pas aux clivages qui traversent les républicains, en particulier sur la question de la liberté de l'enseignement et de la laïcité. Enfin, de 1879 à 1882, la franc-maçonnerie entre sur la scène politique. Si l'engagement des élus francs-maçons est réel et pèse sur les décisions politiques, leur action s'effectue souvent en ordre dispersé. Dans certains débats parlementaires, les francs-maçons se divisent, ce qui vient contredire le soupçon d'un complot maçonnique mis en avant par l'Eglise et les parlementaires d'opposition. Au total, la thèse montre qu'il n'y a pas eu de discours maçonnique homogène sur l'école. La franc-maçonnerie a aidé à penser l'école de la République, mais elle a davantage accompagné un mouvement qu'elle n'en a été l'instigatrice, en raison même de ses divisions.