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Les Lieux d'Éducation Associés à l'IFÉ (léa-IFÉ)

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Les écrits de travail mutualisés, ressources spécifiques aux LéAs

Une communication orale du LéA Nice-Nucéra

Frédéric Torterat

 

Thématiques : Apprentissages et socialisations, professions et professionnalités éducatives, le numérique en éducation et en formation

Mots clés : écrits de travail – mutualisation – partenariat – ressources numériques – LéA

Résumé

Parmi les ressources couramment pratiquées en recherche comme en formation, les écrits de travail (ou « écrits professionnels ») correspondent à des productions utilitaires, dont la « visée est d’accomplir une action langagière, comme informer, instruire, expliquer, prescrire […] », et ce « dans un ancrage social, politique, économique particulier » (Beaudet et Rey, 2012 : resp. 174 et 171). Ce type d'écrit fonctionnel accompagne le quotidien de nombreuses professions, et participe d'un ensemble de « situations de communication au travail, dans lesquelles les activités d'écriture occupent une place de plus en plus importante » (Cros, Lafortune et Morisse, 2009 : 4. Cf. Bouzon, 2009 ; Relieu, 2005). Dans le cadre des Lieux d'Education Associés (LéAs) à l'IFE (Institut Français de l'Education), les ressources que sont les écrits de travail représentent un socle de mutualisation de tout premier plan, en ceci notamment que les LéAs s'appuient le plus généralement sur des initiatives collaboratives. En tant que tels, les LéAs sont l'occasion de conserver, outre de fréquents « carnets de bord », les traces d'un ensemble d’actions communes d’une (ou plusieurs) équipe(s) de recherche, d'équipes pédagogiques, mais aussi, éventuellement, des documents variés émanant de réseaux associatifs et de bibliothèques de quartier. Du côté des praticiens de terrain, les écrits de travail conduisent les participants à confronter « les représentations - nombreuses, fragmentaires, parfois même contradictoires - du métier, des savoirs, de l'institution, de soi-même et de l'autre » (Cauterman et al.,1999 : 70-71). De même pour ce qui concerne les étudiants de master et les doctorants, l'écriture peut elle-même faire l'objet d'une pratique réflexive, telle que la résument Thierry Karsenti et Simon Collin (2011 : 571), « as an inherent feature of collective support devices [...], verbal interaction therefore provid[ing] a useful, concrete, and observable situation in which to examine the collective dimension of reflective practive ». 

Concernant le LéA Nucéra en particulier, l'objectif consiste, en plus de faciliter le dialogue entre les représentants institutionnels du Lieu, à accroitre l’assiduité des élèves et à stimuler les habiletés d’apprentissage quels que soient les contextes, tout en sensibilisant et en tâchant d’impliquer les familles. Parmi les partenaires directs de ces initiatives, tous ne sont évidemment pas des « rédacteurs professionnels », au sens où ils seraient spécifiquement mandatés pour un ensemble de productions écrites liées à leur travail (Clerc, 1999). Sans nier les problèmes de positionnement personnel, voire institutionnel que cela pose (Schmidt, 2000), et quand bien même l'écriture professionnelle ne porterait pas la contrainte rédactionnelle au premier plan (Rabatel et Blanc, 2009 :6), il s'agit bien de favoriser une mémoire commune des initiatives entreprises, et ce chez l'ensemble de leurs acteurs. La présente contribution vise à traiter de ces questions, et à communiquer les premières conclusions intermédiaires qui ont pu se dégager à partir des expérimentations menées dans le cadre du LéA Nucéra, basé à l’Académie de Nice.

Bibliographie 

Beaudet Céline, Rey Véronique, « De l’écrit universitaire à l’écrit professionnel : comment favoriser le passage de l’écriture heuristique et scientifique à l’écriture professionnelle ? », Scripta 30, 2012, p. 169-193.

Bouzon Arlette, « Les écrits de travail dans l'activité collaborative de conception. Entre partage des savoirs et bricolage communicationnel », Semen, n° 28, 2009, p. 73-84.

Cauterman Marie-Michèle, Demailly Lise, Suffys Séverine, Bliez-Sullerot Nicole, La Formation continue des enseignants est-elle utile ?, Paris, PUF, 1999.

Clerc Isabelle, « Les composantes d’un enseignement systémique de la rédaction professionnelle en milieu universitaire », dans Zélie Guével et Isabelle Clerc (éds.), Les Professions langagières à l’aube de l’an 2000 : recherches pédagogiques et linguistiques en traduction, rédaction et terminologie, CIRAL 217, 1999, p. 19-30.

Cros Françoise, Lafortune Louise, Morisse Martine, Les écritures en situations professionnelles, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2009.

Karsenti Thierry, Collin Simon, « The collective dimension of reflective practice : the how and why », Reflective Practice, n° 12(4), 2011, p. 569-581.

Rabatel Alain, Blanc Nathalie, « Construire une expertise dans et par les discours professionnels », Lidil, n°43, 2009, p. 5-10.

Relieu Marc, « Les Usages des TIC en situation naturelle : une approche ethnométhodologique de l'hybridation des espaces d'acitivité », Intellectica, n° 41, 2005, p. 139-162.

Schmidt Kjeld, « The critical rôle of Workplace Studies in CSCW », dans Paul Luff, Jon Hindmarsh et Christian Heath (éds.), Workplace Studies : Recovering Work Practice and Informing System Design, Cambridge, CUP,2000, p. 141-149.