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L'éducation à la citoyenneté


n° 57, octobre 2010   

 

Auteur(s) :  Annie Feyfant

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Résumé : 
Depuis une dizaine d'années, la notion d'éducation à la citoyenneté est présente dans les déclarations institutionnelles et dans les travaux de recherche en éducation.
Préconisé par le Conseil de l'Europe dès 1997, c'est essentiellement le concept d'éducation à la citoyenneté démocratique (ECD) que l'on rencontre dans les discours institutionnels et dans la littérature de recherche. Autre notion très présente, la citoyenneté active se traduit par la participation des élèves à différents niveaux de la société, de la classe à la ville. Troisième approche, l'éducation à la citoyenneté globale - notion floue, très anglo-saxonne et nord européenne - tend à gommer la dimension politique de l'éducation à la citoyenneté, au nom d'un idéal universaliste. Autre point de tension, la possible contradiction entre les objectifs de l'ECD et une mise en oeuvre orientée vers la citoyenneté nationale, au nom de l'histoire, dans les démocraties récentes, ou des événements d'actualité (attentats de 2001 ou 2005).
De ce fait, la réalité de l'éducation à la citoyenneté démocratique n'est pas la même d'un pays à l'autre. Le mode de fonctionnement politique, économique ou social du pays infléchit le mode d'introduction de l'ECD dans les curriculums ou dans l'organisation de l'école. Entre une éducation civique, qui s'accommode de la forme scolaire classique, et une éducation à la citoyenneté active, qui nécessite l'adaptation des emplois du temps, l'engagement des enseignants et la motivation des élèves, les choix éducatifs sont multiples et font l'objet de discussions et d'analyse par les chercheurs.
Les compétences liées à l'éducation à la citoyenneté trouvent plus ou moins leur place dans les curriculums, mais entrent souvent en conflit avec les savoirs scolaires et les disciplines.
Trop souvent, l'éducation à la citoyenneté est un moyen au service de la paix scolaire ; dès le primaire, les élèves apprennent le « vivre ensemble ». Les enseignants doivent gérer la tension entre chercher à normaliser les comportements des élèves et leur faire acquérir un esprit critique, avec les risques collatéraux de désaccord.
L'usage de qualificatifs tels que « démocratique », « active » ou « globale » ne devrait pas faire oublier que le but de l'éducation à la citoyenneté, c'est aussi de former des citoyens, conscients de vivre « dans la cité » avec ses lois, son organisation politique, son histoire et ses diversités.
En bref
L'essentiel du Dossier

Abstract : 
Over the last ten years or so, the concept of citizenship education has been present in institutional declarations and research work in education. Recommended by the Council of Europe since 1997, it is primarily the concept of Education for Democratic citizenship (EDC) that is encountered in institutional discourse and research literature. Another very present concept, active citizenship means pupil participation at various levels of society, from the class to the town. The third approach, education for global citizenship - a fuzzy concept, imported from the English-speaking and northern European worlds - tends to obliterate the political dimension of citizenship education, in the name of a universalist ideal. Another point leading to tension: the possible contradiction between the objectives of EDC and an implementation focused on national citizenship, in the name of history, in recent democracies, or in reaction to current events (the attacks of 2001 or 2005).
So the reality of democratic citizenship education is not the same from one country to another. The way the country operates, from a political, economic or social standpoint, impacts the way that EDC is introduced into curricula or the way the school is organised. Between civic education, which can fit into the conventional educational model, and an education in active citizenship, which requires the timetables to be adapted, commitment from teachers and pupil motivation, there are many educational choices to be made, and these feature in debate and analysis by researchers.
Competencies related to citizenship education more or less find their place in the curricula, but often come into conflict with educational knowledge and disciplines.
Too often, citizenship education is a resource at the service of educational peace; as of primary school, pupils learn about "living together". Teachers must manage the tension between seeking to standardize pupils' behaviour and getting them to acquire a critical spirit, with the collateral risks of dissension.
The use of qualifiers such as "democratic", "active" or "global" should not make us forget that the goal of citizenship education is also to train citizens, aware that they are living "in the city" with its laws, its political organization, its history and its diversities.
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Abstract
Key Findings